SMARTS, une organisation malienne pour la promotion des arts et des produits locaux du Mali basée à Ségou, organise chaque année, en partenariat avec le Festival sur le Niger et le ministère de la Culture, un concours national sur les arts visuels (arts plastiques, sculpture, artistes numériques, photographes, œuvres d’arts). Cette année, elle vient d’innover de nouveau en organisant, le week end dernier, la 1ère édition de sa Nuit du pagne tissé, au Centre culturel Korè.
Afin d’impulser un dynamisme nouveau au développement local dans la région de Ségou, malgré une conjoncture relativement défavorable, en misant toujours sur la mise en valeur des produits locaux, SMARTS s’investit désormais dans la promotion du pagne tissé malien, en permettant aux fabricants, designers et autres couturiers de présenter au publics leurs oeuvres.
Et, dans ce domaine, comment le faire ailleurs et mieux qu’à Ségou, l’un des berceaux de cette technique, que le savoir-faire des artisans locaux a permis de moderniser et de mettre à tous les goûts et à toutes les modes? ISi le Faso dan fani est un marqueur du savoir-faire burkinabè en matière de transformation du coton produit localement, il est à parier que le Segu dan faso va désormais relever le défi du fabriquer et consommer Malien!
Devant une foule massée dans la grande salle du Centre culturel Korè, le défilé de mode, qui s’est déroulé au son des mélodies de l’Prchestre Korè et des célèbres Broda et Mama Sissoko, en a ébloui plus d’un, tant la qualité, les couleurs chatoyantes et la maîtrise des ateliers participants étaient évidents. Le pagne tissé sous toutes ses formes et dans tous ses états, tel était le menu.
M. Oumar Baba Sidibé, Directeur de Cabinet du Gouverneur de la région de Ségou, présidait la soirée, qui comptait entre autres hôtes de marque, l’ex ministre Cheick Oumar Sissoko, l’auteur et imprimeur Ismael Samba Traoré, Mamou Daffé, Président de la Fondation Festival sur le Niger et l’ex maire de Ségou, M. Thiéro. Nombre de Bamakois avaient aussi fait le déplacement sur Ségou pour l’occasion.
Les mannequins, hommes et femmes tous de Ségou, il faut le signaler, se sont présentés à l’assistance au cours de plusieurs passages forts applaudis, après l’ouverture de la cérémonie par Djibril Guissé, Coordinateur de SMARTS et un bref exposé sur le pagne tissé de l’expert M. Coulibaly. C’est peu de dire l’émerveillement de l’assistance et son importance, la salle s’étant révélée trop exigüe pour accueillir tous ceux qui voulaient assister à l’évènement. Parmi les structures participantes, M’Baye Couture et Plume d’Or se sont révélées très impressionnantes par la qualité de leurs vêtements.
La Nuit du pagne tissé a aussi permis aux producteurs de ces tissus d’exposer et de proposer à la vente leurs créations, très variées en texture et en couleurs, allant des teintes du bogolan traditionnels aux fils dorés et argentés, en passant par toutes les palettes de nuances de l’arc-en-ciel. Assurément, tout le monde attend déjà avec impatience la 2ème édition, tant ce coup d’essai a convaincu!
Juste avant cette fin de week end en apothéose, la salle de conférences du Motel savane avait abrité la remise d’attestations de participation à une formation sur le «Maaya Entrepreunariat». Destinée à des acteurs et entrepreneurs culturels maliens, elle leur a permis de s’approprier les concepts de Nouvelle Economie et de Maaya, tels que développe par Mamou Daffé et son équipe du Festival sur le Niger .On ne le sait pas assez, mais cet évènement culturel d’envergure mondiale, classé par le magazine culturel britannique Song Lines parmi les 25 plus grands festivals au monde, repose sur un modèle d’organisation à caractère collégial, basé sur notre culture et nos valeurs, tout en intégrant les avancées du 21ème siècle mondialisé.
C’est ce sens aigu du partage, de la durabilité et de l’implication de la communauté, cette réflexion autour des voies à explorer pour une renaissance de l’entrepreneuriat, couplés aux exigences de la gestion moderne d’entreprise qu’ont développé les formateurs Youba Bathily et Amadou Chab Touré trois jours durant. A l’issue de leur formation, les participants se sont engagés à lier désormais leur volonté d’entreprendre aux valeurs et avantages pour la collectivité, dans une perspective de durabilité.
Le Centre Culturel Kôrè, quant à lui, a résolument affirmé sa volonté de continuer à enseigner le modèle de «Maaya Entrepreneuriat», afin de disséminer le plus largement possible au Mali ce concept d’humanisme appliqué à l’entreprise. Tout simplement pour donner à tous nos acteurs culturels des outils supplémentaires pour le développement durable et équitable de leurs entreprises et de leurs communautés.
Ramata Diaouré
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