6es assises internationales du tourisme responsable : C’est le fonds qui manque le plus à la commission d’organisation

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Bamako abritera du 11 au 13 janvier 2018 les 6es Assises internationales du tourisme responsable. En prélude à cet événement pour le développement du tourisme local et africain, la commission d’organisation a animé une conférence de presse le samedi 16 décembre 2017 pour faire le point des préparatifs. La principale information est qu’elle est à pied d’œuvre. Mais, c’est le fonds qui manque le plus.

Selon Seybou Kéita de la sous-commission média, les assises sont organisées par l’ONG internationale “Tourisme sans frontière (TSF) France” en partenariat avec le ministère de l’Artisanat et du Tourisme et à travers une convention qui lie le Réseau malien pour le tourisme responsable et durable (Rematourd), est un groupement d’associations intervenant dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration.

Le thème des assises de Bamako est “Le tourisme local et africain facteur de paix en Afrique”.

“Les assises sont un outil de promotion du tourisme se tenant chaque année dans les pays émergents comme le Mali qui n’ont pas assez de moyens et qui mettent les populations locales au centre de leur politique de développement. C’est dans ce cadre que la candidature du Mali a été proposée et acceptée pour abriter les 6es Assises prévues du 11 au 13 janvier 2018 sous le haut patronage de Mme Kéîta Aminata Maïga (épouse du président IBK) en présence de la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallet Intallou. Les assises seront émaillées de tables-rondes, de visites sur des sites touristiques dont la Ferme Klédu, le site de Bomboya, la Ferme de Bakary Togola et d’autres sites méconnus du grand public identifiés par la commission d’organisation”.

Les objectifs des assises

Les Assises visent l’élaboration d’un circuit touristique pour le Djitoumou, le Mandé et Sikasso en vue de la relance du tourisme au Mali. A travers ces assises, il s’agit aussi de faire la promotion, la restauration et la valorisation par l’Agence de promotion touristique du Mali (APTM) ; faire la promotion du tourisme scolaire et universitaire ; faire la promotion du tourisme interne, culturel, solidaire ; faire la promotion de l’écotourisme par la sensibilisation de la jeunesse par rapport à la protection de leur environnement ; la formation des guides touristiques et des restaurateurs. En un mot, faire du Mali une destination touristique.

Sur un budget prévisionnel de 19 millions de F CFA, à la date de la conférence de presse, la commission d’organisation n’avait reçu que 4,5 millions F CFA avancés sur une subvention de 9 millions F CFA du ministère de l’Artisanat et du Tourisme. “C’est avec ces 4,5 millions que la commission est en train de travailler. Ce qui veut que la commission d’organisation a encore du chemin à faire. Nous sommes toujours à la recherche de financement, car nous n’avons pas assez de moyens”, a tenu à préciser Seybou Kéita. Et de solliciter l’accompagnement des opérateurs économiques et de la presse, car, à ses dires, les assises constituent une tribune de visibilité pour les produits maliens

“Le tourisme est une affaire d’associations du secteur privé”, Oumar Balla Touré dixit

Intervenant en tant que personne ressource, Oumar Balla Touré (chargé de la recherche et du développement des marchés à l’APTM) s’appesantira sur le tourisme durable avant de dépeindre le tourisme malien. A ses dires, le tourisme durable est un tourisme qui procède à une répartition horizontale et verticale des retombées touristiques dans l’éthique et dans l’équité. Et dans ce tourisme durable, il y a l’homme, son environnement, sa culture.

Sur le tourisme malien, il dira qu’avant 2012, ce secteur était la 3e matière d’exportation du Mali derrière le coton et l’or. Dans ce secteur, beaucoup de travail avait été fait. Le tourisme malien rapportait annuellement entre 97 et 100 milliards F CFA. Sur 10 ans, des investissements de plus de 150 milliards F CFA avaient été réalisés avec la création des emplois. “Dans un passé récent, tous les clignotants du tourisme était au vert. Mais en 2012, le coup d’Etat est venu détruire toutes ces réalisations. Et le tourisme a commencé à connaître ses périodes noires comme les animaux malades de la peste. Le tourisme a commencé à chuter comme un château en carton avec son lot de désillusions. Nous vivons cette situation”, a-t-il souligné avant de s’interroger si le tourisme doit continuer à vivre cette situation.

“Je répondrais par la négative pour la simple raison que le Mali a toujours son potentiel touristique qui demeure, qui persiste et qui fait son avantage comparatif. Même si le triangle Mopti-Djenné-Pays Dogon avec son extension sur Tombouctou est au rouge, il y a un pan du Mali qui peut et qui doit être visité. Le potentiel de patrimoine culturel est toujours au Mali. Et cela est un don de Dieu. L’histoire, la géographie, la nature, la culture, l’archéologie sont le socle culturel et du tourisme du Mali. Donc, il faut travailler et faire travailler ces produits de la culture et du tourisme. Et comment le faire ? D’où l’importance de l’organisation des Assises qui sont d’une importance capitale à l’image du phénomène touristique”, a-t-il indiqué.

Il ajoutera que le tourisme est une affaire d’administration mais aussi et surtout un phénomène d’associations et du secteur privé. “L’administration  n’est là que pour un appui-conseil. Et le projet qu’elle porte va développer un tourisme itinérant très précis, un tourisme alternatif, un tourisme solidaire qui est au plus près des populations détentrices des cultures, des us et des coutumes. Et c’est ce mode de tourisme que les touristes recherchent. Cela vaut mieux que le tourisme de masse. Les plus grands pays touristiques ont basé leur tourisme sur le tourisme national. Et le tourisme international n’est qu’un appoint. Nous devons réaliser ce tourisme local qui peut rapporter des devises”, a prôné Oumar Balla Touré.

Pour illustrer un aspect du tourisme local, il citera le fleuve Niger (entre le pont des Martyrs et l’hôtel Mandé) et les petites îles sur lesquelles des croisières peuvent être organisées. “Dans un rayon de 200 km autour de Bamako, nous pouvons créer une animation touristique à même de supporter notre politique touristique. Ces produits peuvent être vendus. Et la clientèle existe à Bamako avec ses 3 millions d’habitants. Avec ces croisières, des activités peuvent être créées sur toute l’année avec la création d’emplois. Et les Assises peuvent être un moment précieux pour le monde de tourisme de s’y pencher. D’où leur importance”, a-t-il dit.

Motié Dara, le président de l’APTM, affirmera que les Assises sont la dernière chance pour le tourisme malien.

  Siaka Doumbia

 

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