Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a abrité, le lundi 28 juin 2021, la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de réflexion sur l’implémentation d’une politique de préservation, de gestion, de valorisation et d’exploitation des manuscrits anciens du Mali. Cet atelier de 4 jours est organisé par la Direction nationale des Bibliothèques et de la documentation avec l’appui financier de l’Union Européenne, l’Espagne et l’UNESCO. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du tourisme, Andogoly GUINDO a fait savoir que les manuscrits constituent une composante essentielle du patrimoine culturel du Mali.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par Andogoly GUINDO, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme. Il avait à ses côtés, José Hornéro GOMEZ, Ambassadeur d’Espagne au Mali ; Bart OUVRY, Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali ; Edmond MOUNKALA, Chef de Bureau, Représentant de l’UNESCO-Bamako, le Directeur National des Bibliothèques et de la Documentation, Birama DIAKON et d’autres personnalités. Selon le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, Bart Ouvry, ce n’est pas pour rien que lors de l’occupation de Tombouctou par les djihadistes en 2012 les manuscrits et les savoirs qu’ils représentent ont été visés. Pour lui, les manuscrits peuvent apporter à l’artisanat, au tourisme l’emploi et l’économie. A sa suite, l’Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Mali, José HORNERO GOMEZ a signalé qu’aucun effort ne doit être épargné pour la conservation des manuscrits. Enfin, il dira que l’Espagne reste engagée auprès du Gouvernement du Mali dans la protection du patrimoine et l’histoire du Mali et de sa population.
Le chef de Bureau, Représentant de l’UNESCO au Mali, Edmond MOUKALA a rappelé que les manuscrits anciens du Mali constituent une source importante de savoirs et une documentation unique sur l’histoire écrite de l’Afrique.
Selon lui, une étude réalisée en 2020 par l’UNESCO sur l’état de conservation, de valorisation, d’accessibilité et de diffusion des manuscrits anciens du Mali a prouvé la présence des manuscrits anciens sur l’ensemble du territoire national.
A Tombouctou, dit-il, ces manuscrits forment un corpus impressionnant d’environ 400 000 documents dont les plus anciens remontent au XIe siècle. «L’occupation des régions du nord du Mali par des groupes armés en 2012, a engendré la destruction et le vol de 4 203 manuscrits anciens précieux au sein de l’Institut des Hautes Etudes et Recherches Islamique-Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT).
Grace à l’ONG SAVAMA-DCI, 22 450 de l’IHER1- ABT et 377 491 exfiltrés appartenant à plusieurs familles de Tombouctou et sa région sont conservés à Bamako. Dès lors, l’UNESCO, grâce à la coopération internationale et aux soutiens des Partenaires Techniques et Financiers, a mis en œuvre divers projets en faveur de la sauvegarde et de la promotion des manuscrits anciens au Mali de 2013 à nos jours », a-t-il conclu.
Pour sa part, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du tourisme Andogoly GUINDO a fait savoir que les manuscrits constituent une composante essentielle du patrimoine culturel du Mali. « De janvier 2012 à avril 2013, l’occupation des régions du nord du Mali par des groupes armés s’est traduite par d’importants dégâts causés au patrimoine culturel du pays, y compris les manuscrits anciens.
Les populations de ces régions, sous la domination de groupes armés terroristes, ont vécu, impuissantes, la destruction ou la spoliation des ressources de leur riche et inestimable patrimoine culturel, au nom d’une idéologie et d’une guerre aux contours difficilement perceptibles.
Les communautés locales organisées autour de l’ONG SAVAMA-DCI (sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique), qui constitue un réseau des propriétaires de bibliothèques privées, ont pu exfiltrer de Tombouctou dans les conditions précaires, près de 95% des manuscrits anciens de la région dont 22.450 de l’IHERI-ABT, grâce à l’appui technique et financier de nombreux partenaires», a déclaré le ministre. Enfin, il dira que l’atelier offre l’occasion d’une prise de conscience de la nécessité et de l’urgence de sauvegarder, de gérer, de valoriser et d’exploiter les manuscrits anciens du Mali à travers l’implémentation d’une politique.
A.S