1ère édition du festival de Kirina : «Kirina, village de savoir et de paix» dixit son maire Mamourou Keita

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Kirina, situé dans la commune rurale de Mandé, qui comprend 25 villages, est à 30 km de Bamako. Kirina est le socle de la culture malienne à travers la victoire de Soundjata Keita sur Soumaoro Kanté en 1235, par une armée dirigée par Tiramankan Traoré lors de la fameuse bataille de Kirina.

Le Festival de Kirina qui porte le nom de ce village, promet de faire revivre au monde entier l’empire du Mandé qui se constituait de nombreux pays comme le Ghana, la Sierra Léone, la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Burkina, le Mali, le Benin, le Niger, la Gambie et la Guinée Conakry. Une façon de rappeler au monde entier que le Mali a une histoire, et pas n’importe laquelle !

Selon ses organisateurs, le Festival permettra au Mali de laver l’affront qu’il a subi lors de la crise du nord, mais aussi de reprendre sa place de leaders dans la sous-région comme dans le passé ; d’ouvrir la voix aux échanges culturels qui engendreront le développement touristique communautaire et national, en renouant avec le panafricanisme comme vecteur de l’intégration africaine.

S’inspirant des principes énumérés dans la charte du mandé, le promoteur Moulaye Haïdara et ses partenaires internes et externes sont convaincus «que la diversité culturelle et l’unité constituent un facteur d’équilibre, une force pour le développement économique du Mali, la résolution des conflits, la réduction des inégalités et de l’injustice au service de l’intégration nationale».

Les organisateurs entendent aussi faire du Festival de Kirina le lieu de découverte et de connaissance des potentialités artistiques et culturelles de la zone. Il s’agit aussi pour eux de renforcer les connaissances sur l’histoire et la culture du Mandé ; de créer un cadre d’expressions artistique, culturelle et artisanale ; de renforcer la paix et la cohésion sociale à travers une meilleure connaissance des valeurs culturelles édictées dans la charte du Mandé ; de contribuer au développement durable de la localité ; de faire du Mandé une zone d’attraction touristique, de plaidoyer pour que certains sites historiques figurent dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Au final, ils comptent construire un musée.

Les organisateurs prévoient par la même occasion la réalisation des statues de Soundjata Keita et Soumaoro Kanté, des stands d’expositions, la reconstitution d’un musée d’objets traditionnels du Manding, la réalisation de récits sur l’histoire du Mandé en général et de la bataille de Kirina en particulier, faits par des universitaires, des griots dépositaires de la tradition orale, à travers des conférences-débats, veillées, projections, contes et chants ; l’organisation de concerts tous les soirs avec des artistes maliens et étrangers ; la reconstitution partielle de la bataille de Kirina ; la mise en exergue des ressemblances culturelles et ethniques pour l’apaisement social et le soutien aux actions de paix et de cohésion sociale par le voisinage et le cousinage.

Selon Mamourou Keita, maire de Mandé, chef lieu de la commune de Kirina, «le festival est un lieu d’échange et de partage». Il a par ailleurs demandé à la population de Kirina d’être à la hauteur des attentes tout en restant dans la limite du possible ; de dire ce qui peut être dit et de s’abstenir de dire ce qu’il ne faut pas. Comme il est de coutume chez nous, il a conseillé «de ne pas tout dire, sous peine de tout gâter».

En appelant la population de Kirina à rester sereine, M. Kéïta s’est appuyé sur la tournure que peut prendre un festival quand les populations se laissent entraîner par les participants de mauvaise volonté. Quant à Abdoulaye Kamissoko, Médecin de son état, a salué les organisateurs au nom de la jeunesse de Kirina. Il promet en outre de veiller à la bonne tenue de ce festival.

Comme artistes invités, il y aura, entre autres, l’Ensemble Instrumental du Mali, Ami Koïta, Kassé Mady, Sékouba Bambino, Master Soumi, Salif Keita. Ce dernier n’a pas encore confirmé sa participation. En plus, il y aura plus d’une quarantaine de sites touristiques à visiter. À commencer par le site de la bataille de Kirina entre Soundiata et Soumaoro.

Gabriel TIENOU/Stagiaire

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