N’Dji Yacouba Traoré : ”Monsieur maire de Tayinibougou”
Né à Konobougou le 11 novembre 1978, NDji Yacouba Traoré est un comédien issu de la promotion 1998-2002 de l’INA. Le virus de la planche, Ndji l’a eu à l’INA. Le regretté écrivain Sada Samaké lui donne son premier rôle dans son spectacle ” la fin du serment “. Il est en 2ème année. C’est un déclic. Ndji se découvre une passion pour le théâtre. Depuis, il le vit intensément. Cinéma, télévision et théâtre n’ont plus de secret pour lui. Et puis, il rencontre Alioune Ifra N’Diaye sur un plateau de télévision. Celui-ci lui donne sa chance et le place comme assistant de metteurs en scène de renoms tels Claude Yersin et Patrick Le Mauf. Il joue aussi dans quelques pièces de BlonBa comme “Sud-Nord, Kotèba de quartier ” diffusée par RFO et TV5. Ndji ambitionne d’exploiter cette expérience dans une compagnie qu’il compte créer bientôt. En attendant, Alioune Ifra NDiaye lui confie des responsabilités dans plusieurs projets artistiques. C’est le cas de Tanyinibougou dans lequel, il est coauteur avec Tièblé Traoré et Alioune Ifra N’Diaye. Il y joue également le rôle du maire de ” Tanyinibougou “. Il reprend le rôle du célèbre personnage Guimba Kassambra de la très mythique pièce de Kotèba ” Wari “.
Tiéble Traoré : ”Tayini Bablen”
Né le 30 décembre 1982 à Bamako, Tièblé Traoré, après le DEF comme candidat libre, intègre l’INA. Passionné de théâtre, Tièblé ne recule pas devant le travail. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, il n’hésite pas à s’inscrire dans une formation proposée par le metteur en scène Claude Yersin avec BlonBa. Beaucoup d’étudiants abandonnent. Tièblé résiste. Il est retenu dans la pièce de théâtre ” Catherpillar “ qui servit de base à cette formation où il campe le rôle principal. La pièce tourne en France avec succès. Tièblé découvre un autre univers du théâtre. Le très professionnel univers du théâtre français. Ça l’inspire.
Son professionnalisme s’en bonifie. BlonBa lance le programme ” le kotèba club de BlonBa “. Tièblé avec sa nouvelle expérience internationale postule. Il fait partie des 12 lauréats retenus. Trois ans et demi plus tard, il est du trio final de ce programme avec Ismaël N’Diaye et petit ATT. Depuis, il collabore dans beaucoup de projets artistiques. Notamment la troupe ” Topodjy “ de Kary Bogoba Couloubaly. Il a joué également dans plusieurs téléfilms. Tièblé est coauteur du spectacle ” Tanyinibougou “. Il y joue le rôle de ” Tanyinini Bablé “, un personnage pervers qui ne recule devant rien pour se faire de l’argent.
Alimata Baldé : ”présidente des femmes veuves de Tayinibougou”
C’est lors du casting de la pièce de Blonba, ‘‘Sud -nord Kotéba du quartier”, qu’Alimata Baldé a commencé à travailler avec la structure du fils d’Ifra N’Diaye. Alimata Baldé et Tiéblé Traoré ont tous joué dans Caterpillar. C’est ainsi qu’ils ont été détectés par Alioune, native de Bougouni, elle est née le 27 juillet 1985 dans la capitale du Banimonitié. Sortante de l’INA promotion 2002-2006.
Après je suis allée à Tunis pour représenter le Mali à une formation. C’était sur l’art de l’interprétation. Je fais le premier et le deuxième degré. En 2011 et 2012, j’étais au théâtre de Carthage à Tunis”. Bien avant la fin de ses études, elle travaillait avec Alioune. Alimata Baldé souhaite apprendre la mise en scène pour bien maitriser un secteur du théâtre afin de devenir aussi un metteur en scène.
Elle joue le rôle de la présidente des femmes veuves de Tayinibougou. Elle joue aussi celui de l’aveugle mère de deux enfants ” Avec le maire on fait des affaires juste pour vivre, on est prêt à tout, on manigance pleins de faux projets pour arriver à nos fins. Pour ce qui est de l’aveugle, c’est un résumé de la pièce, une femme aveugle avec deux enfants, les conseils qu’on doit tirer de la pièce’‘. Elle est la seule femme de la pièce mais Baldé se sent bien avec les autres. Les comédiens ont l’habitude de jouer ensemble dans d’autres créations de Bblonba. Elle s’adapte bien en tant que comédienne.
Ismaël N’Diaye : ”apprenti chauffeur, aveugle et capitaine”
C’est un des rares jeunes comédiens sur lequel, les grands de la comédie misent. Ousmane Sow qui n’est plus à présenter lui fait appel chaque fois. Alioune, Michel et Guimba national, sont tous unanimes qu’il peut percer. Mais le reste dépend de lui-même. Il a le talent et le sens de l’humour. C’est un garçon exceptionnel, peut être comme il est né un 1er janvier 1983 à Abidjan ce qui fait de lui un comédien talentueux. Artiste comédien et humoriste, il poursuit ses études au conservatoire des arts multimédia Balla Fasséké Kouyaté, cela après avoir fini l’INA : ”j’ai commencé à l’école primaire en Côte d’Ivoire, quand je suis venu pour les vacances à Bamako, les parents ont trouvé bon que je reste là, j’ai continué mes études à l’école du Progrès et après je suis allé à l’INA”. Il avait en tête de devenir comédien, car ses idoles étaient Bakary Bamba et Louis de Funes. C’est ainsi que tout petit, il imaginait des histoires drôles, qu’il racontait à ses amis d’enfance, puis ses camarades de classe. Ismaël N’Diaye est de la promotion 2001-2004 de l’INA, c’est après qu’il a été dans un centre de création artistique, il a fait une création intitulée ‘‘Bogodjéniné”, puis des séries télé comme le grin, Bajéné, et des pièces aussi. Il fait partie des révélations du Kotéba club de Blonba. Actuellement, il veut se lancer dans l’écriture pour créer ses propres pièces même si ce sera en one man’s show.
