Après six années d’hibernation, la Biennale artistique et culturelle du Mali va redémarrer avec l’édition spéciale Bamako-2017, du 24 au 31 décembre 2017. En prélude au démarrage de cette importante manifestation artistique et culturelle qui va mobiliser la jeunesse des onze régions du Mali à Bamako pour favoriser leur brassage en vue de contribuer à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté au Mali, Andogoly Guindo (secrétaire général du ministère de la Culture), Samba Niaré et Sidi Dagnoko (Secrétaire général du GPAC) , tous de la commission d’organisation, ont échangé avec la presse le mardi 19 décembre 2017 au Mémorial Modibo Kéita.
Après avoir salué la sollicitation et la mobilisation des Maliens autour de la manifestation, Andogoly Guindo a rappelé l’historique de la Biennale qui est la plus grande manifestation culturelle organisée par l’Etat malien.
De la “Semaine de la jeunesse” à la “Biennale artistique et culturelle”
Après l’accession du Mali à l’indépendance, les pères fondateurs du Mali sous la première République, dans le souci de favoriser le brassage pour préserver l’identité culturelle du peuple, ont initié un espace culturel dénommé “la Semaine de la jeunesse”, qui a connu sept éditions (1962-1968) avant de devenir “la Biennale artistique, culturelle et sportive” sous la IIe République. Après dix éditions (1970-1988), “la Biennale artistique, culturelle et sportive” est devenue “la Biennale artistique, culturelle”, qui mettait en compétition les formations artistiques, les artistes et créateurs des communes, des cercles et des régions du Mali.
En plus de ces Biennales, il existait en même temps “une Biennale sportive” qui a connu trois éditions (1979 à Ségou, 1981 à Mopti et 1983 à Sikasso). “La Biennale artistique et culturelle” a connu une interruption de près de dix ans, une période de léthargie qui a sérieusement entamé les valeurs artistiques et culturelles maliennes et plongé le pays dans un vaste vide culturel inquiétant.
Pour pallier cette léthargie, les autorités de la IIIe République, dans leur choix politique et eu égard à la forte demande des populations, ont décidé de ressusciter la Biennale en le renommant “Semaine nationale des arts et de la culture (Snac)” dont l’unique édition a eu lieu en septembre 2001. Cette Semaine n’ayant pas comblé les attentes, il a été organisé un forum d’évaluation afin de jeter les jalons pour le futur. Ce forum a décidé de relancer la Biennale dans le cadre du développement d’une culture nationale démocratique.
C’est ainsi que la reprise de la Biennale a eu lieu en 2003 à Bamako et son processus de délocalisation. Ainsi, Ségou a ouvert la voie de délocalisation et cette expérience a été un franc succès. Ce qui a encouragé les autorités à continuer ce processus. Après Ségou en 2005, la région de Kayes a abrité l’édition de 2008 et celle de 2010 a eu lieu dans la région de Sikasso où cette Biennale était inscrite dans le cadre des activités du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Au sortir de cette édition, Mopti était pressentie pour accueillir la prochaine deux ans après. En raison de la crise que le Mali a connue, la Biennale artistique et culturelle n’a pu se tenir depuis 2010.
La résurrection de la Biennale
Pour marquer la volonté du président Ibrahim Boubacar Kéïta de rassembler tous les Maliens autour du projet de reconstruction du pays, le ministère de la Culture sous la houlette de Ndiaye Ramatoulaye Diallo a opté pour la résurrection de la Biennale à travers la stratégie d’une édition spéciale à Bamako avant de reprendre le cycle tournant en commençant par Mopti. Donc, Bamako reçoit l’édition spéciale de la Biennale artistique et culturelle du 24 au 31 décembre 2017. Parce que, pour Andogoly Guindo, la Biennale est un cadre de dialogue et de renforcement de l’identité nationale avec la capacité fédératrice.
“L’édition 2017 aura un caractère spécial parce qu’elle sera la manifestation de grande envergure post-crise. La Biennale artistique et culturelle a été et restera sur la voie du dialogue interculturel universel dont le rôle se manifeste par le respect mutuel de l’expression plurielle de la diversité. La Biennale consolide l’unité nationale et l’ancrage de la paix. Les Biennales ont favorisé le brassage et l’interpénétration des populations maliennes en contribuant à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté. L’édition spéciale se veut inclusive et verra la participation de l’ensemble de la jeunesse malienne de l’intérieur, de la diaspora et des handicapés”, a-t-il informé.
Membre de la commission d’organisation, Samba Niaré a mis l’accent sur l’adaptabilité de la Biennale à se pérenniser dans le temps. A ses dires, l’édition spéciale s’ouvrira avec une double participation, celle de la génération de 2010 et la participation des régions de Taoudénit et de Ménaka. Il s’est réjoui de la participation de Ménaka dont la semaine régionale a permis les retrouvailles des populations qui ne se parlaient plus.
