Biennale 2008 : Dans les règles de l'art

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La voie est l’une des mieux faites dans notre pays, voire dans la sous-région.

Il a fallu beaucoup de patience. Initialement programmés sur deux ans, les travaux de construction de la route reliant Bamako à Conakry, a pris six ans. Mais cela valait la peine.

Le résultat est là : c’est l’une des routes les mieux faites du pays, voire de la sous-région. La belle et importante infrastructure de désenclavement et donc de développement a été officiellement ouverte au trafic mercredi par le président de la République, Amadou Toumani Touré, au cours d’une cérémonie qui a mobilisé la population de toute la zone qu’elle traverse.

De Kamalé à Guéna en passant par Siby et Kalassa, l’accueil réservé au chef de l’État et à la délégation qui l’accompagnait a été mémorable. C’est la plus belle preuve pour se convaincre que nos compatriotes vivant dans cette zone saisissent l’importance de la voie qui relie le Mali au port le plus proche. Dans chacune de ces localités, le cortège du chef de l’Etat a dû s’arrêter pour saluer la population qui s’était massée le long de la route.

C’est à 17 heures 45 minutes que Amadou Toumani Touré fit son entrée sur la place de la cérémonie à Naréna sous un tonnerre d’applaudissements et de salves de fusils des chasseurs traditionnels, en signe de bienvenue. Sur place, les différents groupes de danse traditionnelle, venus de tout le Mandé étaient à l’œuvre et rivalisaient d’ardeur.
Expliquant l’importance du tronçon Bamako-Naréna de la route qui mène jusqu’à Conakry sur le bitume, le ministre de l’Equipement et des Transports Ahmed Diane Séméga, a souligné que la voie favorisera la croissance économique en offrant des opportunités d’échanges et d’écoulement des produits avec la Guinée voisine. Elle permettra de réduire de façon substantielle, les coûts de transport et le temps de parcours.

Tous (la population, les autorités, les transporteurs et les autres opérateurs économiques) ont d’autant plus raison de se réjouir de l’inauguration du tronçon Bamako-Naréna, que sa construction n’a pas été facile. En effet au cours des travaux, l’entreprise tunisienne qui a obtenu le marché a été confrontée à de nombreuses difficultés. C’est ce qui explique le retard énorme accusé dans l’achèvement de la voie. L’état très difficile du relief et la dégradation de la situation financière de l’entreprise tunisienne ETEP en sont à la base. Mais malgré le retard accusé sur le tronçon, la route Bamako-Kourémalé-Kankan, telle qu’elle se présente est à la hauteur de toutes les attentes. Elle est l’une des belles routes du pays, voire de la sous-région. Et cela, tant par la beauté des paysages qu’elle traverse que par la qualité des travaux d’aménagement et de finition.

Le tronçon Bamako-Naréna était le seul maillon manquant de la route nationale n°5 reliant Bamako à la frontière avec la Guinée en passant par Naréna et Kourémalé. Cette route joue un rôle très important dans l’économie du Mali, car elle relie la capitale à Conakry qui abrite le port le plus proche de la sous-région, distant d’environ 980 km de Bamako.
La construction de la voie a été possible grâce à la fructueuse coopération qui lie notre pays, la Banque africaine de développement et la Banque ouest-africaine de développement, deux institutions financières qui ont beaucoup investi dans la réalisation d’infrastructures routières dans notre pays. Elles participent au financement à hauteur de 91,68% : 63,7% pour la BAD et 27,98% pour la BOAD. La contribution du gouvernement s’élève à 8,32%.

D’un coût total initial de 17,3 milliards Fcfa, la route a été construite par l’entreprise tunisienne ETEP, qui malgré une situation financière très difficile a tenu à terminer les travaux sans sacrifier la qualité. Le contrôle des travaux a été assuré par l’entreprise Louis Berger Group qui a bénéficié à cet effet d’un montant de 663 millions de Fcfa. Les difficultés rencontrées par l’entreprise tout au long des travaux a engendré des coûts supplémentaires supportés par le budget national : plus de 2 milliards de Fcfa dont 924 millions pour les différentes prolongations de la mission de contrôle et 1,1 milliard pour la prise en charge des fournitures de graves concassées et de bitume.

S’agissant des caractéristiques techniques, il faut préciser qu’il s’agit d’une importante route bitumée à deux voies de 10 mètres de largeur comprenant une chaussée de 7 mètres de largeur et deux accotements de 1,5 mètres de largeur chacun.
L’inauguration du tronçon de route aurait été encore plus belle si elle n’avait pas coïncidé avec les évènements en République sœur de Guinée (lire informations en page 14). Le chef de l’État a fait observer une minute de silence à la mémoire du président Lassana Conté. Il a ensuite remercié la population du Mandé pour l’accueil particulièrement chaleureux qu’elle lui a réservée.

Dans ses remerciements, Amadou Toumani Touré a fait une mention spéciale à la Banque africaine de développement et la Banque ouest-africaine de développement. « Nous allons certainement nous retrouver pour d’autres cérémonies d’inauguration », a indiqué le président Touré, en référence certainement aux tronçons de route Sékokoto-Bafing et Bafing-Kéniéba-Falémé dont il a officiellement lancé les travaux le 21 décembre passé (voir l’Essor du 23 décembre). Il s’agit de parties de l’autre route qui va relier Bamako à Dakar par le sud.

Le chef de l’Etat a beaucoup insisté sur la prévention des accidents de la route, le respect du péage et du pesage sur les routes, avant d’évoquer l’inauguration prochaine de la route Bamako-Kangaba.

Envoyés spéciaux
S. DOUMBIA
H. KOUYATÉ

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