L’homme aux trois rôles, c’est comme cela qu’on l’appelle dans Tayinibougou. Il est le commerçant, l’apprenti chauffeur et le cap’taine : ”c’est comme tout le monde à Tayinibougou, le capitaine voit que chacun a eu son gain sauf les soldats, donc ils réclament leur part en posant des actes que tout un chacun pourra juger en voyant la pièce. Dans le rôle du commerçant, je ne fais qu’acheter tout ce qu’on me présente. C’est un peu comme le font les commerçants pour ce qui est de l’apprenti chauffeur, il vient réclamer sa part, parce que le maire a tout vendu et partagé une partie de l’argent en oubliant les apprentis chauffeurs”.
Nouhoum Cissé : ”Bélébé et l’imam de Tayinibougou”
Il a été connu grâce à la campagne de citoyenneté à travers le petit film ”Bayengo”. Nouhoun Cissé a commencé ses études à Kouroula à 20 Km de Kita. Après avoir décroché son DEF à Kita ville, il a été orienté au lycée de Badalabougou pour terminer ses études à l’école normale supérieure en psychopédagogie. Nouhoun Cissé est professeur d’enseignement secondaire. Malgré ce cursus scolaire, Nouhoun Cissé est devenu comédien, mais d’après lui-même tout a commencé en bas âge. Car il a toujours été un amuseur public dans son village et à chaque cérémonie de mariage, il était chargé de faire rire les nouveaux mariés, c’est après qu’il a été envoyé à Kita pour participer aux phases locales des semaines nationales qui vont aboutir à la biennale. ”Un jour quand j’ai vu quelqu’un jouer sur la scène, ça m’a beaucoup inspiré, il s’agit de Kardjigué Laïco Traoré. A l’époque, il était enseignant. C’était l’un des meilleurs acteurs de la région de Kayes, sinon le premier c’est quand je l’ai vu jouer sur scène, j’ai aimé le théâtre comme ça, et je me suis dit que je veux être comme lui”. Inspiré par Kardjigue, il a été recruté pour la phase régionale comme danseur et chanteur, il faisait le sport, l’athlétisme et jouait dans la pièce aussi. Après Kita, il arrive à Bamako où il a participé à la mise en place de la première troupe de Badalabougou. ‘‘J’ai formé la troupe du lycée, tous mes promotionnaires de 1974 à 1975 me connaissent dans ce sens, après j’ai fait trois phases de la préparation de la biennale avec Kati avant de participer à la biennale avec Koulikoro, c’était en début 1968 parce qu’on n’a même pas achevé qu’il y a eu le coup d’Etat”.
C’est grâce à Karamoko Ouedraogo qu’il a été formé à Kati et participé à la biennale. Ce qui lui a valu d’être responsable à la jeunesse et à la culture à Kati au temps de l’UDPM. C’est ainsi qu’il a appris à jouer le n’goni, à monter des pièces et faire le chœur à Kati.
En 1984-1985, il était en stage à l’INA. C’est ainsi qu’il a été découvert par Ousmane Sow qui l’a utilisé dans ”Wari II’‘ dans le rôle du policier. Là commence le véritable amour pour le théâtre. Il côtoie les grands de la comédie et du théâtre et l’amateur profite des professionnels pour s’aguerrir. Après Ousmane Sow, il continue avec Aguibou Dembélé. À ne pas confondre avec Guimba national qui est Habib Dembélé. ‘‘ C’est ainsi qu’un jour à l’ORTM, il y a Alioune Ifra N’Diaye qui m’a vu, et m’a fait confiance pour Bayengo, je lui ai dit de me faire un texte, il dit non, de faire comme je veux. Il m’a tout simplement expliqué l’histoire. J’ai fait Bayengo. C’est devenu un boum. Les cinéastes ont commencé à me chercher, j’ai joué dans les rois de Ségou, sud-nord, les concessions etc ‘‘. Nouhoun Cissé est du cercle de Kita plus précisément de Founya Moribougou où il est né le 31 décembre 1956 dans Tayinibougou. il joue deux rôles, il explique lui- même ” le premier rôle c’est une femme qui n’a pas accepté de vieillir qui veut rester toujours jeune fille. Qui essaye de capter les jeunes garçons et les mettre à son compte. C’est une femme perverse qui ne veut pas vieillir.
Le deuxième rôle, c’est l’imam. Ce n’est pas l’imam que nous voulons qui apparemment est très bien, mais qui fout en l’air le sens du vrai islam et fait tout le contraire d’un bon imam, c’est un corrupteur, un coureur de jupon, il le fait de manière discrète croyant qu’il n’est pas vu alors qu’il a un œil invisible sur lui”. Nouhoun Cissé est aussi sur un one man’s show intitulé ‘‘la démocratie selon Bayengo’‘. Quelle est la perception de la démocratie selon Bayengo. Ce spectacle sera présenté à Sikasso en décembre en marge du festival théâtre des réalités. Il veut faire un documentaire sur les jeux traditionnels en milieu malinké. Il a enfin un projet des contes pour enfant qui varient de 5 à 20 minutes, et des contes pour les grandes personnes.
Rassemblés par Kassim TRAORE