Art contemporain : “Khangissa”, une nouvelle vitrine pour les arts au Mali

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La galerie d’art contemporain, HGallery vient d’initier un nouveau concept de promotion des arts intitulé “Khangissa”, qui consiste à exposer des œuvres d’art hors des murs de galeries. “Khangissa” est un After work de toutes les découvertes qui entend créer un réseau d’acheteurs potentiels pour les artistes et artisans maliens et étrangers dans la zone ACI 2000.

Aujourd’hui, il est une évidence que l’art contemporain se découvre de plus en plus au Mali avec une émergence remarquable de galeries d’art dans la capitale, Bamako. Cependant les arts, qui constituent pourtant de nos jours un secteur économique important dans notre pays, restent très peu connus du public malien. Afin donc de contribuer à la démocratisation des arts notamment les arts plastiques en les rendant accessibles au public, la galerie d’art HGallery sous l’impulsion de son administrateur général, le Dr Cheick Omar Haïdara, vient d’initier un projet d’exposition-vente d’œuvres d’art et bien-sûr de promotion des artistes maliens.

L’initiative s’intitule “Khangissa” de tous les arts et de tous les talents, une exposition hebdomadaire qui se tient en plein air sur le mur de l’enceinte de Sunu-Assurances à l’ACI 2000. L’exposition inaugurale de Khangissa a eu lieu le 27 novembre dernier sous le haut  parrainage du Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme,  Mme Kadiatou Konaré qui a salué l’initiative. Le projet “Khangissa” est la confirmation d’une volonté et d’un engagement constants d’HGallery à promouvoir les arts et les artistes maliens car ce projet fait suite à une autre initiative innovante encore inédite au Mali de cette galerie. Il s’agit de l'”Art en lumière”, dont la première édition, tenue en 2019, a rencontré un franc succès. Réalisée en partenariat avec “Bamako, ville lumière”, “Art en lumière” est une exposition tenue sur le boulevard de l’Indépendance dans la nuit du réveillon.

La particularité de Khangissa, c’est qu’elle ne se limite pas qu’aux arts plastiques : “Khangissa est un after work hebdomadaire mais les expositions-vente de tableaux seront mensuelles. Entre deux, il y aura d’autres catégories d’art au programme comme l’artisanat, le stylisme, la chorégraphie, la musique entre autres. C’est un espace de tous les talents de l’art et de la culture”, nous confie M. Haïdara qui tire le nom de son projet d’un couscous à base de maïs du cercle de Kita : “Un bon plat qui est très simple à faire à base de l’huile, du gombo et du sel. Dans les familles nombreuses, quand les temps sont difficiles, la maitresse au fourneau fait du Khangissa mais le Khangissa a meilleur goût quand il y a de l’aubergine, le “N’Gôyô“. Et quand elle n’a pas assez de N’Gôyô, elle demande à ses coépouses d’apporter du N’Gôyô et fait son plat et tout le monde mange à sa faim. C’est une solidarité entre les membres d’une même famille. Nous nous sommes inspirés de ça en créant un premier réseau entre l’ACI, H-Gallery, Sunu-assurances et les artistes, en emmenant leurs tableaux, apportent leur N’Gôyô. Et s’il y a d’autres partenaires qui souhaitent rejoindre le mouvement, ils peuvent apporter leur N’Gôyô aussi au Khangissa”, fait-il savoir.  Les objectifs du Khangissa, à l’en croire, sont d’offrir un public d’acheteurs potentiels aux artistes et artisans maliens et ou étrangers. Un public constitué entre autres des entreprises, ONG, ambassades de la zone ACI 2000. C’est aussi permettre à tous les talents d’être mis en lumière, de réer et entretenir un réseau des entreprises et institutions de la zone ACI 2000 et enfin d’instaurer un élan de solidarité et d’entraide entre voisins de la zone ACI 2000. “On ne peut que saluer cette initiative. Si les gens ne peuvent ne pas venir à l’art, l’art peut aller vers les gens. Je trouve ça formidable parce que qu’avant toute chose il y’a de la pédagogie. Expliquer une démarche artistique ne peut qu’attirer le futur acquéreur. Et amener l’art dans la rue ne peut que le démocratiser et permettre au public de le découvrir facilement”, témoigne le designer malien, Cheick Diallo, rencontré à la 2e exposition du Khangissa.  Le concept Khangissa marche plutôt bien comme en témoignent les deux premières expositions qui affichent un bilan positif d’œuvres vendues de 9 artistes dont les prix varient entre 200 000 et 500 000 Cfa. Un début encourageant dont se félicitent les artistes et les organisateurs.   A noter que pour cause de la flambée de la Covid19, les activités de Khangissa sont suspendues jusqu’au 15 janvier.                                                                                                                                                                                      Youssouf KONE

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