Le Comité de pilotage des manifestations artisanales et touristiques a engagé une vaste opération de prospection pour dénicher de nouveaux marchés et opportunités pour nos produits artisanaux.
Nos artisans seront à nouveau cette année en France pour la traditionnelle fête de l’artisanat, de la culture et du tourisme. Cela se fera en deux séquences. Un premier groupe est programmé du 22 au 30 octobre et un deuxième du 7 au 20 novembre. Deux changements majeurs ont été opérés dans l’organisation de la participation de notre pays aux grandes manifestations internationales. Désormais l’organisation de l’ensemble des manifestations artisanales est transférée aux structures faîtières que sont l’Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM), la Fédération nationale des artisans du Mali (FNAM) et la Maison des artisans. Ce transfert est intervenu au mois de juin dernier. Ces structures ont décidé d’installer un Comité de pilotage des manifestations artisanales et touristiques qui regroupe aussi des représentants du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO), de la direction nationale de l’Artisanat.
Fodé Kéïta, conseiller technique auprès de l’APCM, est membre de ce comité. La promotion commerciale, explique-t-il, fait partie intégrante des missions de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et il s’agit donc d’un juste retour des choses à l’ordre normal. Le comité a identifié et sélectionné des manifestations en fonction des critères professionnels et des possibilités de promotion de notre artisanat. En Afrique, deux sorties ont été retenues cette année : la Semaine commerciale et artisanale du Mali en Guinée (SCAMG) et la Semaine sénégalo-malienne de l’artisanat de Dakar. Ces deux manifestations auront lieu avant la fin de l’année. En plus des manifestations habituelles, le comité a décidé de prospecter d’autres pays en Afrique, en Amérique, en Europe et même en Asie pour y dénicher des marchés et opportunités de promotion pour l’artisanat malien.
La province autonome de Ningxia dans le nord de la Chine a ainsi saisi le comité pour la participation d’artisans maliens à sa foire à laquelle tous les pays de l’Organisation de la conférence islamique sont invités. Vingt six artisans ont été sélectionnés pour y aller. Partis depuis le 21 septembre, ils doivent rentrer au pays la semaine prochaine. Pour revenir à la Fête de l’artisanat, de la culture et du tourisme en France, des changements notables ont été opérés cette année dans l’organisation. L’exposition à la Bourse de commerce dans le 1er Arrondissement de Paris n’aura pas lieu. Le comité met en avant un problème de moyens financiers.
En 2012, les artisans maliens devraient cependant retrouver la Bourse du commerce. Le coût de l’organisation d’une l’exposition-vente en cet endroit est très élevé, explique Fodé Kéïta. Le comité a donc préféré cibler trois communes dans les environs de la capitale française : Cergy-Pontoise, Evry et Montreuil. Cette année, la sélection des artisans s’est faite sur la base de la nature des produits. Les 12 corps de métier retenus sont la teinture, le bogolan, la couture, la décoration, la bijouterie touarègue, la bijouterie traditionnelle, les instruments de musique, l’encens, les secrets de femme, la sculpture, le tissage et la maroquinerie. 30 artisans ont été sélectionnés pour l’exposition de Cergy (du 22 au 30 octobre) ; 25 autres seront à Evry (7 au 16 novembre) et 30 autres boucleront cette fête à Montreuil (du 18-20 novembre).
Au total 85 artisans maliens exposeront ainsi en France. Leur liste a été envoyée au consulat de France. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs déjà ont effectué des voyages en France. Il n’y a que 31 qui s’y rendent pour la première fois. Ce n’est pas le comité qui a effectué la sélection. Il en a laissé le soin aux 20 chambres de métier, à la Fédération nationale des artisans et à la Maison des artisans. Ces structures ont désigné les artisans qu’ils jugent capables de bien représenter le pays. Cette approche, assure Fodé Kéïta, a l’avantage de valoriser et de responsabiliser les démembrements des structures faîtières aux niveaux régional et local. Par ailleurs, le Comité de pilotage des manifestations artisanales et touristiques entend trouver d’autres opportunités à travers le monde pour que la promotion l’artisanat ne reste pas dépendante du seul marché français, si important soit-il. A l’intérieur même du pays, le Comité entend initier une semaine de l’artisanat, chaque année dans les régions. Cela en collaboration avec l’OMATHO. La manifestation sera organisée dans les villages artisanaux. L’objectif est de faire de ces villages de véritables pôles d’attraction.