La ville de Yanfolila a abrité du 7 au 10 avril dernier, la 3ème édition du ‘’Festival International les nuits Kamelen N’goni’’. Organisé par l’Association Arts et Musiques pour l’Intégration Culturelle en collaboration avec la préfecture, la Mairie, le Conseil de Cercle, la jeunesse et l’ABYK, le thème de cette édition était : « rythmes et danses traditionnelles en faveur de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble ». Cette édition était parrainée par le président de l’APCAM Bakary Togola avec comme marraine Mme Sangaré Djénéba Diakité. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence du représentant du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, de l’ex-Premier ministre Moussa Mara, du Maire de Yanfolila, Issa Sangaré, de la directrice de la Fondation Orange-Mali, de la représentante du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Haïdara Aminata Sy, du Préfet du cercle de Yanfolila, Mamadou Bah.
Dans son intervention, le Maire de Yanfolila, Issa Sangaré dira que le but du festival est de permettre que les coutumes et traditions puissent être bénéfiques à notre pays. Mais aussi de créer un espace d’échanges et de convivialité entre tous les groupes d’artistes des villages du Cercle de Yanfolila. « Ce festival n’est pas que chanter et danser seulement mais pour le développement de la localité», a-t-il ajouté.
Pour le Commissaire général du festival, Abdoul Berthé, c’est un facteur de renforcement des liens entre les populations, les autorités frontalières du Mali, de la Guinée et la Côte-D’ivoire.
« La culture est le chemin le plus court pour aller à l’intégration des peuples, pour renforcer la paix, la cohésion sociale et aussi pour renforcer le vivre ensemble », a-t-il expliqué. Tout en indiquant que l’objectif principal du festival est la promotion du patrimoine matériel et immatériel des cercles de Yanfolila, Bougouni, Kolondiéba en particulier et celles des autres cercles de la région de Sikasso en général.
La marraine Djénéba Diakité s’est dite très heureuse du choix porté sur sa personne. Pour elle, ce festival est un moyen de promouvoir le développement local.
La directrice de la Fondation Orange-Mali, Hawa Diallo a estimé que la culture est un formidable levier de développement socio-économique.
« Nous sommes heureux d’accompagner ce festival culturel dans le Wassoulou. En plus de notre contribution financière et 250 000 FCFA de crédit de communication offert aux organisateurs, la Fondation Orange-Mali offre également 200 moustiquaires imprégnés pour les femmes de Yanfolila », a-t-elle laissé entendre. Avant d’ajouter que depuis 2006, la Fondation Orange-Mali œuvre modestement mais résolument aux côtés des pouvoirs publics et des acteurs sociaux dans leurs efforts de développement en les appuyant dans la promotion de l’Education, la Santé et surtout la Culture.
« Tenant compte des conditions difficiles dans lesquelles la culture se met en place, se pratique, je pense qu’une action de ce type mérite d’être saluée, encouragée et félicitée. La culture dans la zone du Wassoulou est très riche et peut être dans notre pays un moteur de développement notamment dans la zone de Wassoulou. Redoublez d’efforts pour que ce festival soit un des meilleurs festivals du pays », a dit l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
La représentante du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Haïdara Aminata Sy ajoutera pour la 3ème fois consécutive, ce festival prouve le mariage harmonieux entre diverses expressions artistiques et culturelles qui célèbrent la rencontre des traditions ancestrales avec les évolutions contemporaines. Selon elle, ce festival est un espace d’échanges qui offre aux populations l’occasion d’une prise de conscience sur la nécessité de protection de ce patrimoine.
« C’est également une occasion d’explorer les énormes potentialités culturelles et touristiques que regorge votre localité mais aussi de contribuer à sa visibilité touristique à travers le développement du tourisme intérieur qui constitue l’un des objectifs majeurs de notre département», a-t-elle ajouté.
Quant au représentant du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, il dira que cette activité permet de donner tout le contenu du ‘’Kamalen N’goni’’ qui exalte nos valeurs sociétales, qui permet d’agrémenter la vie au moment du repos. « Ce festival permet de valoriser la culture malienne au service du développement. C’est une occasion où on peut discuter également des moyens de permettre aux artistes de vivre de leur art. De faire en sorte que les artistes qui œuvrent dans ce secteur puissent contribuer au développent de leur pays », a-t-il conclu.
Pour le Préfet du Cercle de Yanfolila, Mamadou Bah, le Festival Kamalen N’Goni de Yanfolila est la vitrine de la culture du Wassoulou. « C’est une invite, un voyage dans l’univers culturel de notre terroir à travers les âges, un pèlerinage aux sources, un retour à nos rites millénaires. La culture d’un peuple est considérée comme son âme, la force qui l’anime et le met en mouvement.», a-t-il expliqué. Avant d’inviter la jeunesse à faire sienne cette activité et en prendre soin comme la prunelle de leurs yeux l’héritage car il s’agit de préserver héritage culturel légué par leurs aïeux.
Lors de ce festival, il y a eu plusieurs activités : la visite du site du tunnel de Badogo, un village situé à 20 Km de Yanfolila dont le chef de village est zoumana Sidibé.
Il s’agit d’un tunnel qui sert de protection pour les villageois quand les ennemis les attaquent. Il y’a des fenêtres à chaque 5 mètres qui servent d’aération et de ventilation. Et à l’intérieur se trouve une nappe d’eau qui sert d’approvisionnement du village en eau pendant son séjour dans le tunnel. Ce sont les abeilles qui protègent les lieux et aucune personne qui ne vient pas de ce village ne peut y entrer sans se faire piquer par les abeilles.
Les festivaliers ont aussi visité le musée de Diarani situé à quelques kilomètres de Yanfolila où sont conservés des objets anciens et de souvenir du Wassoulou. Aussi, ils ont assisté à la prestation de plusieurs artistes du Wassoulou notamment Yoro Diallo, Nahawa Doumbia, Prince Solo, Diagawara Sali. Un hommage a aussi été rendu aux artistes du Wassoulou qui ne sont plus de ce monde. Mais aussi des conférences-débats ont été tenus sur la cohésion sociale.
Aoua Traoré, envoyée spéciale