Banankoro :L’arbre sacré de Damonzon magnifié de nouveau

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L’arbre du roi Da Monzon de Ségou pour asseoir son pouvoir a été célébré pour la cinquième fois par la jeunesse de Banankoro à travers son de Tam-tam, de donso Goni, et des danses de masques et de marionnettes. La cérémonie rituelle s’est déroulé sous la présidence du 1er adjoint au maire en présence du chef de village de Banankoro du chef du camp militaire Banankoro et foule de ressortissants de Banankoro à Bamako et Ségou

L’histoire de cet arbre protecteur des Banankorois enseigne que le kalabana était considéré par les bambaras de l’époque comme arbre sacré sur lequel le génie protecteur que Samaouroussi avait commis pour la garde de Da Monzon et du royaume de Ségou tout entier on l’appelait « Kalabana Tiekorobani », il n’était visible, disait –on que des petits enfants et s’amusait souvent à les faire tomber de l’arbre quand ils y grimpaient. La légende dit que cet arbre et le roi ont grandi ensemble et comme il avait le tronc penché, on explique que le roi s’était adossé à l’arbre quand il n’était pas encore assez consistant. Au pied de l’arbre était enterré un certain nombre de talismans protecteurs et c’est en ces lieux que Da Monzon rencontrait les jeunes de chiffin So pour les briefings périodiques. L’espace à l’ouest de l’arbre était nommé « Tièfaa Guéndé » ou étaient exécutés les condamnés à mort.

L’arbre à toujours été sous la responsabilité des Dembélé. Cela arriva lorsque le gardien des fétiches de Da Monzon commis des actes de nature à affaiblir leur puissance. Il a été dit au roi de Ségou de se rendre derrière le fleuve Bani dans le miniankala plus précisément à Diakourouna pour trouver un autre garant de ses fétiches. Arrivés à Diakourouna Da Monzon et ses troupes demandèrent de voir Diakourouna Toto le plus célèbre des féticheurs de l’époque. Mais ce dernier disparu à travers un tronc de baobab. Finalement c’est son fils Alaye Komi que le roi de Ségou demanda de venir avec lui à Ségou. Ce dernier refusa d’abord avant de demander à Da Monzon de signer un pacte de loyauté. Chacun d’eux aurait sorti son couteau pour pratiquer une entaille au bras en allant vers l’épaule, introduire dans cette entaille son morceau de cola et l’y maintenir jusqu’à ce qu’il soit bien imbibé de sang. Alors les morceaux furent retirés, échangés et croqués, après que chacun eu juré fidélité à l’autre sous peine de mort atroce pour le contrevenant. Depuis, les Dembélé sont les gardiens du Kalabana. Il a été déraciné le 20 juillet 1960 lors d’un grand orage qui s’est abattu sur Banankoro. Il fut replanté de nouveau en juillet 2006 et mis sous la protection de la famille Bakoroba Dembélé descendant d’Alaye Komi Dembélé. Depuis tous les ans les Banankorois ne manquent pas l’occasion de célébré l’arbre pour revaloriser les valeurs cardinales qui sous tendaient la société bamanan. Les 23 et 24 avril s’est sous son de Tam-tam, de donso Goni, et des danses de masques et de marionnettes qu’ils ont consacré l’anniversaire du Kalabana

Amadou Dembélé

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