Biennale 2008 : Tombouctou affiche ses prétentions

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Venue de la cité des 333 saints, la troupe de Tombouctou a décidé de vendre très chère sa peau dans la compétition de la biennale 2008. Le dimanche 21 décembre 2008, la région de Tombouctou a émerveillé les spectateurs de Kayes qui ont fait le déplacement au stade Abdoulaye Makoro Sissoko. Au cours d’une soirée riche en couleurs et en sons, la troupe venue de la porte d’entrée du Sahara, a affiché ses prétentions pour la plus haute marche.







Dans le cadre de la biennale artistique et culturelle 2008, la commission régionale d’organisation a retenu le stade Abdoulaye Makoro Sissoko pour abriter la compétition. C’est dans ce stade que toutes les troupes vont devoir passer devant le jury. Et, la troupe venue de Tombouctou a eu le privilège de subir cette épreuve sous les applaudissements d’un public subjugué.

Oui, la troupe de Tombouctou a émerveillé et en attendant de voir les prestations des autres régions, des connaisseurs ont indiqué qu’il va falloir compter avec la cité des 333 saints parmi le trio gagnant. C’est dans une belle orchestration que Tombouctou a annoncé les couleurs. Pour ses deux morceaux imposés, l’orchestre de Tombouctou a proposé comme premier titre « Rien ne vaut la paix » et « Tous les prophètes convaincus », comme deuxième titre, sur un rythme Tacamba bien rélévé par la qualité de la sonnorisation. 

Les musiciens de Tombouctou ont cédé la place aux comédiens. Dans une pièce intitulée « le matin des troublions », Tombouctou a dénoncé le dysfonctionnement du sytème judiciare, la corruption, le trafic de drogue et un certain nombre de maux qui seraient la conséquence de notre entrée dans une mondialisation pour laquelle nous n’avions reçu aucune préparation. Et comme si Tombouctou ne voulait laisser aucune chance à ses adversaires, sa troupe a interprété « Fadda », une belle danse organisée en milieu Tamasheck par les femmes divorcées qui souhaitent avoir des soupirants.

Dans son ensemble instrumental, la cité des 333 saints, invite les maliens à prendre soin de leurs enfants et de leurs femmes. Dans le morceau, la troupe de Tombouctou a fait appel à des instruments très accoustiques tels que les violons, les Ngoni et les calebasses. La soliste de Tombouctou, à travers une voix sublime, aidée par les décibels de la sonorisation a capté l’attention du public. Intitulé « les larmes de mon continent », le chœur de Tombouctou a dénoncé l’émigration des jeunes. Et enfin, le ballet à thème sur l’excision a bouclé la soirée. Mais, Tombouctou est restée dans les cœurs des spectateurs.

Assane Koné/ Envoyé Spécial à Kayes

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