Placée sous le thème “Produire le commun ”, la onzième édition du Dak’Art, est l’une des plus importantes manifestations des arts visuels en Afrique, organisée tous les deux ans au Sénégal. C’est un cadre de rassemblement des cultures dans un processus d’enrichissement mutuel. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée au Grand Théâtre national de Dakar, sous la présidence de Mme Aminata Touré, Premier ministre du Sénégal. Elle avait à ses côtés le ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, des acteurs culturels venus d’horizons divers.
24 ans après le lancement de la première édition, la biennale artistique de Dakar continue son petit bonhomme de chemin. Ce sont plusieurs centaines d’artistes et de professionnels des arts qui, durant un mois, du 8 mai au 9 juin, montreront, une fois de plus, leur savoir-faire à travers les expositions, les rencontres professionnelles, les workshops, etc… Le Mali est représenté par une forte délégation, dont l’artiste plasticien, Abdoulaye Konaté.
Cette rencontre mondiale est devenue au fil des années un lieu par excellence d’expression des artistes de tous bords. La biennale s’est imposée en Afrique comme la plus importante manifestation culturelle. C’est pourquoi dans son mot d’ouverture, le chef du gouvernement du Sénégal a rappelé que la Biennale de Dakar se positionne comme un lieu de rassemblement planétaire qui fait de la créativité plastique universelle un magnifique brassage d’artistes de tous horizons.
” Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase de la Biennale. Une phase de rupture où l’universalité de l’art reprend droit de cité. Elle est impulsée par une modernisation qui rassemble les cultures dans un processus d’enrichissement mutuel “, a déclaré Mme Aminata Touré. Avant d’indiquer que la diversité doit être le socle de la politique nationale de développement culturel du Sénégal.
Evoquant le thème de cette 11ème Biennale, “ Produire le commun “, le chef du gouvernement a jugé qu’il est très symbolique. Car, a-t-elle dit, l’art rapproche les peuples. “Les arts plastiques africains constituent désormais un enjeu international “, a dit Mme A. Touré insistant sur l’art africain comme un modèle d’une mondialisation réussie.
L’occasion était bonne pour Mme Touré de remettre la plus haute distinction de la biennale, le Grand prix Léopold Sédar Senghor, à deux artistes classés ex-æquo: l’Algérien Driss Ouadahi, peintre né au Maroc et établi en Allemagne, et le Nigérian Olu Amoda, sculpteur également concepteur de meubles et artiste multimédia. Huit autres artistes ont aussi reçu, chacun, un prix. Tous les lauréats ont été sélectionnés par un jury international composé de spécialistes, dont les choix sont traditionnellement annoncés à l’inauguration de la biennale.
Le Mali valablement représenté
Abdoulaye Konaté, éminent artiste plasticien non moins directeur du conservatoire Balla Fasséké représente le Mali à cette 11ème édition de Dak’Art. Il est l’une des grandes figures des arts plastiques au Mali et même de l’Afrique. Dans ses collections, il aborde la tapisserie à base du textile teinté par la main d’œuvre malienne. Il puise son inspiration tant dans les spiritualités africaines, l’actualité de son pays le Mali que mondiale. Il présente pour la première fois une exposition monographique à la galerie Le Manège, à l’Institut français de Dakar. ” Le Pouvoir du textile “ et ” Rébellion ” sont les deux collections feutrées exposées du lundi au samedi.
Il faut rappeler que Abdoulaye Konaté a participé à plusieurs expositions et biennales internationales.
Clarisse NJIKAM
Envoyée spéciale à Dakar