Du 1er au 6 février, Ségou a abrité la 7ème édition de son désormais incontournable Festival sur le Niger. N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, elle a fait le plein de spectateurs. Malgré les mises en garde (de l’intoxication selon le Maire, Ousmane Simaga) ou les injonctions de ne pas quitter Bamako émises par certains, de nombreux Occidentaux y ont en effet pris part.
Les absents ont, comme le dit l’adage, eu tort. La 7ème édition du Festival a, certes, connu une certaine désaffection de la part de certains de ses habitués, principalement les Français résidant à Bamako, mais cela n’a pas eu autant d’impact que redouté sur le nombre de festivaliers. Le déplacement du Consul de France sur Ségou, juste avant le début de l’évènement, n’a pas vraiment porté fruit, ses compatriotes qui y sont installés ayant allègrement fréquenté tous les sites, de Sébougou au Quai des Arts, quand ils n’ont pas, tout simplement, refusé de venir le rencontrer au Faro, se doutant certainement du message qu’ils allaient y recevoir!
Dans le même temps, l’USAID profitait de l’occasion pour fêter à Ségou ses 50 ans d’existence, en présence de sa Directrice et d’un haut fonctionnaire de son ministère de tutelle. On peut aussi noter la présence des ambassadeurs d’Allemagne et de Grande Bretagne dans notre pays, en même temps que celle de responsables de la délégation de l’Union Européenne et des villes jumelles de Ségou que sont Richmond (Virginie) et Angoulême. Sans parler des nombreux touristes venus de tous les horizons.
rnLe programme fut des plus variés, avec, en point d’orgue, une soirée musicale internationale qui a vu se succéder sur la scène Da Monzon Amity Meriya du Burkina, King Mensah du Togo et le plébiscité Femi Kuti, dont les danseuses, tout comme les Gnawas d’Agadir, ont chauffé un auditoire qui ne demandait que cela, vu la fraîcheur de la température ce soir-là. Seule fausse note, mais de taille, la mauvaise qualité de la sono tout au long du Festival, indigne d’un évènement d’une telle envergure.
rnLe Sénégalais Ismael Lô avait précédé ces grosses pointures internationales africaines, lors de la seconde soirée, en compagnie de stars locales. Le programme de ces festivités acoustiques avait démarré par une soirée mandingue qui a enregistré la participation, outre leurs cadets, de Kassé Mady Diabaté et de Sayon Camara; grands maîtres du genre.
rnQuand à l’Orchestre du Festival, dirigé par Cheick Tidiane Seck, il a ébloui et esbaudi tous ceux qui l’ont vu et entendu se produire. Ce combo inédit gagnerait à être, sinon reconduit tel quel, tout au moins préservé autour de son noyau dur, tant le niveau, la virtuosité de ses membres et l’ambiance qu’il ont su créer, en grands professionnels, ont été unanimement célébrés.
Du côté des arts plastiques, c’est à Abdoulaye Konaté qu’il a été donné d’ouvrir le bal. Une exposition de ses œuvres, dans les locaux tout neufs de la Fondation du Festival sur le Niger a été ouverte au public, en plus de la présentation de celle réalisée par les six participants à la Masterclass qu’il avait animée la semaine précédente: le logo du Festival réalisé à la manière de Konaté, c’est à dire cousu sur une gigantesque toile.
Les participants au worshop sur la Terre et l’immigration, ont choisi, pour exposer leurs productions, le Hall Korè du Quai des Arts.
L’Inauguration des locaux flambant neufs du Centre d’Arts Korè, à Sébougou, fut aussi un grand moment, symbole de l’extension des activités du Festival, de sa participation au développement de Ségou et de son apport à la promotion de l’art et de la culture, ainsi que de tous les métiers qui y sont liés. Ce centre, qui regroupe un Musée, un studio-école d’enregistrement audio ultra moderne et une grande salle de conférences a de grandes ambitions, dont nous vous reparlerons dans un prochain article, tout comme du Forum scientifique sur le thème «Tradition et modernité: quels repères pour la jeunesse?».
rnRamata Diaouré, Envoyée Spéciale
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