La 43e session du Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) se tient depuis le 30 juin dernier au Centre International des Congrès de Bakou, République d’Azerbaïdjan. Les travaux prendront fin le mercredi prochain.
Les points inscrits à l’ordre du jour de cette session étaient entre autres : l’adoption du rapport de la 42 ème session tenue à Manama (Bahreïn) ; l’examen des états de conservation des biens du patrimoine mondial ; l’examen et l’adoption des rapports périodiques et l’inscription de nouveaux biens sur la Liste du patrimoine mondial.
Le Mali est représenté dans cette session par une forte délégation conduite par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre azerbaïdjanais de la Culture, Abdulfas Garayev. C’était en présence de la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azouley, de nombreux invités et des délégations des États parties à la Convention de 1972, concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel.
Au cours de la session, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a eu des séances de travail avec quelques personnalités du monde de la culture. Il s’est agi, notamment du Sous-Directeur général de la culture de l’UNESCO Enersto Ottone et ses proches collaborateurs, le ministre irakien de la Culture, les ministres camerounais et tanzanien de la Culture. C’était l’occasion pour le ministre Ramatoulaye Diallo de demander d’observer une minute de silence en hommage aux victimes des attaques terroristes au Mali, une première dans l’histoire des sessions du Comité du patrimoine mondial depuis sa création.
Et Mme le ministre de lancer ensuite un appel en faveur de la protection des biens culturels maliens inscrits au patrimoine mondial en général et celui des falaises de Bandiagara en particulier. A sa demande, un projet d’amendement au point 7 de l’ordre du jour (Décision 43 COM 7.2), a été soumis aux membres du Comité pour adoption. Celui-ci porte sur le renforcement et l’implication des partenaires et des experts dans la conservation durable et la gestion efficace du patrimoine culturel des Falaises de Bandiagara .
C’est dire que la participation du Mali à cette 43e session du Comité du patrimoine mondial, a été couronnée de succès, au regard des activités menées par Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo et sa délégation.
Diakalia M Dembélé
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Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo à la session du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO : Une invite à ne pas faire de l’amalgame par rapport à la crise au Centre
« Les destructions et les dégradations observées dans les différents villages sont le résultat des manœuvres de déstabilisation des communautés Peul et Dogon par les groupes terroristes » tel était le cri de cœur de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, en s’adressant à cette auguste assemblée
Saluant l’excellent travail abattu par le pays hôte dans l’organisation, le ministre de la Culture du Mali, a d’abord remercié et félicité son homologue azerbaïdjanais pour l’accueil chaleureux et fraternel réservé à sa délégation. « Je vous remercie de cette opportunité que vous donnez à ma délégation, afin de vous faire le point sur l’état de conservation des Falaises de Bandiagara » a avancé Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Rappelant la genèse de la crise politico-sécuritaire que traverse notre pays, elle expliquera qu’elle remonte en 2012, avec des attaques répétitives des groupes rebelles. Celles-ci seront transformées en jihad par l’intervention les groupes terroristes, cherchant à instaurer la charia dans cette partie du Mali. Cette crise du Septentrion sera transportée dans le Centre où se trouve un important bien de notre patrimoine culturel
Aujourd’hui, le Centre du pays, est en grande partie en proie à des conflits qui, en plus des pertes en vie humaines sans précédent dans notre histoire contemporaine, ont des conséquences sur l’ensemble du patrimoine culturel qui caractérise ce site, qu’il s’agisse du patrimoine bâti, des objets culturels ou des pratiques et expressions culturelles. « Nous l’avons noté dans les villages de Koulongo, Ogosagou, Sobane Da, Yoro, etc., qui ont été attaqués, pour ne citer ces exemples. Hier encore, pendant que nous dînions, le village de Saran dans la Commune rurale de Ouenkoro dans le Cercle de Bankass, a été la cible des terroristes » a déploré Mme le ministre de la Culture.
En effet, a t-elle expliqué, tous les villages attaqués possédaient des greniers, des cases de femmes menstrues, des cases à palabre (toguna), des lieux de culte, qui ont été ou dégradés, ou entièrement détruits. Ces éléments sont non seulement des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle du bien, mais ils structurent le tissu social des communautés vivant en paix, malgré leur grande diversité culturelle et cultuelle.
Suite à un appel du gouvernement malien, le Conseil de sécurité s’est mobilisé pour apporter des réponses à ce nouveau cycle de violence en décidant, dans sa résolution 2480, d’étendre le mandat de la MINUSMA dans les nouvelles zones en proie à ces violences qui ne font pas honneur aux valeurs civilisationnelles du Mali s’est félicitée Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Le cas malien est un cas d’école pour le Comité, comme l’a si bien dit le Président du Conseil exécutif, lors de l’ouverture officielle de cette session a t-elle estimé. « Le Mali est reconnaissant de votre appui à la reconstruction des mausolées de Tombouctou. Aussi mon pays est-il prêt à partager son expérience de réhabilitation du patrimoine culturel intentionnellement endommagé pour qu’elle serve de source d’inspiration dans un monde en crise où le Comité doit trouver de nouvelles réponses » a souligné Mme le ministre de la Culture.
« C’est dans l’adversité, dit-on chez moi, que l’on reconnait ses amis. Et je suis confiante, Monsieur le Président, chers membres du Comité, qu’aucun défi, quelque que soit sa taille, grand soit-il, n’est au-dessus de notre créativité, de notre intelligence collective et de notre capacité à faire triompher l’art et la culture sur la barbarie et l’obscurantisme » a conclu Mme NDiaye Ramatoulaye Diallo sous un tonnerre d’applaudissements.
Diakalia M Dembélé