Biennale africaine de la photographie : Un tremplin qui s’impose pour les talents

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La présente édition s’attachera à favoriser l’émergence de commissaires et de critiques d’art africains, à promouvoir une politique de conservation et de promotion du patrimoine photographique africain et à valoriser la création africaine contemporaine.

La 9è édition de la Biennale africaine de la photographie de Bamako s’ouvre aujourd’hui. L’événement culturel se poursuivra jusqu’au 1er janvier. Le ministre français de la Culture et de la Communication, Fréderic Mitterrand, est l’invité spécial de cette édition. La manifestation est organisée par le ministère de la Culture en partenariat avec l’Institut français de Bamako (ex-Centre culturel français) et avec l’appui du l’Union européenne. La Biennale de Bamako est un espace d’échange d’expérience et une vitrine pour les photographes africains. A ce propos, le ministre de la Culture, Hamane Niang, note que la manifestation a permis l’émergence de la photographie africaine au niveau international et qu’elle a contribué à la professionnalisation de nos photographes dont bon nombre sont reconnus aujourd’hui sur le plan international. De fait, les Rencontres de Bamako se sont imposées dans l’agenda culturel national et continental offrant aux artistes des opportunités exceptionnelles de contacts entre eux et avec les professionnels du domaine venant du monde entier (photographes, conservateurs, galeristes, commissaires d’exposition, collectionneurs et journalistes spécialisés).

La Biennale a également favorisé l’émergence d’événements nationaux et régionaux sur la photographie. « Petit à petit, se développe sur le continent un travail en profondeur qui est en train de hisser la création photographique au plan d’une des expressions artistiques contemporaines les plus en vue », souligne Hamane Niang. L’édition 2011 a pour thème « Un monde durable ». Elle propose une réflexion sur la quête d’un monde durable avec la volonté d’esquisser un état des lieux et surtout de prêter une attention particulière aux signes et aux formes des résistances possibles. Toujours selon ministre, la forte adhésion au thème proposé confirme l’engagement social et politique des artistes africains. Pour le présent rendez-vous, les photographes et vidéastes sont invités à identifier des axes d’action, des signes de résistance ou des canaux de prévention pour la construction d’un monde durable. Les différentes œuvres présentées déclinent la thématique à travers des démarches documentaires et journalistiques ou des récits métaphoriques et de fiction.

La variété des thématiques et des langages choisis par les artistes permettra de faire le point sur la production artistique de nos jours sur le continent et dans la diaspora. Elle prendra la mesure de l’effervescence et du renouveau de la scène photographique africaine avec notamment l’émergence d’une nouvelle génération qui invente ses propres codes d’expression. Pour cette 9è édition, trois chantiers sont ouverts. Il s’agit de favoriser l’émergence de commissaires et de critiques d’art africains, de promouvoir une politique de conservation et de promotion du patrimoine photographique africain et de valoriser la création africaine contemporaine qui sera à l’honneur à « Paris Photo », une manifestation qui s’ouvrira la semaine prochaine. « Paris Photo » fêtera sa 15è édition au Grand palais de Paris. A cet effet, la Biennale proposera une sélection de la jeune création africaine pour la photographie et la vidéo parmi les artistes présentés lors des dernières éditions des rencontres de Bamako. Ce panorama de la photographie africaine contemporaine permettra certainement au public parisien de découvrir ceux que la Biennale continue de mettre en valeur. A l’issue de la manifestation, plusieurs prix seront décernés.

Le prix « Seydou Keïta » est le plus prestigieux des Rencontres. Il est doté d’une enveloppe de 3 000 euros (environ 2 millions de Fcfa) et est décerné par le ministère de la Culture. Le deuxième prix, le plus convoité, est attribué par l’Union européenne. Il distingue le meilleur travail de photographie de presse ou de reportage, pour un photographe d’un pays d’Afrique, des Caraïbes ou du Pacifique. Ce prix est doté aussi de 3 000 euros. Le prix du jury est remis au photographe dit « Coup de cœur ». Il est décerné par l’Institut français et est pourvu de 2000 euros (environ 1,3 millions de Fcfa). Le meilleur photographe francophone sera également primé. Cette distinction est attribuée par l’Organisation internationale de la Francophonie. Elle dotée de 1500 euros (un million de Fcfa). Le prix « Casa Africa » est aussi décerné. Ce prix distingue un photographe résidant en Afrique. L’heureux gagnant aura droit à la publication d’une monographie, à l’édition d’une collection spécialisée. Il prendra part également à l’exposition monographique de Las Palmas. Enfin, il y a le prix de la fondation Blachère qui rend hommage à Goddy Leye. Il récompense le travail d’un jeune vidéaste. Le gagnant empochera une somme de 1500 euros et bénéficiera d’un séjour en France suivi d’une exposition collective.

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