7ème édition du festival Triangle du balafon : Consolider l’intégration à travers le balafon

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La 7ème édition du festival Triangle du balafon a fait vibrer le Kénédougou du 10 au 12 février derniers. Cette édition était couplée avec la rentrée culturelle organisée par le ministère de la Culture. La cérémonie d’ouverture a eu lieu  au stade Babemba Traoré de Sikasso en présence du ministre de la Culture Hamane Niang, des ambassadeurs du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, du représentant de l’ambassadeur de la Guinée Conakry, du gouverneur de Sikasso, des notabilités  et bien d’autres invités.

 

Le festival Triangle du balafon a été créé dans le cadre de l’intégration sous-régionale et des échanges culturels inter-états pour le rapprochement des populations des pays concernés. Ainsi trois Etats, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali se sont regroupés et ont initié le festival Triangle du balafon. Cet évènement se veut un cadre de fraternité et de solidarité à la hauteur de la volonté politique de leurs  dirigeants pour accélérer le processus d’intégration. Le festival Triangle du balafon a été initié autour d’un instrument mystérieux, “le balafon” avec pour objectif principal de contribuer à la consolidation de l’intégration et de la paix entre les populations et l’établissement entre les pays africains voisins, des relations culturelles fondées sur l’échange d’expérience, la connaissance et le respect réciproque.

La cérémonie d’ouverture a enregistré plusieurs prestations d’artistes comme Mariam Bagayoko et son groupe, Néba Solo, Seydou Balani, Oumou Sacko de Kayes qui ont animé toute la ville. Ce festival qui est un cadre d’échange a également mis en compétition huit groupes de balafon de la Guinée Conakry, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali.

Cette 7ème édition du festival Triangle du balafon  a été couplée avec la rentrée culturelle que le ministère de la Culture organise chaque année dans une région au choix. Ce, pour faire le bilan de l’activité artistique et culturelle de l’année. “La rentrée culturelle est l’occasion de faire le bilan des activités culturelles de notre pays sur l’année écoulée et bien évidemment de faire de nouveaux programmes pour la nouvelle année” a déclaré le ministre Niang au stade Babemba Traoré devant plus de 5000 spectateurs.

Auparavant, Hamane Niang avait fait observer une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur au cours de la crise armée qui sévit encore au nord du Mali. “Votre sacrifice n’a pas été vain car vous vous êtes battus pour l’intégrité et l’unité de notre territoire national. C’est cette intolérance et cet esprit de division que nous combattons à travers les œuvres de création artistique et culturelle. C’est ce qui explique la tenue du festival Triangle du balafon” a confié le ministre Niang.

Faisant le bilan de l’année écoulée, Hamane Niang a cité parmi les réalisations, l’organisation de la 9 ème rencontre africaine de la photographie de Bamako, le lancement de l’inventaire général du patrimoine culturel, la réalisation du long métrage “Toile d’araignée” inspiré du roman du même nom de feu Ibrahima Ly etc.

Cependant, d’après le ministre Niang, deux faits majeurs ont marqué l’année culturelle écoulée. Il s’agit de l’élaboration du projet de la politique culturelle et l’éclosion des industries culturelles, gage de notre développement et la reconnaissance de la valeur exceptionnelle de deux de nos éléments culturels par l’Unesco.

“Dans le domaine de la musique nous sommes l’un des rares pays à aligner au minimum une dizaine de têtes d’affiches dont les seuls noms suffisent pour remplir n’importe quelle salle de spectacles en Europe ou en Amérique. Il s’agit de : Néba Solo, Toumani Diabaté, Salif Kéïta, Habib Koité, Oumou Sangaré, Rokia Traoré, Amadou et Mariam, Cheick Tidiane Seck, Boubacar Traoré dit Karkar etc… Nos toiles et nos œuvres plastiques sont exposées aujourd’hui dans les galeries les plus sélectes de Londres, Tokyo, Rome, New york, Brasilia etc.” a fièrement lancé le ministre de la Culture.

Selon Hamane Niang, ce bilan, loin d’être exhaustif, est l’occasion de féliciter et d’encourager les créateurs, les opérateurs culturels et tous ceux qui œuvrent sans cesse pour faire de la culture un des leviers du développement de notre pays.

