L’Association culturelle «Express services» avait initié un très pertinent projet visant à démocratiser l’art et dénommé «Afterwork» (après le boulot). Cette initiative visait à aider les jeunes artistes-plasticiens maliens à sortir de l’ombre. Elle était soutenue par le Fonds Maaya et le Réseau Kya avec l’appui de la Délégation de l’Union européenne. Compte tenu de son impact, il est souhaitable que ce projet soit reconduit voire pérennisé.
Offrir un espace de promotion aux jeunes talents et amener l’art au plus près de la population. Tel était l’objectif phare du projet «Afterwork» de l’association «Express services». Durant sept mois (de juillet 2023 à janvier 2024), les sessions de «Afterwork» ont permis à de nombreux artistes d’aller au contact du public dans les rues de la capitale à travers des expositions en plein air et a aussi de bénéficier d’une formation gratuite (coaching et media training) à Bamako et Ségou. Ce projet a été une opportunité pour beaucoup de jeunes maliens artistes plasticiens de pouvoir tenir leurs premières expositions. Tout comme de nombreuses personnes ont pu également assister à une exposition d’œuvres d’art pour la première fois de leur vie.
Durant toute la durée de ce projet, l’association choisissait chaque mois un artiste plasticien pour organiser une exposition d’œuvre d’art dans une rue ou un espace public choisis en fonction de la préférence de l’artiste. Et cela en présence des médias et des habitants du quartier. Tout comme des passants avaient aussi l’occasion d’assister à une exposition d’œuvres d’art et de poser des questions à l’artiste. Cette initiative a été vivement saluée par les populations et aussi par les artistes plasticiens bénéficiaires. Et ils sont nombreux les talentueux plasticiens en herbe qui espèrent toujours pouvoir participer un jour à un numéro d’Afterwork.
«Notre ambition était de permettre aux personnes de tous les âges, habitants du quartier ou passants, de s’intéresser aux artistes plasticiens, à leurs techniques et méthodes de travail et surtout d’échanger avec eux afin de mieux comprendre et en apprendre sur l’art de façon générale», explique Mme Aminata Agaly Yattara, l’initiatrice du projet. Dans nos pays, les galeries ne sont pas accessibles à tous. Il fallait donc trouver le moyen de faire sortir les artistes de leur confort (galeries, ateliers de création, musées…).
Le second volet du projet portait sur la formation des artistes plasticiens dans les techniques d’expression, du coaching et du média training pour être mieux outillés. Ce qui devait leur permettre de s’exprimer convenablement lors des expositions, de rencontrer des personnes intéressées par l’art plastique, de se mettre en valeur pour mieux vendre leurs créations. «Nous avons organisé 4 formations en coaching et en média training à Bamako, Ségou et Koulikoro ainsi que 6 afterwork dans différents quartiers de Bamako. Grâce à ce projet nous avons réussi à sillonner les 6 communes de Bamako à travers les quartiers Faladiè, Lafiabougou, Hamdallaye, Sotuba, Bamako-coura et Kalaban-coro Chicoro», souligne Aminata Agaly Yattara. Plus de 40 artistes avec plusieurs profils ont bénéficié des formations dispensées.
Promouvoir l’art au Mali et ailleurs reste l’une des préoccupations majeures d’Express services. Un objectif qu’elle essaie d’atteindre à travers «Pinceau d’or», une émission exclusivement dédiée aux arts visuels, et «Afterwork» qui vise la «démocratisation de l’art». Au finish, il s’agit de rendre l’art accessible à tous les Maliens en leur offrant la possibilité d’assister à des expositions tout en faisant part de leurs préoccupations ou suggestions aux artistes plasticiens.
Compte tenu de l’impact de cette première expérience, il est souhaitable que l’Express services puisse continuer à bénéficier du soutien de ses partenaires que sont le Fonds Maaya et le Réseau Kya (avec l’appui de la Délégation de l’Union Européenne) pour pérenniser cette initiative. Il faut noter que l’afterwork est un rendez-vous entre collègues à l’issue de la journée de travail. Généralement, il s’agit d’une rencontre assez informelle, lorsqu’un collègue propose à d’autres d’aller boire un verre pour se détendre après une journée de travail. Mais, ce type d’évènement est devenu de plus en plus codifier. En effet, de plus en plus de chefs d’équipe, de directeurs… de managers proposent des afterworks de façon ponctuelle à leurs employés.
Sory Diakité