7ème édition du Festival sur le Niger : La culture malienne célébrée par une belle messe

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d’année en année, Ségou, la capitale du royaume Bamanan, est en train de s’imposer comme une plaque tournante de l’expression culturelle et artistique du Mali. Et, le Festival sur le Niger, dont la 7ème édition s’est déroulée du 1er au 6 février 2011, en est pour beaucoup. Danses, expositions d’œuvres artistiques, concerts géants, conférences débats, des manifestations folkloriques, un forum sur le thème « tradition et modernités : quels repères pour la jeunesse africaine », sont autant d’activités  qui ont agrémenté le programme du plus grand rendez-vous culturel annuel du Mali.

A la faveur de la 7ème édition du Festival sur le Niger, la ville aux 4444 balazans, a convaincu tous les observateurs du rôle éminemment important qu’elle joue désormais dans la promotion de la culture et des arts du Mali. Intégration oblige, les organisateurs ont fourni un effort exceptionnel pour faire une programmation avec des standards internationaux, même si la part belle a été faite aux artistes maliens. Et du coup, mieux qu’une zone de transit pour de nombreux touristes nationaux et internationaux, la ville de Ségou et environs, sont devenus aujourd’hui, une destination touristique.

Du 1er au 6 février 2011, tous ceux que le pays compte d’acteurs culturels et des amoureux de la culture malienne, se sont donné rendez-vous à Ségou. Artistes musiciens, peintres plasticiens, acteurs de théâtre, directeurs de festivals, cinéastes réalisateurs, étudiants des écoles d’art du Mali, des experts des questions culturelles et du développement, ont tous tenus à être des acteurs visibles de la 7ème édition du Festival sur le Niger.

 Contrairement aux années précédentes, Mohamed El  Moctar, ministre de la culture a séjourné à Ségou, le temps de la cérémonie de vernissage de l’exposition d’Abdoulaye Konaté sur le textile, le 1er février 2010. Aussi contrairement  aux éditions précédentes, pour le compte du gouvernement du Mali, c’est  Ndiaye Bah, ministre de l’artisanat et du tourisme qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de la manifestation. Mais, qu’à cela ne tienne, la manifestation a ténu toutes ses promesses, malgré quelques imperfections, notamment du côté de la sonorisation des différents concerts. Les différentes artistes de références internationales  invités pour l’animation des concerts géants, ont rivalisé d’ardeur pour faire du Festival sur le Niger, l’une des plus grandes manifestations du genre en Afrique de l’Ouest.

 

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Oumou Sangaré adulée par ses nombreux fans                                          

Cette année, le génie des organisateurs, sans forcement faire des concerts thématiques, s’est efforcé à faire des programmations selon le genre musical. On a eu une soirée consacrée à la musique du nord Mali, une autre pour faire honneur à la musique manding, une soirée de l’intégration africaine et une dernière qu’on peut considérer comme dédiée à la population de Ségou. De telle sorte que le premier concert géant qui a eu lieu le 2 février 2011, a mis sur scène des artistes originaires du nord du Mali. Sûrement pour rendre hommage à Gao, région invitée d’honneur cette année.

 Ce sont : Amie Wassidjé, Thialey Arby, Vieux Farka et le Futur Takamba associé au groupe Horst Timmers des Pays-Bas.  Et, comme la région de Tombouctou, de façon historique est le cordon ombilical entre le Mali et le Royaume chérifien, pour la première soirée de concert, les organisateurs ont associé aux prestations des artistes du nord, celle des Gnawa d’Agadir, venus du Maroc. Si les mélomanes ont apprécié la prestation de tous ces artistes, il faut dire que celle d’Amie Wassidjé était largement au-delà de la moyenne. Qui aurait cru qu’Amie Wassidjé, jeune artiste talentueuse du Mali, allait se tirer d’affaire aussi brillamment. Mais, elle l’a fait à la surprise générale des milliers de spectateurs. Le 3 février 2011, pour le concert géant dédié à la musique manding, les organisateurs ont fait appel a des artistes de talent comme : Bako Dagnon, Bassékou Kouyaté, Kassé Mady Diabaté  et la guinéenne Sayon Camara.

Ce fut une soirée qui a tenu toutes ses promesses. Et, Sayon Camara, de la Guinée n’a pas démenti son titre de bête de scène ce soir-là. En prévision de ce qu’il est convenu d’appeler «  le samedi national », les forces de sécurité dès le vendredi 4 février, ont mis en place un dispositif pour éviter les embouteillages dans la partie de ville riveraine du site de la    manifestation principale. C’était bien vu, parce que la programmation d’Oumou Sangaré, la diva du wassoulou, a attiré 24 heures en avance les spectateurs qui attendent le week-end pour rallier Ségou, depuis Bamako.  Ce 4 février 2011, déjà à 14 heures, il était impossible de s’offrir les bracelets plastiques qui servent de pass des nationaux. Tant la demande a été forte, le stock de pass confectionné pour l’édition 2011 festival, n’a pas suffi.

Et, les organisateurs ont du recourir au stock invendu de 2010, pour satisfaire la forte demande. Et, les attentes des festivaliers ont été comblées. Des artistes comme Oumou Sangaré, Toumani Diabaté, Ismaël Lô et Issa Bagayoko dit techno Issa,  ont rivalisé de talent pour faire danser les festivaliers. De mémoires d’habitué des spectacles de Oumou Sangaré, nous n’avions jamais vu une prestation aussi formidable de l’artiste. Comme le poisson capitaine dans l’eau du fleuve Niger, Oumou Sangaré en parfaite harmonie avec le public de Ségou, que tous les artistes ont de passage salué la chaleur, a donné une prestation proactive mémorable. Le 5 février, jour du samedi national, le public rassuré par le niveau du concert de la veille, n’a pas hésité d’envahir le quai des arts de Ségou dès les premières heures de la soirée.

 Ils étaient venus pour voir ce soir-là des artistes comme : Fémi Kuti et the positive force du Nigéria, Amity Miria du Burkina Faso, Oumar Koïta, le malien installé en Allemagne et le célèbre King Mensah du Togo. En même temps que King Mensah, Fémi Kuti était la grande attraction de ce soir-là. Reconnu comme une bête de scène, Fémi n’a pas démenti tout le bien qu’on pense de lui. Et, la dernière soirée de concert qui a eu lieu le dimanche 6 février, a enregistré la présence d’un public plus nombreux que celui des soirées de dimanche des éditions précédentes. Le groupe Balazan de Ségou, Sadio Kouyaté et Amadou et Mariam, ont par leurs prestations permis aux festivaliers de terminer la fête en beauté.

Assane Koné

 

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