Placées sous le haut parrainage de SE Ibrahim Boubacar Kéita, Président de la République, les Rencontres de Bamako 2015 ont été lancées officiellement par le Premier ministre, Modibo Kéita, en présence de la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, de SE Gilles Huberson, Ambassadeur de France au Mali, de Mme Anne Tallineau, Directrice générale de l’Institut Français, partenaire historique de l’évènement et coproducteur de celui-ci, et de nombreux membres du gouvernement, diplomates et férus de culture.
L’exposition internationale dite panafricaine, Telling time, sera présentée au Musée National du Mali et regroupera 39 artistes contemporains de 14 pays, dont les œuvres s’inspirent du thème 2015 pour rendre compte des concepts de temps au-delà des distinctions entre passé, présent et futur.
Dans le même espace sera présentée l’exposition «Tu m’aimes», coordonnée par le Commissaire Yves Chatap et articulée autour de l’ouvrage d’Oscar Wilde «Le portrait de Dorian Gray», qui traite du caractère éphémère du corps humain.
Des expositions thématiques et monographiques seront présentées au Mémorial Modibo Kéita. L’une, nommée To the future and back, rassemblera des artistes du Kenya, du Canada et du Bénin autour de leur vision esthétique de l’avenir.
L’autre, Against time, sera une exposition de groupe qui présentera les œuvres de six artistes sud-africains contemporains, rassemblés au sein du The Tierney Fellowship Project, avec leur regard de 20 ans de démocratie dans leur pays.
Un autre artiste sud-africain, spécialiste de films d’animation, William Kentridge, présentera au Mémorial son œuvre Second-hand reading.
Le Musée du District de Bamako abritera deux expositions. La première est consacrée au photographe nigérian J.D. Okhai Ojeikere, disparu en 2014, et dont les photos de coiffures et coiffes traditionnelles et contemporaines de son pays sont mondialement connues.
Quant à la seconde, sous le titre (Re)générations, elle sera une exploration des archives des Rencontres de Bamako depuis leur création, en 1994. L’occasion de voir et de revoir certaines œuvres et d’évaluer l’évolution et les mutations de la Biennale au fil des ans.
Les œuvres produites à l’issue d’un atelier de deux semaines animé par le photographe franco-algérien Bruno Boudjelal avec quinze jeunes artistes et photographes algériens sur le thème des Rencontres 2015 seront présentées au public sous la forme de projections et de présentations.
Le Syrien d’origine arménienne Hrair Sarkissian offrira une installation vidéo sur deux écrans nommée Homesick et un Focus sera consacré à l’artiste lusophone brésilien de Salvador de Bahia Ayrson Heraclito, qui explore les récits sur l’esclavage en utilisant la photo, la vidéo, les performances et les installations.
Autre Focus lusophone, celui porté sur Ilha de Sao Jorge, une série de courts métrages explorant l’héritage colonial en Angola, au Cap Vert, en Guinée Bissau, au Mozambique et à Sao Tomé et Principe.
L’Institut Français de Bamako accueillera, outre des conférences débats, des projections de films et des présentations d’artistes, une exposition «hors les murs» sur ses clôtures extérieures et un travail coordonné par le Commissaire Philippe Guionie, rendant hommage au photographe nigérien Philippe Koudjina Ayi, décédé en 2014, avec une sélection d’œuvres de photographes nigériens qu’il a accompagnés pendant 15 jours en février dernier.
Les projets spéciaux sont également nombreux. Outre 1 384, jours dont nous vous avons déjà parlé, citons l’initiative 100 écoles, projet pédagogique d’interaction entre les acteurs et les œuvres de la Biennale avec les habitants et scolaires de Bamako.
Studio Mali permettra à différents studios photo de notre capitale de présenter des images de leur archives et En Connexion, avec Amadou Chab Touré comme Commissaire, mettra en lumière à la Bibliothèque Nationale les mouvements esthétiques qu’a connus la production photographique malienne ces dernières années.
Enfin, Lanchonete.org, qui s’intéresse aux relations entre l’urbain et le rural, ambitionne d’initier un dialogue entre artistes et résidents de Bamako pour partager des histoires communes à notre capitale et à Sao Paulo, au Brésil.
Nous nous intéresserons au Festival Off, lui aussi riche en évènements et en lieux, et aux différents débats dans notre prochaine parution.
Ramata Diaouré