Ce monument posé au cœur du carrefour de la gare sur la route du poisson est un chef d’œuvre du genre jamais réalisé dans la région de Mopti, ville cosmopolite au cœur du triangle touristique malien constitué par Djenné-Bandiagara-Tombouctou.
Il a été conçu par un certain Seydou NANTOUME et réalisé, décoré par des ingénieurs et ouvriers maliens et coréens. L’architecte est malien. Les travaux ont duré 9 mois. L’ensemble du projet a été entièrement financé par la société Toguna Agro-Industries dont le PDG est justement Seydou NANTOUME ressortissant du cercle et natif du village de Kama dans la commune de Sangha.
Son esplanade que le visiteur peut atteindre en grimpant quelques marches assure une vue imprenable sur les différents quartiers de la ville. En dessous du monument, on distingue un une figure circulaire elle-même constituée de huit trigones ornés de graviers ocres et bordés de gazons verts. Une représentation en bronze d’une porte dogon et des figurines de greniers et de cambres d’hôtes viennent se dissoudre dans un paysage figuré de falaises, de mares à caïmans, de masques, de villages pittoresques encastrés eux-mêmes entre flancs de montagnes et végétations de savane. Un vrai régal d’idéogrammes et d’inscriptions métaphoriques pour les autochtones et les visiteurs qui peuvent contempler en un seul monument la profondeur et l’immensité d’un paysage fabuleux, mythique et mystérieux qui a le mérite d’abriter un peuple combien attaché à son passé et combien interpellé par son présent et son avenir.
Au détour du monument, on retrouve l’authenticité d’une histoire troublée enfin immortalisée par l’artiste: trois piliers en échelles qui portent l’écuelle fondatrice de la cité légendaire et sur laquelle veille jalousement Nangabanou Tembely, fondateur du village en 1770 en compagnie de son chien, son compagnon de chasse. On frôle le précepte de la calebasse trouée. Les masques brigadiers choisies sont également inspirés de l’instinct de sauvegarde de cette culture enviée par le voyageur et souvent méconnu et désapprise par l’habitant et le voisin (kanaga, satimbé, dobolo).
En voilà un ouvrage émergé du fervent volontarisme d’un fils du terroir attaché à ses origines, qui fera sa place dans l’attrait touristique et culturel du plateau Dogon et qui servira de témoignage commun pour les nouvelles générations quant à l’attachement que chaque citoyen doit cultiver pour le progrès de la nation.
Créée en 2007, la société Toguna Agro-industries s’est donnée comme mission de réduire la dépendance du Mali vis-à-vis de l’extérieur en matière de fertilisants. Elle s’est dotée d’une unité industrielle de production d’engrais, la plus performante de la sous-région. Première société nationale de production d’engrais de type bulk blending, Toguna Agro Industries est actuellement leader du marché dans la distribution d’engrais avec une capacité de production de 300 000 tonnes par an, dont 45% sont exportées au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Guinée.
A travers sa fondation de bienfaisance et de développement, cette entreprise fait montre d’un engagement citoyen remarquable : don de camions bennes neufs pour l’assainissement à la ville de Mopti, de tracteurs, charrues, motoculteurs et mobylettes à de nombreux villages, construction et équipement d’un grand centre médical à Sangha et prise en charge du personnel ; construction d’écoles à Kama, Djenné, Niono et Sikasso ; électrification de plusieurs villages ; bitumages de pistes rurales ; pavage de rues à Bandiagara ; sponsoring leader des évènements socioculturels dont les Journées de Ginna Dogon et le festival de Niono.
L’entreprise joue également le rôle de locomotive de la promotion du sport traditionnel. En commune VI de Bamako où elle a son siège industriel, Toguna Agro-industries a financé des espaces verts et des projets d’assainissement urbain. En relation avec les événements affectant les populations du nord, l’entreprise a fait récemment don de 10 tonnes de riz et de 500 moustiquaires imprégnées aux déplacés accueillis en 5è région, 20 tonnes de riz à Douentza et 20 tonnes à Bourem et 20 tonnes au Haut Conseil Islamique. Enfin, il faut noter que les agro-entrepreneurs les plus méritants de la sous-région sont récompensés à l’occasion d’une journée du mérite initiée par son PDG Seydou NANTOUME un grand passionné de la terre et de la culture.
Ibrahim Sangala et Hamidou Djimdé