Pour l’édition 2012 de la plus grande manifestation artistique et culturelle sur le fleuve Niger, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Au menu, un programme alléchant avec des innovations et la participation de grandes vedettes de la chanson africaine comme Lokua Kanza de la République Démocratique du Congo ; Papa Diouf du Sénégal ; Cheick Tidiane Seck et Abdoulaye Diabaté du Mali, etc.
Loin des images terrifiantes qui nous parviennent du Nord après les attaques perpétrées par des groupes « rebelles » contre certaines villes, Ségou nous promet dans quelques jours un autre décor, celui d’un Mali en fête grâce à la richesse et à la diversité de sa culture. La Cité des Balazans porte en elle la mémoire des grands royaumes du passé et l’une des plus anciennes histoires de l’Afrique de l’Ouest. Jadis capitale du Royaume bambara, fondé en 1852, elle en a hérité de grandes richesses culturelles et possède un charme captivant qui vaut la peine d’être découvert. Terre de culture et de tradition millénaire, Ségou a inspiré de nombreux écrivains et historiens, dont Maryse Condé. Ségou est également une terre de musique et de danse traditionnelles. Et on comprend à juste titre que des musiciens natifs de cette région ravivent la vedette sur les grandes salles de spectacles. De Bassékou Kouyaté aux ténors de l’orchestre « Biton de Ségou » en passant par la Babani Koné, la musique ségovienne à de quoi être fière.
Sous le signe « création et développement »
Carrefour de la diversité artistique et culturelle, le Festival sur le Niger est devenu en quelques années le pôle d’attraction pour de nombreux mélomanes et fans de la culture malienne à travers le monde. « L’avenir de notre pays, c’est dans notre culture. Cette culture est riche, et à travers elle le Festival sur le Niger a multiplié des infrastructures », aimait dire l’ancien ministre de l’artisanat et du tourisme, N’Diaye Bâh, « un grand ami du festival ».
Cette année, les festivités se tiendront du 14 au 19 février prochains sous le thème « Création artistique et développement ». Pour le directeur du festival, qui était face à la presse vendredi dernier, le choix de ce thème n’est pas fortuit. Selon Mamou Daffé, il permettra d’engager les débats sur l’impact de la création des artistes sur le développement. Cette thématique, ajoute-t-il, vise aussi à développer pour les opérateurs culturels, les opportunités d’investissement.
Parrainé par l’ancien député de Ségou, Dr Mamadou Fanta Simaga, le Festival sur le Niger est une invitation à connaître les richesses et la diversité des cultures maliennes, africaines et même mondiales par le biais d’un programme et varié. L’ouverture officielle de la manifestation sera marquée par une fête régionale appelée « Niaga de Ségou », avec la participation des sommités de la musique ségovienne.
La foire international « Art et Music », elle se veut un cadre d’échange entre les professionnels du secteur, et un haut lieu d’exposition du savoir-faire local.
Pour la première fois, a annoncé M. Daffé, le Festival sur le Niger procédera à une grande innovation : celle du mariage entre la danse traditionnelle et contemporaine. Cette nouvelle qui se veut novatrice, est une ouverture vers la mondialisation de la culture, sans handicap, précise-t-on, sur nos valeurs traditionnelles.
Le Festival sur le Niger 2012, c’est la présence de grandes vedettes de la musique malienne et africaine à Ségou. Et l’une des attractions de cette 8ème sera sans doute la présence du chanteur congolais Lokua Kanza, attendu sur la « Scène Da Monzon » le vendredi 17 février. Une grande affiche non moins importante que le passage de Salif Keïta, du Sénégalais Pape Diouf, la chanteuse malienne Rokia Traoré, Abdoulaye Diabaté, Cheick Tidiane Seck, ou encore le groupe de rap « Tata Pound », Habib Koïté, le groupe de jeunes talents, « Pawara », Soumaïla Kanouté, etc.
Pendant six jours, plus de 200 musiciens se produiront sur 6 scènes de spectacles installées à travers la ville. Un vrai carrefour de fête plus avec plus de 30.000 festivaliers attendus. La ville de Ségou ne pouvait en rêver mieux pour booster son économie locale, comme l’explique le maire Ousmane Simaga. Pour qui, le Festival sur le Niger est un facteur de développement à cause de son impact visible sur les activités des populations. Hôteliers, artisans, le petit commerce, le transport, la restauration, etc. tous les secteurs économiques attendent d’être en plein mouvement. Rendez-vous donc à Ségou dans une semaine.
Issa Fakaba Sissoko