Le mercredi 17 octobre 2018, au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba, l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL) a organisé une conférence de presse pour faire part de leur inquiétude concernant l’avenir de ce métier. En présence de la présidente du bureau malien des droits d’auteurs, les membres de l’OMEL ont affirmé leur mécontentement sur les pratiques illégales de certaines imprimeries qui menacent leur existence.
Dès l’entame de son intervention pour éclairer le public malien sur les pratiques de piratage des livres, M. Hamidou Konaté, Président de l’OMEL, a entamé son intervention par cette citation: << l’ignorance est la pire chose qui puisse arriver à une personne >>. Pour lui, les gens qui piratent les livres au Mali et ailleurs relèvent de la méconnaissance, et même du danger qu’ils font. Selon lui, un digne intellectuel ne peut nul doute se permettre de se transformer en un véritable parasite, vivant au détriment des autres. C’est pourquoi il a exhorté le gouvernement du Mali à les accompagner davantage avec plus d’efforts pour éviter le pire. A cette fin, il dira: << l’Etat malien doit créer un cadre pour faciliter l’acheminement des livres, des journaux, et toutes les productions artistiques à l’intérieur du pays; que les prix soient abordables sur tout le territoire national comme cela se passe à Bamako. Il nous faut donc l’accompagnement de l’Etat pour endiguer le mal qui pèse lourd sur tous les éditeurs de livres >>, a-t-il poursuivi.
Au cours des échanges, le président a clairement dénoncé ce qu’il appelle une usurpation professionnelle de la part de certaines imprimeries, en compromettant l’avenir des maisons d’éditions. A ses dires, le livre n’est instructif que s’il englobe toutes les qualités nécessaires, à savoir les coloriages qui permettent d’orienter les élèves en matière d’apprentissage.
Quant à Mme Diallo Aïda Koné, Directrice du Bureau malien des droits d’auteur, elle a fait une intervention axée sur la numérisation des données à caractère de livres, encouragée par la montée en puissance de la nouvelle technologie. Pour elle, chacun est attiré par la recherche du gain facile. Avec la nouvelle technologie, il nous faut nécessairement agir, car les pirates sont en train de nous détruire à petit feu. S’agissant des parents d’élèves, ils ne connaissent même pas la différence entre un bon livre et un mauvais livre. Ce qui les concerne, c’est de se procurer un livre, quel que soit le prix, a-t- elle estimé.
Selon M. Cheick Kanté, membre de l’OMEL, avec le piratage et la contrefaçon, non seulement les auteurs et les maisons d’éditions ne gagnent rien, mais aussi l’État perd à son tour des millions par an.
Adama TRAORE