2ème journée photographique du CFP de Bamako : A la découverte des vrais talentueux photographes !

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‘’Smile’’ en anglais ou encore ‘’Sourire‘’ en français, tel est l’appellation donnée à cette journée photographique annuelle instituée depuis l’année dernière par le Centre de Formation en Photographie (CFP-Bamako). Programmé pour fin juin chaque année, les autorités du centre ont décidé que cette année, l’événement attende le lancement des Rencontres de Bamako, pour s’inscrire pleinement dans l’ambiance photographique de cette période.  Ce 31 octobre, déjà à l’entrée du Centre, c’est un florilège d’images qui vous accueille. Les murs externes et internes, les galeries, tout est habillé en images. Vêtus de T-shirts blancs marqués ‘’Smile 2015’’, les photographes ont décortiqué les messages de leurs images au public venu très nombreux pour savourer ces belles créations. Ainsi, l’occasion a été bonne pour le public composé de parents, amis, collaborateurs, anciens photographes, partenaires ou tout simplement depassionnés d’images ou de modèles, de découvrir les talents incroyables des étudiants du CFP à travers leurs créations visuelles. Le concept de la journée photographique ‘’Smile’’, c’est de montrer des visages radieux ayant en commun ce sourire apaisant qui nous éloigne de l’Afrique de la tristesse, de la détresse et dudésenchantement.

Le programme ‘’Stock programme’’, est une expérience photographique unique et consacrée à un enseignement systématisé et méthodique autour de la production d’images créatives et réalisées dans un but commercial. Selon Youssouf Sogodogo, Directeur du CFP-Bamako, il s’agit de la production d’images sur un thème précis, à partir d’un scénario pensé d’avance.

C’est ainsi que les 34 images produites par les deux sortants de la 4ème promotion et leurs ainés de l’Agence de la Photographie Conceptuelle Commerciale, traitent de thèmes variés : la paix, l’éducation, l’agriculture, la famille, la communication, etc. Des thèmes qui donnent naissance à des images fortes qui véhiculent en filigrane, un message de bonheur et de joie à partager pour raffermir la cohésion sociale.

 

Youssouf Sogodogo, Directeur du CFP

‘’Nous sommes satisfaits d’avoir contribué à rehausser l’image du Mali en matière de photographie !’’

‘’Aujourd’hui, sur les cinq Maliens admis retenus pour participer à l’exposition internationale des Rencontres 2015, quatre ont été formés au CFP. Cela est une fierté pour nous et nous donne un sentiment de satisfaction d’avoir contribué à rehausser l’image du Mali en matière de photographie. C’est ainsi qu’à chaque biennale africaine de la photographique, le CFP est présent à travers des expositions et, au fil des ans, on sent la maturité qui se dégage des œuvres produites’’, s’est réjoui M. Youssouf Sogodogo.

Selon lui, avec l’appui des partenaires, le CFP a réussi à créer une Agence bien équipée en matériels techniques pour aider les sortants qui le désirent non seulement à garder le contact avec le centre mais surtout à continuer à produire des images pour ‘’Getty Images’’, la plus grande bande d’images au monde, basée aux Etats-Unis. ‘’Cette Agence a déjà commencé à porter ses premiers fruits’’, a-t-il précisé.

 

Aboubacar Traoré, lauréat du Prix Jeune Photographe de l’OIF

‘’Je dédie mon prix au CFP !’’

Lors de cette biennale africaine de la Photographie, le seul prix resté au Mali dénommé : ‘’Le Prix Jeune Photographe de l’Organisation Internationale de la Francophonie’’ a été attribué à Aboubacar Traoré, un produit du CFP et formateur principal du programme de la Photographie Conceptuelle Commerciale (PCC). C’était le 2 novembre2015 au Musée National lors de la cérémonie de remise des Prix des Rencontres 2015. Avec une valeur de plus de 2 millions de Francs CFA, ce prix récompense une série d’images de 25 photos intitulée “Inch’allah” de Aboubacar Traoré. Après avoir reçu sa distinction, Aboubacar a salué l’accompagnement du CFP et à qui il a dédié son prix.

Nous y reviendrons dans notre prochaine parution !

 

Le satisfecit des étudiants de la 4èmepromotion !

En marge de la cérémonie, nous avons rencontré les deux étudiants sortants de la 4ème promotion du Centre de la Formation en Photographie (CFP-Bamako).Après avoir exprimé leur satisfaction sur la qualité de la formation dispensée au cours de leur cursus, ils se disent prêts à se battre afin de participer très prochainement aux compétitions de la biennale africaine de la photographie.

Siriki Kouyaté : ‘’Grâce au CFP-Bamako, j’ai atteint à 99% mon objectif.. !’’

‘’Grâce au CFP-Bamako, j’ai atteint à 99% mon objectif d’être un vrai photographe professionnel. Cela, à travers une formation systématisée sur les images et qui m’a permis d’être un photographe international aujourd’hui’’, a témoigné Siriki Kouyaté. Selon lui, la formation en photographie peut permettre au photographe de se nourrir de ses œuvres. ‘’Je suis aujourd’hui bien outillé et mon objectif, c’est de mieux me préparer pour participer aux compétitions de la biennale africaine de la photographie. Cela me permettra d’acquérir davantage d’expériences professionnelles’’, a-t-il conclu. Siriki Kouyaté est sortant de la 4ème promotion du CFP-Bamako. A l’occasion de cette journée photographique, il a produit 5 images dont les messages véhiculés portent sur la paix, l’artisanat, le maraîchage et la communication. Né en 1983 à Bamako, Siriki Kouyaté est titulaire d’une maîtrise en Droit Privé des Affaires. Depuis 1999, il devient passionné de la photographie alimentaire qui lui a permis de financier ses études et qui reste encore une des importantes activités qu’il mène aujourd’hui pour gagner sa vie. Précisons que Siriki est aussi  animateur dans une radio privée de Bamako.