Les innovations
D’un budget prévisionnel de 354 millions F CFA, l’édition spéciale de la Biennale de Bamako aura comme innovations la participation des troupes des handicapés et celles de la diaspora ; la réduction de la taille des troupes qui passe de 90 à 70, le nombre de disciplines ramené à 7 au lieu de 9 ; le parrainage des troupes des régions par des anciens de la Biennale. C’est ainsi, par ordre de tirage, la région de Koulikoro sera parrainée par Oumou Sacko, Bamako par Nahawa Doumbia, Kidal par Abdoulaye Diabaté, Tombouctou par Amadou et Mariam, Sikasso par Haïra Arby, Ménaka par Michel (comédien), Taoudénit par Djénéba Seck, Mopti par Oumou Sangaré, Ségou par Tata Bambo, Kayes par Guimba et Gao par Mah Kouyaté n°2.
Les activités
Outre les cérémonies d’ouverture et de clôture, la Biennale s’agrémentera d’une soirée de bienvenue, des soirées de compétitions (du 25 au 30 décembre 2017) ; de conférences-débats sur le rôle de la culture dans la quête de la paix ; d’animations publiques (caravanes dans les 6 communes de Bamako) et d’expositions artisanales et photographiques. Les activités connexes, les soirs, seront animées par des artistes de talent, de toutes les générations comme Mylmo, l’humoriste Kanté, KJ Maria Den, la chorégraphe Sékou Kéita, Haïra Arby, Nahawa Doumbia, Koko Dembélé, Nampé Sadio.
Mascotte spéciale
Selon Samba Niaré, la mascotte de la Biennale artistique et culturelle est le koté (escargot), symbole de l’unité, de la coexistence, du théâtre et de la danse. “Si la forme conique de cet animal renvoie au chapeau peul, on peut le retrouver dans presque toutes les régions du Mali. Pratiquement, toutes les ethnies de notre pays s’y reconnaissent. La mascotte a connu un léger lifting pour l’adapter au contexte de ce retour de la Biennale et à celui de la volonté d’aller à la paix. La retouche de la mascotte, tout en gardant tous les éléments constitutifs de la version adoptée en 2003, a consisté en une perspective dynamique de l’image. Ainsi, la mascotte retouchée donne la sensation de se mettre en mouvement (comme le Mali qui sort de la crise) et elle représente une mascotte souriante et joyeuse qui écarte les ‘bras’ comme pour dire je suis heureux d’accueillir tout le Mali’. L’esprit de ce lifting vient aussi de la volonté de la commission nationale de faire adopter la Biennale par les plus jeunes et les enfants. Ainsi, la mascotte sera un visuel expressif et sympathique que les enfants feront siens».
Sidi Danioko a salué le partenariat qui lie le Groupement Professionnel des Agences de Communication (GPAC) à la Commission d’organisation de la Commission.
Siaka Doumbia
LE PROGRAMME DES COMPéTITIONS DES TROUPES RéGIONALES
– Lundi 25 décembre 2017 :
Koulikoro (20 h 30-22 h) ; Bamako (22 h 20-23 h 50)
– Mardi 26 décembre 2017 :
Kidal (20 h 30-22 h) ; Tombouctou (22 h 20-23 h 50)
– Mercredi 27 décembre 2017 :
Sikasso (20 h 30-22 h) ; Ménaka (22 h 20-23 h 50)
– Jeudi 28 décembre 2017 :
Taoudénit (20 h 30-22 h) ; Mopti (22 h 20-23 h 50)
– Vendredi 29 décembre 2017 :
Ségou (20 h 30-22 h) ; Kayes (22 h 20-23 h 50)
– Samedi 30 décembre 2017 :
Gao (20 h 30-22 h).
ANIMATIONS SUR LES SITES OFFS
– Lundi 25 décembre 2017 sur le terrain Korofina (Commune I) :
Gao (16 h-17 h) – Kayes (17 h-18 h)
– Mardi 26 décembre 2017 sur le terrain Sakaly (Commune II) : Koulikoro (16 h-17 h) – Bamako (17 h-18 h)
– Mercredi 27 décembre 2017 sur la place publique Mairie CIII (Commune III) : Kidal (16 h-17 h) – Tombouctou (17 h-18 h)
– Jeudi 28 décembre 2017 sur le terrain Chaba de Lafiabougou (Commune IV) : Sikasso (16 h-17 h) – Ménaka (17 h-18 h)
– Vendredi 29 décembre 2017 sur le terrain Municipal Quartier-Mali (Commune V) : Taoudénit (16 h-17 h) – Mopti (17 h-18 h)
– Samedi 30 décembre 2017 sur le terrain de Magnambougou (Commune VI) : Ségou (16 h-17 h) – Troupe diaspora (17 h-18 h).