Dans sa mission de promotion de la philosophie au Mali, l’Union des Etudiants en Philosophie(UEP) a célébré le 1 juillet 2017, à l’I.P.M de Kalabancoro la 7eme édition de sa journée artistique et culturelle. Au menu, une conférence débat animée par Dr KAWELE TOGOLA, du département de Socio-Anthropologie et Augustin BOMBA du département de philosophie. Le thème était : « Rôle et responsabilité du peuple dans la prise de décisions et de gestion dans un Etat démocratique».
Le secrétaire général de l’U.E.P, Dramane Dembélé a entamé son allocution par des prières pour le repos en paix d’Issaka Tapily, l’étudiant décédé la veille de l’évènement suite à une collision contre un camion benne sur la route de Kabala. Avant de revenir sur les acquis de l’Union des Etudiants en Philosophie et sympathisants dans son combat de vulgarisation de la philosophie au Mali.Sur le thème, il n’a pas manqué de rappeler la place centrale de la philosophie dans l’amélioration des pratiques démocratiques.
De Platon, Rousseau à Tocqueville, les élucubrations au tour de la démocratie ne cessent de croître. A chaque étape correspond des défis liés à l’acception de la démocratie et du rôle du peuple dans cette forme de gouvernance. Au XXIème siècle, des difficultés persistent encore dans l’exercice démocratique notamment en Afrique.
Selon le Dr Kawélé Togola, le Mali, comme bon nombre de pays africains s’est engagé dans la voie démocratique sans s’y être préparé. C’est raison pour laquelle, avec le multipartisme en toile de fond de cette revendication, l’on est arrivé au phénomène de ‘’démocratie de parti’’. La volonté générale qui est la somme de souveraineté de chaque composante sociale est confisquée par une minorité de représentants. Le conférencier continue : le principe de représentativité a progressivement instauré une rupture entre les gouvernants et les gouvernés, les derniers ont été écartés des sphères de décisions. Dans l’idéal démocratique, le peuple, composé de jeunes, de femmes, d’intellectuels…doit être au cœur des questions d’intérêts communs afin qu’il puisse exercer sa souveraineté.
Pour le Dr Augustin Bomba, la souveraineté, c’est le pouvoir du peuple de dicter et de contrôler les lois dans un Etat démocratique comme dans tout autre contrat.
Cependant, le contrat étant la condition de souveraineté du peuple, la dissolution de la souveraineté entraine celle de la société civile donc, la restauration du rapport maître-esclave, s’inspire Bomba de Rousseau. La liberté de choix, de contrôle et de sanction doit permettre à chaque citoyen, en vertu de ses droits et devoirs une participation effective à l’animation démocratique, insiste-t-il.
La condition d’une telle participation passe par l’éducation, comme l’instruit Rousseau dans l’Emile ou de l’Education.
Les autres activités artistiques et cultures ont repris après l’enterrement dans un esprit de compassion.
Aly Bocoum