AMY TRAORE, MANNEQUIN ET ENCADREUR DES MISS ORTM DEPUIS DIX ANS: Il faut que les sponsors s’impliquent pour que le niveau du concours Miss ORTM soit plus élevé

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Amy Traoré est une jeune fille qui encadre les candidates du concours de beauté malien ” Miss ORTM ” depuis dix ans. Dans l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, Amy nous parle de ses débuts dans le mannequinât, de ses relations avec les Miss et de ses ambitions pour améliorer le concours Miss ORTM. Dans ce but, elle invite les sponsors à mettre le paquet pour que la compétition puisse atteindre le même niveau que celles organisées au Sénégal ou en Côte d’Ivoire.  
Bamako-Hebdo : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Amy Traoré : Je m’appelle Aminata Traoré dite Amy. Je suis l’enfant unique de ma mère, Lala Diarra et je suis le deuxième enfant de mon père, qui s’appelle Cheick Oumar Traoré. Après le lycée, je voulais devenir secrétaire. C’est pourquoi, j’ai passé une année à l’école de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali pour apprendre ce métier. Après, j’ai décidé de changer de branche pour aller à la section Transit. C’est ce diplôme que j’ai obtenu. Malheureusement, je ne pratique pas cette profession. 
Comment est née votre collaboration avec l’ORTM ?  
J’ai tout d’abord commencé à travailler à la Radio Tabalé en 1994, comme animatrice stagiaire en même temps. C’est ainsi que j’ai rencontré beaucoup de Français et de Belges qui venaient là bas. Du coup, je me suis retrouvée avec quatre émissions, parce que ma façon de travailler a beaucoup plu aux responsables de cette station FM. J’ai vite appris le métier. On m’a donc confié des émissions et moi-même j’en ai créé deux.
Je suis arrivée à l’ORTM en fin 1996, comme assistante de production de “Samedi Loisirs”. En ce temps-là, c’est Laurent Diakité qui animait l’émission. Je m’occupais des sélections de musique et je coordonnais le plateau et les invités. Au fil du temps, j’ai crée une rubrique de reportages, ” Loisirs Vacances”. Pour ce faire, je sortais avec un cameraman pour voir comment les jeunes passaient leurs vacances dans leurs quartiers. Je faisais aussi des reportages sur les jeux. Par exemple, j’ai réalisé un reportage sur le golf à l’Hôtel de l’Amitié que les gens ont tellement apprécié que nous l’avons rediffusé quatre fois. Ils ne savaient pas, avant cela, que ce jeu était pratiqué au Mali et ils croyaient que c’est un divertissement pour les riches. Ensuite, j’ai créé une émission intitulée “Tchèya ani sanga”, “beauté et mode”. L’initiative est venue de M’Baye Boubacar Diarra. C’est lui qui m’a demandé, puisque je faisais déjà du mannequinât, de créer cette émission sur la mode. Cette rubrique, basée sur l’habillement, la beauté et la mode passe actuellement au cours de l’émission “Aw ni sogoma” de Oumou Diatta.
Comment vous êtes venue au mannequinât ?    
Je suis dans ce métier grâce à Sambou Fané du COPPC, qui est ami à mon oncle Lassine Diabaté. Il y a quelques années, Sambou Fané avait une agence de mannequins et d’hôtesses qui s’appelait Agence DS, mais qui n’existe plus. Comme, chaque dimanche, il venait chez nous, il me disait que je réussirais bien dans le mannequinât. Au départ, je n’étais pas d’accord, parce que je pensais que pour être mannequin il fallait mesurer 1 mètre 80, alors que moi je n’avais qu’1 mètre 70. Il m’a convaincu en me disant que j’avais une bonne taille et de la finesse. J’ai attendu deux ans avant d’accepter. C’est en 1991-1992 que je suis allée dans cette agence.
Les répétitions se déroulaient les mercredis et samedis après-midi. Quand je suis arrivée à l’agence, on m’a d’abord demandé de marcher pour voir mes défauts afin de les corriger au fur et à mesure. Quand on m’a demandé de faire ma démarche naturelle, j’avais une bonne démarche, une présence. Ce que les débutants apprennent à faire, moi je le faisais naturellement. C’est ainsi que j’ai convaincu la personne qui était chargée de nous faire passer le test et que j’ai intégré le groupe. J’avais créé des chorégraphes, à cette époque. C’est en 1998 que j’ai décidé de ne plus monter sur le podium. C’était après un défilé de modèles du styliste Djouma Diakaté du Sénégal à l’hôtel de l’Amitié. Mais Mariétou Dicko, qui est une amie à moi, m’a forcée à le refaire à l’occasion de la CAN 2002, pour un défilé de mode au Palais des Congrès. Cela a été vraiment mon dernier défilé.
