La 12ème édition du Festival «Théâtre des Réalités» a fermé ses portes le dimanche 7 décembre 2014 à Sikasso. Faisant le bilan à mis parcours, son directeur artistique, Adama Traoré, a insisté sur les spécificités de cette présente édition qui a vu les artiste de Kidal débarqué à Sikasso avec des messages de paix. Face au défi de l’organisation d’un évènement d’une telle envergure, il a invité le département de tutelle à s’impliquer pour un accès des acteurs de l’industrie culturelle à des lignes de crédit au niveau des institutions financière. Lieu de transmission de la tradition, les prochaines éditions se veulent également des cadres de formation pour la jeune génération.
Si au 18ème siècle Tièba et son frère Babemba Traoré ont érigé le Tata pour se retrancher dernière, ils étaient loin d’imaginer que 3 siècles plus tard, que c’est l’un des leur qui se chargerait d’ouvrir le Kénédougou au monde à travers la culture. En tout, c’est désormais le credo de l’Association Culturelle «Acte Sept» à travers le festival «Théâtre des Réalités». Pour son directeur artistique, Adama Traoré, fils du terroir, à l’ère de la mondialisation et de la globalisation, «le véritable enjeu c’est : comment s’ouvrir et aller à l’internationale, à la mondialisation ?». Selon ses organisateurs, cette manifestation culturelle se veut un espace de dialogue entre les différentes communautés du Mali, voire d’Afrique et du monde. La 12ème édition qui a refermé ses portes le dimanche 7 décembre denier a été une occasion pour les festivaliers venus d’horizons diverses de célébrer la diversité. En effet des groupes artistiques et folkloriques (Cicaara, korèduga,samogoro etc.) sont venus des confins de la région de Sikasso pour se produire devant ceux venus des autres régions du Mali, notamment Kidal avec, Tiliwen, Amanar, Imrad etc. Des groupes artistiques venus de la région africaine avec le groupe la main qui donne, de Ivoire marionnette (Côte d’Ivoire), danse sur le bambou(Bénin), les masques géants du Burkina-Faso etc. A côté de ceux-ci le théâtre, mais et surtout les nombreuses débats, une occasion pour les uns et les autres de comprendre les aires chez les principales groupes ethnique de la troisièmes région, à savoir : Sénoufo, minianka et les gaana etc. A travers ces différentes activités, il s’agit pour la 3ème région(Sikasso) de s’ouvrir aux autres pour tout en gardant sa spécificité, en le développant. «On ne peut pas aller à l’ouverture si on a peur de l’autre. C’est dans l’ouverture qu’on cultive le vivre ensemble», souligne Adama Traoré, directeur du festival. Les principaux messages diffusés par les acteurs lors de leur prestation sont relatifs à la paix et la réconciliation nationale, la lutte contre Ebola. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le festival a été une occasion pour les fils et filles du terroir de se rencontrer, de réfléchir sur les voies et moyens à transmettre la tradition menacé de disparition sous le coup de mondialisation. Pour son directeur artistique, l’organisation d’un tel festival s’avère problématique. En ce sens que les directeurs des festivals n’ont pas, le plus souvent de garantie bancaire les permettant de faire un travail de fond. «Si nous voulons que l’industrie culturel se développe au Mali, il faut qu’il y ait une réflexion sur des stratégies et à mettre en place un fonds de garantie pour les acteurs culturels», soutient Adama Traoré, président de «Acte Sept». C’est pourquoi, il a invité le département de tutelle de la culture à sensibiliser les institutions financières pour l’ouverture d’une ligne de crédit en faveur des acteurs culturels. Pour les années à venir, le Festival « Théâtre des Réalités» se veut, à la fois un lieu de diffusion, de création mais aussi de formation pour les jeunes.
Abdoulaye Ouattara, de retour de Sikasso