3e édition du festival international de Sélingue : Toutes les promesses tenues

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La troisième édition du festival international de Sélingué a tenu toutes ses promesses, c’est le moins que l’on puisse dire. Pendant 3 jours, les festivaliers ont fait vibrer la ville de Sélingué ; entre musiques, danses, expositions, défilés de mode, conférences-débats, la fête a été tout simplement belle. Ainsi, du 28 au 30 mars dernier, ce sont quelques 2 000 festivaliers venus de partout qui ont convergé vers les rives du Sankarani.

 

La cérémonie marquant l’ouverture officielle du festival a eu lieu, ce vendredi 28 mars 2014, par une conférence-débat sur le thème de la sécurité routière animée par la directrice de l’Anaser, Assan Sylla. Cette conférence a été suivie par un méga concert sur les rives du Sankarani. En guise de mot de bienvenue, le  Maire de la commune rurale de Baya, Maguette N’Diaye, dira que  c’est un réel plaisir pour sa commune d’abriter cet événement grandiose. Que le choix de sa commune vient à point nommé et comble la volonté des populations d’avoir un cadre de relance économique comme Ségou ou Tombouctou.  Il exhorte les autorités à profiter de cette rencontre annuelle pour mettre en valeur les sites touristiques dont regorgent Sélingué. Selon lui, pendant 3 jours,  le monde aura les yeux sur eux et l’économie locale pourra se faire une petite santé. A travers cette troisième édition dont le thème central est la paix et la réconciliation, le maire N’Diaye espère que sa commune contribuera à réaffirmer l’unité nationale du pays à travers sa diversité culturelle.

Selon Ibrahim Coulibaly (IC), Administrateur général du festival, cette troisième édition se tient au moment où notre pays uni se relève fièrement et dignement. A ses dires, le thème du festival devra permettre aux festivaliers de célébrer la paix et la réconciliation. C’est aussi leur manière à eux d’apporter leur pierre à la reconstruction du pays. Sélingué est un projet de développement économique et culturel, ajoutera l’administrateur, qui, désormais, sera connu dans le monde et deviendra un carrefour d’affaires et d’opportunités. Quant au sous-préfet de Kangaré, Allaye Cissé, toutes les dispositions ont été prises pour que la fête soit belle.  Que cette troisième édition offre un cadre de débats et d’échanges sur des thèmes d’importance nationale. Il salue l’initiative qu’il espère voir enregistrée dans les agendas culturels du Mali, car elle participe au développement de la commune.

 

Une pléiade d’artistes

Une pléiade d’artistes musiciens, stylistes et comédiens ont tenu en haleine les festivaliers sur les berges du Niger pour le concert live consacrant l’ouverture des festivités. C’est l’ensemble instrumental qui a donné le ton avec le son endiablé des instruments traditionnels. Des chansons en plusieurs langues nationales traitant des thèmes de paix et réconciliation ont bercé les vagues du Sankarani. Ensuite, ce furent des artistes comme Baba Salah, le virtuose de la guitare, Babani Koné, le rossignol de Ségou, Koko Dembélé, Batoma Kouyaté, le jeune rappeur, Master Soumi. Côté artistes stylistes, il y en avait de renommée internationale comme Fara Fashion, Afrofashion, Papy Valérie, Mimi Pedro, Donazana Création et TC couture, qui ont émerveillé le public avec des créations et des styles aussi remarquables les uns que les autres. Et pour boucler la boucle, les artistes comédiens de Yelebougou ont mis le sourire sur les lèvres du public. Ainsi, il a fallu 6 heures d’horloge pour permettre aux différents artistes de faire leurs prestations.

 

La paix et la réconciliation

C’est le thème central de cette troisième édition du festival international de Sélingué. C’est l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani en personne, qui a animé ce thème sur le site A du festival avec le doyen Baba Daga comme modérateur. L’éloquence du conférencier et l’importance du thème ont attiré l’attention de tous les festivaliers, qui ne se sont pas fait prier pour se précipiter sous le hangar où se tenait la conférence, ce samedi 29 mars 2014.

 

Ainsi, après avoir étayé les caractéristiques de la société malienne, Ag Hamani affirme qu’il ne saurait y avoir de paix et de réconciliation, et que l’Etat ne pourra jamais réaffirmer son autorité sur l’ensemble du territoire que quand tous les groupes armés auront déposé les armes. Qu’il est inadmissible que le MNLA, malgré la fin des hostilités continue de garder les armes.

 

Selon lui, pour une véritable réconciliation, il faudra une justice impartiale, et accepter qu’il n’y est ni de citoyens spéciaux ni de citoyen ni de seconde zone. Il soutient que la situation malienne est très paradoxale car il est impératif de savoir qui est en conflit avec qui ? Ou qui doit se réconcilier avec qui ? Car, selon lui, les communautés maliennes n’ont aucun problème entre elles, c’est un groupe armé insignifiant qui a des problèmes avec l’Etat. Et cette situation est aggravée par un manque de confiance entre l’Etat et des groupes armés sans aucune légitimité. Il continue en ajoutant que toutes les rebellions au Mali sont parties de l’extérieur et précisément de la Libye de Kadhafi qui voulait étendre son pouvoir hégémonique. Plusieurs témoignages ont contribué à rehausser le niveau des débats.

S’en sont suivis une visite en pirogue de la plage exotique et un barbecue à 30 mn de Sélingué sur le site de croisement du Sankarani et du Balé.

 

Harber MAIGA

Envoyé spécial

 

 

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