Vous faites aussi de la publicité ? 
C’est grâce à Bourama Koné que je suis très souvent sollicitée pour des publicités. C’est lui qui m’a contacté le premier puis Boubacar Kéïta de Lux Beauté m’a fait appel.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans la production des artistes ?
En 1996, quand j’étais encore à l’agence, nous, les mannequins avons décidé de faire une tournée d’information sur les défilés de mode dans certaines régions du Mali. A ce moment-là, le métier de mannequin n’était pas développé. Même actuellement, le mannequinât n’est pas développé au Mali, comme il le faudrait. C’est la raison principale de ma retraite dans ce métier.
Après cette tournée, le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine m’a confié l’organisation d’une soirée culturelle, dans le cadre de la journée de l’OUA, en 1997. C’est ainsi que j’ai contacté Amy Sacko et Nènè Saraman, avec à l’appui un défilé de mode. C’est en 2002 que j’ai fait tourner Doussou Bagayoko avec Coumba Sira Koïta. J’ai été recommandée à Doussou pour être son manager. Moi, je savais que Doussou était une artiste pleine de talent. Je n’ai donc pas hésité. C’est ainsi qu’on a commencé à travailler ensemble. Je la considère non comme une artiste mais comme une sœur à moi. Dans le cadre des spectacles, j’ai aussi organisé la dédicace de Mah Kouyaté N°2. Plus récemment, j’ai organisé avec Mandé Massa un concert au Palais de la Culture.  
Depuis quand Amy encadre-t-elle les Miss ORTM ?
Ça fait bientôt dix ans que j’encadre les candidates au concours Miss ORTM. Avant que je ne vienne à l’ORTM, on envoyait les filles à notre agence pour cela. Aucune des filles ne venait régulièrement, sauf celles qui prenaient le concours au sérieux Je me rappelle de 1996 lorsque j’avais prédit à Amina Niang qu’elle avait de fortes chances d’être élue Miss. Je me suis bien occupée d’elle pour lui apprendre à bien marcher.
Quelle est la Miss qui vous a le plus impressionnée ? 
C’est Coumba Thiam, Miss 1999. C’est une fille que j’aime beaucoup. Elle est très coquette et toujours clean. A chaque fois que je la croise en ville, elle est toujours bien habillée et souriante. Une Miss doit être toujours bien vêtue, car une Miss n’est pas n’importe qui. J’adore aussi Nakani Kéïta, la Miss 2004. Je suis toujours en contact avec elle. Quand je l’appelle, elle est présente et elle m’appelle pour me demander des conseils.
Comment l’encadrement des Miss se passe-t-il ?
Depuis 2000, l’encadrement des Miss s’est beaucoup amélioré. Parce que j’ai une semaine pour les former. Tout se passe dans un hôtel de la place. Un programme strict est établi et je leur apprends à marcher, à réciter leurs textes. Je crée aussi leur pas de danse. J’essaye toujours d’apporter des améliorations lorsque j’en ai le temps.
Avez-vous l’habitude de contester le choix du jury ?
Non je n’ai jamais contesté le choix des Miss. Je pense qu’il y a des critères sur la base desquels le jury travaille. Comme on le dit souvent, le choix n’est pas toujours facile. C’est pourquoi le public n’est souvent pas d’accord avec le choix du jury.
Comment jugez-vous le niveau actuel de ce concours ?
Je pense que ça va mieux. Chaque année nous essayons de nous améliorer. Je sais que le Comité syndical de l’ORTM a l’ambition d’innover dans ce concours de la beauté malienne. Vous avez constaté que le montant octroyé à la gagnante augmente chaque année. Le souhait de beaucoup est que nous en faisions davantage. C’est également notre ambition.
Pouvez-vous faire une comparaison entre Miss ORTM, Miss Sénégal ou Côte d’Ivoire ?
Je pense qu’il n’y a pas de comparaison possible, parce que les pays ne sont pas les mêmes et les moyens financiers mis en jeu sont différents.
Les gens nous disent : vous ne pouvez pas comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal. Mais les organisateurs de ces pays sont soutenus à 100% par des sponsors, alors qu’au Mali il n’y en a pas ! Aucun partenaire, au Mali, ne peut amener dix millions de FCFA. Miss Côte d’Ivoire reçoit une maison offerte par un sponsor. Elle gagne également une voiture, offerte par un autre sponsor. Chez nous, le prix remis à la Miss est donné par le Comité syndical de l’ORTM.
C’est dire qu’il y a une très grande différence. Il faut que les sponsors s’impliquent pour que le niveau du concours soit plus élevé.
 Réalisé par Alou B HAIDARA

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