4ème Salon international du tourisme : Une issue pour sortir de la crise

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Le Salon, les journées culturelles franco-maliennes et les manifestations connexes programmées, offrent l’occasion de dissiper la mauvaise presse dont le pays et son secteur touristique sont victimes.

C’est ce vendredi que s’ouvre la 4è édition du Salon international du tourisme (Sitour). L’événement aura pour cadre, le Parc national de Bamako. Le salon dont l’ouverture sera présidée par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, durera jusqu’au 16 octobre. Plus de 250 professionnels du Mali, d’Afrique et du reste du monde sont attendus à ce grand rendez-vous malien du tourisme : tours opérateurs, offices de tourisme, agences de voyage, structures de gestion du patrimoine culturel et naturel, établissements hôteliers, compagnies aériennes, sociétés de location de véhicules, presse spécialisée, institutions financières, opérateurs de téléphonie.

Les pays invités sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Un « éductour » réunissant les professionnels du tourisme précédera l’ouverture de ce 4è Sitour. L’une des innovations de cette année est le choix du Parc national comme site. En effet, les trois précédentes éditions s’étaient déroulées au Centre international des conférences de Bamako. La deuxième grande innovation est l’organisation d’une foire exposition-vente des produits de l’artisanat sur un autre site. Celle-ci aura lieu sur la berge du fleuve Niger, précisément sur le site prévu pour le monument du Cinquantenaire en face de l’EnSup. Toutes ces informations été fournies par le ministre l’Artisanat et du Tourisme, Mohamed El Moctar, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée vendredi dernier.

La conférence s’est déroulée sous une paillote du Parc national en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, de professionnels du tourisme et de l’artisanat et de responsables de l’administration du tourisme. Mohamed El Moctar a expliqué que le gouvernement ayant pris acte de l’importance du Sitour, a créé un cadre juridique approprié. C’est ainsi qu’un décret consacre désormais l’existence du Sitour. Le Salon est d’abord un espace d’exposition offrant l’opportunité aux professionnels du tourisme de pénétrer de nouveaux marchés grâce à leurs produits et services.

Le thème du Salon de cette année est : « Tourisme sahélo-saharien : facteur de développement durable ». D’une brûlante actualité du fait de la crise qui frappe le tourisme dans la bande sahélo-saharienne et même au delà, le thème fera l’objet de plusieurs ateliers animés par d’éminents spécialistes. Pour joindre l’utile à l’agréable, des animations artistiques et culturelles sont programmées. Des artistes de renommée internationale sont invités. Des défilés de mode avec de grands stylistes maliens et étrangers sont également prévus au cours d’un dîner gala qui sera organisé sur le lieu de l’évènement. Quant à « l’éductour », il consistera en une visite des principaux sites touristiques du pays à l’intention des tours opérateurs vendant les destinations en Afrique de l’Ouest, et des organes de la presse spécialisée. Ces visiteurs avertis pourront ainsi apprécier de visu la destination Mali. Enfin un workshop mettra en relation les acteurs touristiques nationaux et de la sous-région avec les tours opérateurs et les organes de presse spécialisée, venus découvrir notre pays. Cette 4è édition du Sitour présente la particularité de se tenir simultanément avec les Journées culturelles franco-maliennes. D’où la présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération nationale à la conférence de presse. Ces journées auront lieu sur le même espace les 15 et 16 octobre. Elles offriront l’occasion à de jeunes Maliens et Franco-Maliens de montrer leur savoir-faire à travers des expositions d’objets d’art, des ateliers d’écriture de théâtre et de cinéma. On attend également de ces journées culturelles d’utiles échanges universitaires. Elles sont organisées en collaboration avec l’ambassade de France et le service de coopération et d’action culturelle. Le ministre Soumeylou Boubèye Maïga a préconisé de profiter de l’exposition médiatique dont notre pays bénéficiera pendant toute une semaine pour montrer ce qui est possible d’être fait en matière d’intégration des jeunes. Ces journées pourraient d’ailleurs être organisées alternativement en France et au Mali et plus tard, être transformées en une saison culturelle du Mali en France et vice-versa. Les deux ministres ont évidemment abordé la crise qui frappe de plein fouet le secteur touristique malien. Une crise liée à l’interdiction faite par la France à ses ressortissants de se rendre dans certaines zones du pays. Depuis, le nombre de visiteurs étrangers a drastiquement chuté. Conséquence : les agences de voyage, les hôtels, les restaurants, les guides, les artisans, les entreprises de location de véhicules sont au bord de la faillite. Certains sont même en train de fermer boutique faute de clients (lire l’Essor du 3 octobre passé sur le marasme à Tombouctou). Mohamed El Moctar a annoncé que les services chargés de la promotion du tourisme avaient entrepris d’explorer d’autres grands marchés émetteurs de touristes. Des pays comme les Etats-Unis, l’Espagne ou l’Italie dont les ressortissants seraient prêts à découvrir le Mali. Le ministre a assuré à ce propos que les services techniques et les agences de voyage reçoivent de nos jours des propositions d’organiser des vols directs pour les touristes qui veulent se rendre directement soit dans le pays Dogon, à Mopti ou à Tombouctou. « Nous faisons et nous continuerons à faire le nécessaire pour protéger tous les voyageurs qui arrivent dans le pays », garantit Mohamed El Moctar. Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la leçon qu’il faut tirer de l’initiative de ces différentes manifestations (4è édition du Sitour et journées culturelles franco-maliennes) est que le Mali est un pays qui avance. Et qu’il faut rester optimiste et continuer à surmonter les obstacles et les difficultés. Soumeylou Boubèye Maïga est persuadé qu’à l’issue de ces manifestations, beaucoup de gens changeront d’avis quant à la perception qu’ils avaient de notre pays.

mercredi 12 octobre 2011

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