 

Fatoumata Traoré : ‘’Je suis vraiment satisfaite de la qualité de la formation dispensée !’’

‘’Aujourd’hui, je suis devenue une vraie photographe. Car, je connais à suffisance les techniques de prise de photos, je sais faire des images exprimant de forts messages capables de sensibiliser toute une opinion quelles que soient l’ethnie ou la classe sociale’’, a déclaré Fatoumata Traoré. Elle a également souligné que ses photos véhiculent beaucoup de messages liés à l’émotion.

S’agissant de la qualité de la formation, Fatoumata Traoré s’est dite satisfaite. ‘’Je suis vraiment satisfaite de la qualité de la formation dispensée. Car, c’est grâce à cette formation que je suis aujourd’hui un reporter-photographe’’, a-t-elle précisé. En ce qui concerne la biennale africaine de la photographie, avance-t-elle, j’ai commencé à me faire un carnet d’adresses à travers des échanges fructueux avec les aînés photographes maliens et ceux venus d’ailleurs. Cela, pour avoir le maximum d’informations sur les critères de participation à l’évènement. ‘’Mon l’objectif, c’est de participer à cette biennale’’, a-t-elle conclu.

Née en 1994 à Marakala dans la Région de Ségou, Fatoumata Traoré est titulaire d’un Baccalauréat en Série Langues et Littérature obtenu au Lycée Askia Mohamed  de Bamako.

 

Minga S. Siddick, administrateur et chargé de cours

« Au CFP, nous développons une formation moderne et innovante »

« Si, en tant que centre de formation en photographie d’art, le CFP était déjà le seul en Afrique francophone, en tant que centre de formation en photographie conceptuelle commerciale ou PCC (photographie publicitaire ou de communication exclusivement destinée à une banque d’images), il est le premier et pour le moment le seul au monde.

La formation en photographie d’art révélait aux apprenants, les fondamentaux du métier et toutes les techniques qui aboutissent à une très bonne maîtrise de l’appareil photographique. Grâce à cette formation, le CFP a donné au Mali de grands noms comme Fatoumata Diabaté et Harandane Dicko, pour ne citer que ceux-là’’, a-t-il indiqué.

Pour lui, le virage emprunté depuis 2010 a obligé la Direction du CFP à revoir ses modules de formation pour les adapter au nouveau contexte du marché mondial de la photographie qui a ses exigences. Ainsi, avance-t-il, à la formation pratique essentiellement basée sur la connaissance de l’appareil photographique, il a été ajoutée une formation théorique approfondie basée sur la connaissance des notions élémentaires en photographie comme les droits de l’image (droits d’auteur, droits de propriétaire, copyright, etc.), les banques d’images et leurs fonctionnements, la planification du travail, l’écriture du scénario, la dimension créative de la photographie conceptuelle commerciale avec les plans, les visées, le langage des couleurs, la documentation des images, etc. ‘’Tous ces modules permettent aux étudiants de ne pas se comporter comme de simples déclencheurs de flash, mais des penseurs de l’image. Dans notre formation dite programme PCC, nous disons à nos étudiants que nous ne formons pas des chasseurs d’images mais des créateurs d’images. Et la différence entre ces deux catégories de photographes est très grande dans la mesure où le premier va saisir des images qui l’attendent ou qu’il cherche à tout hasard alors que le second conçoit d’abord mentalement son image, la crée et ensuite prend son appareil pour reproduire l’image créée dans son esprit’’, a-t-il précisé.

De ce point de vue, ajoute-t-il, le CFP développe un enseignement moderne et innovant avec son vocabulaire particulier dans un contexte de création tout aussi particulier. ‘’Par exemple, en première année, il y a deux périodes dans la formation : la période d’immersion qui dure entre 4 et 6 semaines et la période de production qui prend le reste de l’année mais qui se découpe en sous-périodes avec des niveaux d’exigences évolutifs dans les sujets des missions photographiques. En deuxième année, le contexte de la création change totalement parce qu’il est désormais demandé aux étudiants de travailler sur des thèmes purement abstraits pour produire des images concrètes fortement communicatives’’, a-t-il déclaré.

Il est vrai, continue-t-il,  qu’avec le niveau trop faible des candidats et donc des apprenants dans l’ensemble, notre mission est difficile, mais nous faisons des efforts pour nous assurer que le minimum essentiel est acquis. ‘’Nous nous réjouissons d’ailleurs de l’entrée de plus en plus prononcée de jeunes titulaires de licence ou de maîtrise qui nous permettent de rehausser le niveau de la formation et nous sommes convaincus que d’ici quelques années, cette formation ne sera ouverte qu’à une certaine élite. La photographie africaine doit sortir des bas-fonds de préoccupations alimentaires pour se créer une place de choix sur un piédestal honorable, dans le monde de l’expression artistique visuelle. Telle est notre vision, tel notre espoir et tel est le sens de notre démarche au CFP’’, a-t-il conclu.

 Ousmane Ballo

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