Les distinctions

Le groupe Mamadou Diabaté du Burkina Faso a remporté le prix Lamissa Bangaly  doté de la somme de 1 500 000FCFA. Quant au  prix de l’intégration, il est revenu à Bouaza Koumi Diossé du Mali qui empoche du coup la somme de 1.000.000 FCFA et Kélibafone de la Côte d’Ivoire qui, en occupant la troisième place,  empoche 750.000FCFA. Oumou Diabaté de la côte d’ivoire gagne le prix spécial.

 

Un nom nombre  important des touristes occidentaux avaient repondu présent au festival Triangle du Balafon à Sikasso. Certains d’entre eux ont accepté de répondre à nos questions, notamment sur la situation sécuriatire au nord-Mali.

«Je demande juste que tous les Maliens parlent le même langage»

Bonsoir, pouvez vous vous présentez aux lecteurs de L’Indépendant ?

Je suis Allen Evenberg, je vis à Richmond, je suis trésorier des Amis du Mali en Virginie, ambassadeur du festival sur le Niger à Richmond, membre de la Commission de jumelage de la ville de Richmond. Nous comptons développer le jumelage à travers les deux pays par la culture. Nous voulons mettre un cadre d’échanges culturels à travers le festival sur le Niger et le festival musique de Richmond en Virginie sur le fleuve James. La direction nationale des arts de Virginie et moi travaillons par rapport à ce projet.

Nous voulons avoir un cadre  d’échange de musiciens traditionnels qui viendront chaque année par exemple à Ségou, donner des concerts lors du festival et aussi dans les écoles d’éducation. Il ya une deuxième chose des commissionnaires membres de la commission de jumelage et, à ce titre, je suis le directeur du projet financé par la Fondation Bill Gate pour la santé à  Ségou et grâce a cet argent de la Fondation Bill Gate, nos partenaires à Ségou avec le commission de jumelage ont pu construire une maternité et trois blocs latrines, une autre latrine pour le marché et  à l’école fondamentale.  Il ya une troisième raison d’être-là c’est la musique à travers le festival Triangle du Balafon. Nous sommes des citoyens diplomates et tous ce que je veux  c’est l’amitié et la paix dans le monde.

Quels sont vos impressions après avoir vécu ces beaux moments du  festival  Triangle du Balafon?

Le balafon est un instrument magnifique, sa sonorisation est très belle et il a une relation avec la vie du pays d’où je viens. Tous les ans à Richmond lors de notre festival, on essaye de faire venir un musicien malien ou au moins de l’Afrique de l’ouest et j’espère que la prochaine édition, on pourrait faire venir les balafonnistes  pour faire connaitre cet instrument au habitants de  Virginie.

Vous avez été nommé ambassadeur du dernier festival sur le Niger, quel est le rôle que vous jouez pour le développement de ce festival ?

Ce que nous pouvons faire, c’est ce que nous avons fait et nous continuons à le faire à Ségou. Nous avons 180.000 personnes qui participent au festival de Richmond sur trois jours. Nous faisons beaucoup pour développer et faire connaitre la culture Malienne en Virginie, on peut aussi dans les prochaines éditions faire pareil pour promouvoir le triangle du balafon.

Le Mali aujourd’hui est placé sur la zone rouge d’après certains média du monde, vu la situation dans le septentrion et malgré tout vous avez effectué le déplacement. Qu’est ce qui est à la source de votre motivation ?

Moi je n’ai aucun problème, je m’informe chaque fois sur la situation au Mali à travers des amis et pour moi rien n’est dangereux parce que je suis entouré d’amis. Je n’irai pas dans le Nord,  j’ai déjà été la-bas et je ne désire pas y aller en cette période. Tous les Maliens sont tellement gentils et accueillant que je me sens en parfaite sécurité.

Avez-vous un message au peuple malien vu la situation dans le Nord?

Je demande juste que tous les Maliens parlent le même langage et qu’ils soient soudés. Qu’ils ne se laissent pas emporter par le vent des méchants et qu’ils croient surtout aux forces de l’ordre.

 

José Luis Cruz

« Je pense que les média en disent trop par rapport à l’insécurité…»

Bonsoir, pouvez vous vous présentez aux lecteurs de l’Indépendant ?

