Adama Konaté, promoteur du festival de brassage culturel et artistique de Koutiala (FECAK) : “nous voulons que koutiala soit une zone culturelle qui procure des revenus aux acteurs culturels”

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La ville de l’or blanc, Koutiala, abritera du 21 au 27 février 2022 la 3ème édition du Festival de brassage culturel et artistique de Koutiala (Fecak). Le promoteur de ce festival, Adama Konaté, nous a accordé une interview dans laquelle il est question des différentes activités programmées pour cette troisième édition.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous parler du Fecak ?

Adama Konaté : Aujourd’hui, au Mali, chaque localité commence à initier son festival et des activités promotrices de sa culture locale. Comme vous le savez, la culture est un facteur de cohésion et de rassemblement des filles et des fils d’une même localité. Pour ne pas rester en marge de cette démarche, nous les ressortissants de Koutiala, avons décidé de créer ce festival afin de donner une visibilité à notre région. C’est également un moyen pour nous de faire la promotion de l’une des localités les plus importantes du Mali et de donner plus d’élan à l’économie locale.

Quelles sont les activités prévues pour cette 3ème édition ?

Pour cette troisième édition, les activités prévues sont des concerts géants, des manifestations folkloriques, une foire artisanale, agricole et commerciale, des défiles de mode, des activités sportives, des visites touristiques et des conférences-débats.

Qu’en est-il des activités musicales et folkloriques ?

Un accent particulier sera mis sur les manifestations folkloriques locales dont le but est de mettre en valeur les instruments de musique traditionnelle en voie de disparition, notamment le “M’bolon” qui vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Nous avons également d’autres instruments au niveau local comme le Gnongon, le Zagré et la flûte qui sont propres aux Miniankan.

Quelle est la spécificité du M’bolon ?

Le M’bolon est un instrument musical propre à l’ethnie Miniankan. C’était lors de la deuxième édition du festival que j’ai fait la découverte de cet instrument. Lorsque nous avons invité la troupe de “Sirakélen” pour le festival, ils sont venus avec cet instrument. En le voyant, nous avions l’impression de voir le N’goni ou la Kora, mais il est fait avec une seule corde un peu plus grosse. Il a une tonalité qui lui est propre. Cet instrument est généralement utilisé dans le milieu Mianka, mais actuellement il est en voie de disparition. Il a été récemment inscrit comme patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Parlez-nous des grandes variétés culturelles de Koutiala ?

La culture koutialaise est très diverse. La région se trouve au milieu de plusieurs localités et chaque localité à une culture différente de celle des autres.  Vers le village de Sirakélen, c’est le Zagré qui est l’instrument musical dominant.

Quant à Konsékéla, c’est le Gnongon dont le plus célèbre instrumentiste et chanteur s’appelle Gaoussou Koné dit Yapéké. Il a parcouru tout le Mali avec cet instrument. Notre festival essaye de rassembler tous ces instruments afin de donner quelque chose d’extraordinaire.

Aujourd’hui, peut-on insinuer que le Fecak arrive à valoriser cette richesse culturelle ?

La région de Koutiala était sous-exploitée en matière culturelle. Avec le Fecak, nous sommes parvenus à faire découvrir la richesse culturelle de la localité.  Nous voulons que Koutiala soit une zone culturelle qui procure des revenus aux acteurs culturels et touristiques. Par rapport à l’organisation, nous rassurons tous que des mesures seront prises pour assurer la sécurité des festivaliers.

  Réalisé par Mahamadou TRAORE

 

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