Sous les lumières scintillantes de l’esplanade du Centre international de conférences de Bamako (CICB), la deuxième édition des Nianan d’Or a fait vibrer la capitale malienne au rythme du 7e art africain, ce vendredi 4 avril 2025. Une soirée de prestige, d’émotions et de reconnaissance, où la créativité cinématographique a été portée à son sommet.
La soirée s’est déroulée en trois étapes marquantes. Elle s’est ouverte par la symbolique « Marche des Étoilés », mettant à l’honneur les figures phares du cinéma malien et africain. Ensuite, le public a assisté au prélancement du Programme Anwkaso – Marketing territorial Mali, une initiative ambitieuse visant à renforcer l’attractivité culturelle et touristique du pays. Enfin, le moment tant attendu : la remise des Nianan d’Or aux lauréats.
Présidée par le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, accompagné de son homologue burkinabè Gilbert Ouédraogo, la cérémonie a enregistré la présence d’une forte délégation du Burkina Faso, dont le Délégué général du FESPACO. Cette coopération illustre la mise en œuvre concrète d’une politique culturelle commune dans l’espace AES (Alliance des États du Sahel).
Des distinctions méritées
Au total, dix-huit prix ont été décernés, récompensant aussi bien des courts que des longs métrages, des documentaires, des films d’animation, ainsi que des scénarios et prestations d’acteurs.
Le Nianan d’Or du court métrage a été attribué à Seydou Cissé, jeune réalisateur malien à la créativité prometteuse.
Le prestigieux Nianan d’Or du long métrage documentaire a, quant à lui, été décerné à Oumar Sineta pour Le Train du retour, un film poignant sur l’histoire de la Fédération du Mali.
Ces œuvres ont séduit le jury par leur originalité, leur engagement et leur qualité artistique. « Nous avons privilégié l’audace narrative, la richesse des thématiques et la force émotionnelle des mises en scène », a souligné l’un des membres du jury.
Une vitrine pour le cinéma africain
Portée par le producteur et promoteur culturel Fousseyni Diakité, cette initiative vise à faire des Nianan d’Or une référence dans le paysage cinématographique africain. « Le cinéma n’est pas seulement un art, c’est un miroir de nos sociétés. Il permet de raconter nos histoires avec nos mots, nos images, nos vérités », a-t-il déclaré.
La cérémonie a également été marquée par une performance artistique du danseur Lassina Koné, intitulée Contenu Vide, ainsi que par une reconstitution scénique d’un plateau de tournage, en clin d’œil à la magie du cinéma.
Outre la reconnaissance des talents, les Nianan d’Or ambitionnent de structurer le secteur, en favorisant la formation des jeunes cinéastes, les coproductions régionales et la montée en qualité des œuvres. La participation d’anciens ministres de la Culture, tels que Cheick Oumar Sissoko et Aminata Dramane Traoré, a aussi donné à cette soirée une dimension mémorielle et inspirante.
Le nom de la cérémonie, Nianan, fait référence à Nianan Koulou, une colline historique du Mandé, symbole de grandeur et de fierté. C’est tout naturellement que cet héritage culturel sert de socle à une célébration de l’excellence artistique.
Le rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition, que les organisateurs promettent encore plus ambitieuse, inclusive et panafricaine. Le Mali affirme ainsi, avec conviction, sa volonté de se positionner comme un carrefour incontournable du cinéma africain.
Yaye A. Cissé