Je suis José Luis Cruz, je suis directeur du festival Ollin Kan du Mexique, je suis metteur en scène, acteur de cinéma.

Qu’est ce qui explique votre présence au Mali ?

Je  suis un collaborateur du festival sur le Niger, et maintenant je suis ambassadeur de la culture Malienne au Mexique. Je travaille beaucoup sur la promotion et la diffusion de la culture de l’Amérique latine et j’essaye d’élaborer des rencontres entre les deux nations.

Quels sont vos impressions par rapport au festival Triangle du Balafon ?

J’ai été invité par le directeur du festival sur le Niger à  participer à ce festival ici à Sikasso et je me réjouis énormément, vu le niveau des musiciens qui nous ont offert de très beaux spectacles. L’intention principale à mon arrivé est l’établissement des projets de jumelage entre ce festival et le notre dans le Sud de Mexique parce qu’il y a la Marinba (Balafon) qui  est l’instrument national  mexicain. Nous essayerons donc de travailler pour le jumelage de ces deux festivals qui pourront permettre aux deux nations de se découvrir et mettre en commun cet instrument et pourquoi pas créer un nom ” Marinbalafon “.

Lors du forum vous avez exprimé le vœu de voir lors de prochaines éditions les musiciens du Marinba ici à Sikasso. Quelles sont les raisons qui vous ont motivées ?

C’est d’abord dans le sens de l’intégration et de faire beaucoup de création afin d’ouvrir les marchés de la musique traditionnelle entre ces deux pays. Et je suis certain qu’on pourra arriver à créer des choses fantastiques pour le plaisir et au profit de nos deux nations.

Le Mali est placé sur la zone rouge, mais cela n’a empêché que vous vous déplacez, n’avez-vous pas peur ?

Je n’ai pas peur d’autant plus que je me suis informé et je pense que les média en disent trop par rapport à l’insécurité. Le problème est dans le Nord-Mali et moi je n’irai pas dans cette zone, alors je suis dans le Sud et me sens tout en sécurité comme si j’étais chez moi. Je partirai de Sikasso pour Ségou et après Bamako. Tant que je suis avec des amis, je n’ai aucun problème.

Clarisse NJIKAM

 

patricia Cummings

«On nous a déconseillé le Nord et pas le Sud»

Bonsoir, pouvez vous vous présentez aux lecteurs de L’Indépendant ?

Je m’appelle Patricia Cummings, je suis professeur de français à Virginia Commonwealth University,  la plus grande université de Virginie avec plus de 33 000 étudiants rétablis sur onze facultés, donc cinq sur le campus médical et six sur le campus principal.

Qu’est ce qui explique votre présence au Mali ?

J’y suis parce que je suis  vice-présidente de la commission de jumelage pour la ville de Richmond de Virginie (à 2 heures du Sud de Washington). Nous avons sept jumelages avec les pays,  mais avec un seul pays francophone qui est le Mali. Mais beaucoup plus ma présence n’est en grande pensée à cause des amis du Mali qui sont une force très importante dans la ville Richmond.

Qu’est ce vous retenez du festival Triangle du balafon?

J’avoue qu’avant mon arrivée ici à Sikasso je ne pouvais jamais imaginer qu’on pouvait manipuler cet instrument comme cela. Hier lors de la compétition, on a vu trois joueurs jouer un même balafon, jouer avec les pieds, danser et chanter au rythme du balafon.

Le Mali est placé sur la zone rouge, mais cela n’a empêché que vous vous déplacer n’avez-vous pas peur ?

Avant d’effectuer le déplacement j’ai écouté les informations sur une chaine française et si c’était dans le Nord par exemple je ne serai pas allée, d’autant plus qu’on nous demande cela, mais dans le Sud du pays il y a aucun problème, voilà pourquoi je suis là. Mais quand je voyageais dans mon avion il y avait des militaires  Américains. Ils avaient des manœuvres militaires pour montrer comment distribuer par hélicoptères toute sorte d’aide médicale. Cela m’a plutôt fait penser à quelque chose de bien, en passant que ces militaires venaient en renfort dans le Nord et cela m’a plus rassuré.

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