Assitan Tangara : Une comédienne qui a le théâtre dans le sang

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Assitan Tangara
Assitan Tangara

Assitan Tangara dite Assi, fille de Soumaïla Tangara et de Sadio  Coulibaly, est née à Niono dans la région de Ségou. Après ses études à Bamako, elle obtint le Bac -série SET- au lycée Avenir, puis opte pour la médicine. Mais, l’art était  sa seule passion depuis l’âge de 7 ans. En effet, elle participait à toutes les manifestations théâtrales et à 10 ans déjà, elle jouait le rôle de metteur en scène.

 

 

«A cette époque, je regardais les pièces de théâtre jouées par les élèves. J’observais passionnément et une fois arrivée à la maison, je regroupais les jeunes du quartier pour leur expliquer la pièce et on jouait les mêmes personnages, exactement comme à l’école», nous a-t-elle révélé. Dès fois, c’était devant un public. Mais, en ce moment, avoue-t-elle, elle ne savait pas du tout que c’était du théâtre qu’elle jouait, encore moins, qu’elle effectuait des mises en scène. Elle ne l’a su qu’au moment où elle faisait la 2èm année au Conservatoire.

 

 

En vacances à Niono, certains de ses proches l’ont apostrophée gentiment en lui disant : «Assi, on t’a vue à la télé, c’est bien ce que tu fais». Il y a même une vieille dame qui lui a dit familièrement : «Je savais que tu allais finir ainsi». Sitan a été interloquée et choquée par ces propos. Mais, quand elle a demandé à son interlocutrice pourquoi, la vieille dame lui répondit : «Quand tu étais petite, tu faisais jouer des enfants à chaque fois que tu avais l’occasion».

 

 

Une rencontre providentielle

Elle se souvient aussi du premier jour où elle est allée s’inscrire au concours d’entrée au Conservatoire. Il y avait Kardigué Laïco Traoré qui passait. Elle ne l’avait jamais vu, sauf à la télé. Elle aimait bien sa façon de jouer dans les films. Elle voulait l’aborder, mais elle ne savait pas comment. Et puis, elle prit son courage à deux mains pour aller vers lui : «Bonjour Monsieur, comment on fait pour être comme vous ?». Il lui répond : «Jeune fille, il faut d’abord avoir de la chance ; et ensuite, aimer ce que tu fais. Comme cela tu vas me dépasser, pas être comme moi». Quand les résultats sont tombés à la fin de l’année, elle n’était pas admise. Kardjigué l’ayant vue, lui dit : «Jeune fille, tu as passé ?». Elle lui dit «Non !». Il l’encouragea en ces termes : «Tu réussiras prochainement». Elle lui répondit qu’il n’y aura pas de prochainement et il lui dit : «Donc, tu ne seras pas comme moi ?».

 

 

Et dès lors elle affronta tout, prit son courage et l’année qui suivit, elle réussit. La première année, elle ne comprenait pas beaucoup de choses. La 2ème  année, elle a  serré la ceinture pour être  1ère de sa classe. Mais, elle ne s’est pas arrêtée au théâtre, elle a eu la chance de faire le Conservatoire des arts multimédias Balla Fasseké. Pour être une meilleure comédienne, elle a pris aussi des cours de danse et de chant pour pouvoir danser, chanter et raconter des histoires drôles.

 

 

Pour Assitan Tangara, le théâtre est le reflet de la vie. «Quand on se mire dans un miroir, on se voit, mais c’est juste un reflet. En quelque sorte le théâtre reflète la vie», explique-t-elle.

 

 

Bien sûr qu’il  y a des difficultés dans toutes choses dans la vie, mais  Assi a toujours été forte. Car, les problèmes la poussaient à aller de l’avant. Elle ne se laisse jamais abattre. Au contraire, elle les affronte. Surtout en théâtre.

 

 

Ses sources d’inspiration

Elle s’inspire de la vie réelle, de tout ce qu’elle voit dans la vie courante, de ses proches et de ses amis.

Pour la soutenance de son mémoire, comme on lui avait demandé de présenter une pièce à la fin de cycle, elle s’est inspirée du texte de Aristide Tarnajda, avec qui elle a travaillé, et qui, d’ailleurs, l’avait beaucoup marquée. Elle a préféré ce texte qui parle de l’actualité, de la corruption, des  préjugés, d’exploitation de l’homme par l’homme, de la guerre et du capitalisme. Pour ce qui est de ce texte, «De l’amour au Cimetière», c’est une pièce qu’elle a travaillée pendant 9 mois et c’est ce qui a donné un bon résultat. En fait, elle n’a rien laissé au hasard : le décor, les costumes, la musique, et même les comédiens.

 

 

À son avis, la grande différence entre le théâtre malien et celui d’ailleurs, c’est qu’au Mali, les gens ont tendance à faire du sexe un sujet tabou. Tandis qu’au Burkina, le comédien a plus de valeur que tous les autres artistes. C’est pourquoi, après l’Afrique du Sud, le Burkina est le premier pays artistique en Afrique noire.

 

 

Notre artiste ne manque pas de projets : des stages, beaucoup de pratiques, elle a en fait et travaille avec des metteurs en scène de pays différents si possible, pour mettre en valeur tout ce qu’elle a appris. Elle fonctionne avec un emploi du temps précis, de juillet à décembre. Et  après ce programme, elle est libre pour aller à la recherche des metteurs en scène, afin de mieux se performer.

 

 

Elle a aussi une grande préoccupation qui fait partie de ses projets : le théâtre futur du Mali. Car, dit-elle, il y a plus d’une cinquantaine d’années que le théâtre malien n’arrive pas à trouver la place qui lui revient. Or, depuis 1980, l’Etat a donné des bourses à certains élèves, mais c’est le même théâtre qu’on continue  à nous faire. Donc, pour elle, il n’y pas eu d’évolution. Pourtant le théâtre doit évoluer chaque jour avec de nouvelles créations. C’est pourquoi elle propose que l’Etat donne une bourse d’études chaque 5 ans, pour la performance des artistes et pour qu’il y ait une continuité.

 

 

Conseils aux jeunes comédiens

Quand elle dit que l’Etat doit penser à donner des bourses d’études  pour  former les jeunes, c’est pour souligner qu’il faut que ces derniers partagent par la suite leur savoir-faire avec d’autres personnes. Cela, pour mieux développer l’art au Mali qui est une de nos valeurs ancestrales. «Il faut que les jeunes pensent d’abord  au travail,  la réussite et l’argent viennent après», conseille-t-elle.

 

 

Elle profite de l’occasion pour demander pardon à tous ses aînés dans la profession et demander à ses frères et sœurs comédiens d’aimer ce qu’ils font.  Ainsi, ils iront de l’avant. Elle a salué, au passage, le Journal «Le Reporter» qui, selon elle, fait la promotion des artistes en général et maliens en particulier.

 

 

Safiatou THIAM

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5 COMMENTAIRES

  1. +Si son ramage de rapporte à son plumage+??
    Je ne savais pas que cette jeune demoiselle avait des plumes (contrairement au corbeau dont tu fais illusion qui porte des vraies plumes).mdrrrr
    Je dirai plutôt si son talent se rapporte à sa volonté,elle sera le phénix des hauts de ce pays.
    Kiakiakia….qui est kiakiakia de rire…!

  2. Si votre ramage se rapporte à votre plumage, alors aucun doute, vouos ferez une brillante carrière et nous n’avons pas fini d’entendre parler de vous.
    Bon courage

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