C’est dans un Stade Babemba Traoré de Sikasso, plein à craquer, que le Président ATT a procédé, le dimanche 19 décembre, à l’ouverture officielle de la Biennale Artistique et Culturelle 2010, placée sous le signe du cinquantenaire. Plusieurs invités de marque étaient présents à cette cérémonie dont le parrain Malamine Koné.
Nous sommes dimanche 19 décembre. C’est le jour "J" de la biennale artistique du Mali, édition 2010. Le rendez-vous est pris dans les quinze mille places du stade mystique Babemba Traoré de la cité du Kénédougou. Afin d’être témoins oculaires du plus grand rassemblement de la jeunesse malienne, tous les moyens étaient bons pour le public de s’y rendre. De 14h à 16 h, automobilistes, motocyclistes et piétons se bousculent aux portes du stade. C’est l’embouteillage total au grand- dam des forces de l’ordre et de sécurité mobilisées pour la circonstance.
A 15h 45 mn, le stade était plein à craquer et les organisateurs n’attendaient que le président de la République pour que la fête commence. Attendu au portail des officiels, ATT a créé la surprise en entrant par le portail accédant directement à la tribune découverte. Habillé dans un ensemble de boubou blanc, frappé au logo du cinquantenaire et brodé aux couleurs nationales, avec un chapeau bleu marine des souliers noirs, il sortira de sa voiture V8 de couleur cendre pour le traditionnel bain de foule. La salutation publique terminée, les pionniers et le public débout, comme un seul homme, pouvaient l’accueillir avec la montée des couleurs, respectivement, en français et en langue nationale bambara. Après l’exécution de l’hymne, il regagna la loge officielle avec son épouse, Lobo Traoré. Sous son ordre, la cérémonie commença par le largage de trois parachutistes du Mali, à 16h 20. Après une dizaine de minutes dans le ciel, ils atterirent sur la pelouse avec une précision inouie. Mais, le capitaine Ataher Maïga (le dernier à descendre) a ravi la vedette à ses deux autres partenaires en descendant avec précision sur le tapis rouge, placé au centre de la pelouse. Après cet impressionnant exercice des parachutistes, les troupes ont effectué leur entrée sur la pelouse. La région de Sikasso a ouvert le bal sous la voix admirable de la première soliste du Kénédougou et de Nahawa Doumbia Elles invitèrent la jeunesse malienne au travail. Ensuite, les autres régions regagneront la pelouse, avant que les étudiants du Conservatoire Multimédias Balla Fasségué n’exécutent l’hymne de la biennale 2010. Place maintenant aux discours. Ainsi, Gouverneur de Sikasso, Mamadou Issa Tapo, après avoir sollicité une minute de silence en la mémoire de deux membres de la Commission régionale d’organisation décédés pendant les préparatifs de l’événement, a remercié les plus autorités du Mali pour la confiance renouvelée à sa région en confiant l’organisation de ce rendez-vous du donner et du recevoir de la jeunesse malienne, après la CAN 2002 et les festivités du 22 septembre 2005. A le croire, ses braves populations ont, déjà, réussi le premier objectif de la biennale qu’est le brassage des jeunes de tous les horizons du Mali. Car, a-t-il révélé, son équipe a réussi le pari du rapprochement des toutes les troupes en les regroupant, pratiquement, dans une seule entité. A le croire, elles ne sont séparées, seulement, que par un mur. M. Tapo a, particulièrement, salué avec force, "la contribution volontaire" de plus 11 millions de FCFA des scolaires de la 3ème région, soient 50 à 100 FCFA par élève. Il n’a pas manqué de remercier tous les acteurs qui ont matérialisé leurs apports leurs apports notamment le président de la République, le gouvernement, les sponsors et le parrain à la réussite de la fête.
De son côté, le président de la République s’est réjoui du fait que la dernière grande festivité de la célébration du cinquantenaire de l’accession du Mali à l’indépendance soit dédiée à la jeunesse et à la culture maliennes, qui, selon lui, représentent nos plus sûrs atouts dans la bataille pour le développement socio-économique du Mali et dans l’affirmation de notre identité dans un monde en mutation accélérée. Pour ATT, la biennale est toujours le lieu privilégié pour les jeunes, à travers chants, danses et pièces de théâtre d’exprimer leurs attentes, leurs interrogations les sujets, qui les touchent directement et collectivement. Elle est, aussi, une des plus belles occasions d’échange, d’émergence de sentiments de fraternité, de cohésion sociale, de stimulation de la créativité artistique. En guise de conclusion, il a offert à la jeunesse malienne, cet adage africain qui dit : "si tu veux aller vite, va seul. Si veux aller loin, va avec les autres".
Après son intervention, les feux d’artifices aux couleurs nationales, l’accompagnèrent dans la loge officielle pour assister au défilé des 9 troupes et découvrir, allégrement, avec le public, la chorégraphie "les aubergines du roi", écrite par Ibrahim Boré et mise en scène par Kardjigué Laïco Traoré. Ainsi, chaque troupe régionale et la Diaspora malienne de la France ont présenté un numéro puisé dans son trésor culturel, à travers des pancartes, des banderoles, des pas de danse et autres slogans devant les officiels. "Ensemble, tout est possible", enseigne Koulikoro. "Nous sommes venus pour gagner", avertit Gao, la troupe classée première de la Biennale 2010 de Kayes. Le mouvement d’ensemble de la chorégraphie, maîtrisé par les enfants en 25 jours, a magnifié la femme malienne, à travers Momo Traoré et ses amazones, qui ont réussi là où les hommes du roi du royaume du Kénédougou, Tiéba Traoré, ont échoué, lors du siège de Sikasso par les ennemis du moment, le roi Almamy Samory Touré et son armée, les Sofas.
La chorégraphie a, aussi, permis de comprendre le mouvement migratoire du peuple de Sikasso dans l’espace et le temps. La symphonie du balafon a conclu le mouvement d’ensemble à 18h 40 mn.
Soumaila GUINDO
Envoyé spécial