“An bo kolo” ou nos racines, tel est le nom d’une émission télé organisée par l’agence de communication Art de bien communiqué (ABC.Com) avec le soutien du Bureau de l’Unesco Mali en partenariat avec l’Ortm. Cette dixième édition était consacrée à l’ethnie Bozo. L’émission a été enregistrée le samedi dernier à l’université internationale d’excellence tuniso-malienne de Bamako, en présence du parrain de l’événement, le ministre de la Culture, de l’artisanat et de l’industrie hôtelière, Andogoli Guindo.
L’émission An Bo Kolo est initiée par Mamoutou Kéïta, Modibo Nioson Traoré et Harouna Barry, tous membres de l’agence de Communication ABC.Com. Pour l’administrateur de ladite agence, Modibo Nioson Traoré, à travers cette émission télé, il s’agit pour eux de jouer leur partition dans la promotion culturelle du pays, plus précisément pour permettre aux uns et autres de connaitre leurs origines d’où le nom “An Bo kolo” en bambara ou “nos racines” en français. Harouna Barry, animateur principal de ladite émission, a justifié ce projet par le fait que l’insécurité, la guerre, les conflits intercommunautaires qui sévissent au Mali sont dus au fait que nous avons perdu nos valeurs sociétales, culturelles. Donc cette émission, selon lui, est un retour aux sources, à nos racines.
S’agissant de ce dixième numéro, les Bozos, peuple vivant au long des fleuves, maitre des eaux, étaient à l’honneur à travers l’association Bozo Kabou.
Ainsi, durant plus de trois heures, des conférenciers à l’image de Mama Kowta chercheur en langue bozo, Soumana Kalapo, animateur en langue bozo à l’Ortm, Bourama Soumano, traditionniste griot des familles fondatrices de Bamako, ont entretenu l’assistance sur les origines des bozos, leur peuplement, leurs relations avec d’autres communautés du pays. Ce n’est pas tout. Le rôle des Bozos dans la fondation de la ville de Bamako et leur apport dans le cadre de la recherche de la paix au Mali étaient aussi au centre des débats.
Selon le représentant de l’association Bozo Kabou, cette émission est venue à point nommé. “Nous ne cessons de le dire, nous sommes en perte de repères, il faut que nous enseignions à nos enfants qui nous sommes, pour qu’ils ne soient pas perdus. Il faut que nous soyons fiers de ce que nous sommes. Nous avons une culture très importante que nous devons utiliser à bon escient”, a soutenu M. Almamy Koreïchi de l’association Bozo Kabou.
Le ministre de la Culture de l’artisanat et de l’industrie hôtelière, Andagoli Guindo, tout en reconnaissant l’originalité de cette émission, a surtout salué sa pertinence. “La culture est à l’homme ce qu’est son ADN au plan social. Aucune culture n’est au-dessus d’une autre, toutes les cultures se valent. Que deviendrons-nous sans notre culture ?” s’est interrogé M. le Ministre. Pour lui, la culture est l’identifiant fondamental de l’homme, surtout à un moment où notre jeunesse est en perte de repères, de références, des émissions comme celle-ci constituent, selon lui, un ressort pour notre culture pour aller de l’avant.
Cette émission, en plus des membres de l’association bozo kabou, a enregistré la présence des organisations comme Ir Ganda, le grand forum du Mandé, Jina Dogon… Quant à la 11ème émission, elle se tiendra le 11 septembre à l’Université internationale d’excellence Tuniso-malienne et sera consacrée aux Dogons avec pour parrain Moussa Timbiné, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali.
Kassoum THERA