Diplômé de la Facultés des lettres et sciences du langage (Flsl), option lettres, Abdoul Kader Chanda, enseignant de son état, est un jeune mais talentueux écrivain qui fait son petit bonhomme de chemin dans l’écriture. Passionné de lecture, il s’est intéressé à l’écriture depuis le lycée. Il publie en 2016 son premier ouvrage, un recueil de poèmes intitulé “Le bonheur en tout honneur” chez les Editions Edilivre avant de mettre sur le marché, cette année, à travers Innov Editions, son premier roman “Samira, une histoire au bord du Niger” et le recueil de poèmes “Murmures du Mali” qui intéresse votre rubrique cette semaine. Dans l’entretien qui suit, l’auteur répond à nos questions sur “Murmures du Mali” ainsi que sur ses projets d’écriture.
Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage “Murmures du Mali” ?
Abdoul Kader Chanda : “Murmures du Mali” est un livre qui retrace en vers les propositions de vivre ensemble, de bonne gouvernance et de patriotisme d’un jeune Malien même si nous avons quelques poèmes lyriques et religieux car chaque Malien doit s’impliquer de manière positive pour que notre patrie puisse sortir du gouffre.
Vous pensez qu’il n’y a pas de paix sans amour ?
Je pense surtout que la paix sans amour est un mirage et un idéal inatteignable car pour que la paix soit définitive, il faut qu’on cultive l’amour. Il y va de même pour un couple, une famille et même un pays. Sinon une paix sans amour, c’est juste le calme dans la peur, la terreur avant la tempête par une rébellion.
C’est qui “Le bon choix”, selon vous ?
Le bon choix, pour moi, c’est l’homme ou la femme capable de satisfaire la demande de la circonstance et ce choix doit se faire sur des critères neutres et sans imposition. Ces critères ne sont autres que l’homme ou la femme réponde d’abord à la demande. Ce choix doit être une personne, parlant et agissant et d’où la pertinence de la jonction entre la parole et l’acte, en paraphrasant ainsi : soit ce que vous dites.
Quel message voulez-vous faire passer par le titre “Aimons le Mali” ?
Vous savez mieux que moi quand on aime une chose, on en prend soin et si vous voyez que le Mali est sur le banc des nations émergentes sur tous les plans, c’est surtout par ce que notre amour de la patrie a été mis de côté. Nos pères fondateurs, à savoir Modibo Keita, Mamadou Konaté, Seydou Badian, Hawa Kéïta, Mahamane Alassane Haidara, entre autres, ont compris que pour que le pays soit développé, en paix et en sécurité, il faut cultiver l’amour de la partie et cela dans tous les secteurs, tant à l’école que dans l’administration et avec ceci le Malien saura prendre soin de sa patrie.
De quel “Equilibre” s’agit-il dans votre ouvrage ?
L’équilibre dont je parle c’est l’unité de mesure pour que le vivre ensemble, la bonne gouvernance et le développement soient effectifs. Cette unité de mesure touche l’ensemble des secteurs : le culte, la famille, l’emploi et le fonctionnement durable et correct de toutes les entités, à mon humble avis bien sûr.
Pourquoi un hommage à la femme de Gao ?
C’est un hommage à la femme de Gao et à toutes les femmes du monde car je suis natif de Gao et ma formation de base fut donnée par des femmes, à savoir ma mère et mon enseignante Madame Aissata Abba Diallo qui a joué un grand rôle dans mon éducation. La femme de Gao joue un rôle important dans le développement de la ville et à tous les niveaux. Ce qui lui octroie mon admiration et à travers elle, que toutes les femmes du monde trouvent ici ma profonde gratitude.
“Dors en paix Amie”, de qui s’agit-il et pourquoi cet hommage ?
Comme je l’ai fait savoir ci-dessus, la poésie est l’expression de l’âme. Cette expression peut être engagée ou lyrique. Ce poème renvoie directement à une amie d’enfance du nom de Mariam Yattara décédée à la fleur de l’âge et ce qui m’a beaucoup touché. Sa mort a été tragique et précoce. Elle était pourtant bien portante le petit soir de son trépas.
“Je suis l’autre”, lequel ?
Je suis l’autre est une empathie plus une affection qui pousse à me mettre à la place des orphelins, des marginalisés, mais aussi et surtout des enfants nés hors mariage. Des enfants que nous devons soutenir à tout prix.
Qui est Ousmane Albakay Kounta ?
Ousmane Albakay Kounta est un célèbre écrivain, poète et penseur malien qui m’a beaucoup marqué, mais malheureusement je n’ai pas eu la chance de le côtoyer personnellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, notamment “Couleur et douleur du silence”.
Pourquoi un titre sur le prophète Mohamed (PSL) ?
D’abord je suis croyant musulman et tout croyant a le devoir de partager et perpétuer la bonne parole de l’islam pour contrecarrer toute vraisemblance, confusion ou incompréhension sur le sujet de la religion et de l’exemple par excellence des croyants. J’ai nommé le serviteur, le messager et le sceau des prophètes d’Allah. Il est l’exemple, l’illustration parfaite de l’islam et comme l’a dit la mère des croyants, Aicha : le comportement du prophète paix et salut sur lui est le Coran.
Quel est votre genre littéraire de préférence ?
Je suis lecteur avec grand L parce que j’aime tous les genres littéraires et j’ambitionne d’écrire dans beaucoup de genres, à savoir le roman, le théâtre, l’essai, la nouvelle et bien sûr la poésie. Mais parmi tous ces genres, c’est la poésie qui m’a subjugué. Comme le dit Victor Hugo dans Fonction du poète : “Peuple, écoutez le poète ; Le rêveur sacré l’homme des utopies ; Le pied ici les yeux ailleurs ; Celui qui prend le passé pour racine pour feuillages l’avenir…”
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Alors comme on le dit souvent, écrivain un jour, écrivain toujours. Je suis déjà à trois ouvrages publiés grâce à Dieu et je vais me consacrer à ce qu’ils soient bien compris et bien sûr continuer à écrire mes pensées en vers et prose. Ce qui va être ma contribution pour mon pays et le monde car si le mal triomphe, c’est parce que les hommes de bien ont lâché prise.
Réalisée par Youssouf KONE