À Gourma-Rharouss aussi bien qu’à Farou et Bambara-Maoudé, le général Touré a délivré le même message. Il a demandé aux hommes de rester soudés, vigilants et de tirer les leçons de ce qui s’est passé le 3 août pour que cela ne se reproduise plus jamais. Il a salué la ténacité et la détermination des hommes à résister et repousser l’ennemi. «Nous devons être en mesure de protéger la population qui est notre seule raison d’être. Dernièrement les forces armées ont essuyé des attaques et enregistré des pertes à Nampala, Léré et Rharouss qui sont dues à la baisse de garde des hommes dans des zones totalement dangereuses» a-t-il fait remarquer. Il a exhorté les hommes à respecter le service de faction, à renforcer la vigilance d’abord pour rester en vie et sécuriser la population.
Tout en apportant les encouragements du président de la République et ceux du ministre de la Défense, le général Mahamane Touré a exhorté les troupes à renforcer les dispositifs aussi bien en effectif qu’en matériel. «Nous allons protéger les populations et nous prendrons toutes les dispositions pour aller là où elles ont besoin de nous. Les capacités seront renforcées pour éviter ce qui est arrivé. Nous sommes porteurs de message du président de la République qui est avec nous et veillera sur vous. Celui qui menace notre population menace notre armée, car l’armée interviendra avec toute la force nécessaire», a t-il souligné. Il a rassuré les hommes que la hiérarchie travaille sur les conditions d’attribution de médailles aux militaires sur le terrain et tous ceux qui se font distinguer dans le bon sens. Désormais les médailles de campagne, de blessé, de sauvetage, de mérite militaire… seront décernées aux éléments remplissant les critères. La loi de programmation militaire qui est élaborée prend en compte toutes les préoccupations des forces armées.
Ensuite le général Mahamane Touré et sa délégation se sont rendus au camp de garde pour constater les dégâts matériels, puis, ils se sont portés au cimetière pour s’incliner devant les tombes des 10 gardes tués lors de l’attaque du 03 août. Ensemble, ils ont prié pour le repos de leur âme. Bien que profondément touché par cet acte, le général Touré a promis que les coupables seront punis. Déjà, cinq suspects portant des preuves matérielles de l’attaque ont été appréhendés. «Nous allons tout faire pour rendre justice et pour cela nous avons besoin du soutien de l’ensemble de la population, car nous n’abandonnerons pas Rharouss» a rassuré le chef d’état-major face aux hommes. Après cette attaque, le commandement du secteur 3 a toute suite renforcé le dispositif avec un détachement de l’armée de terre à Farou et Rharouss pour soutenir les gardes afin de ramener l’ordre et dissuader la menace qui vient du sud. «Nous coopérerons avec tous ceux qui sont de bonne foi pour construire la paix et la sécurité, aussi bien à Rharouss que sur l’ensemble du territoire», a indiqué le général Touré. Il a remis la somme de 1 million de francs Cfa aux éléments basés à Bambara-Maoudé, Farou et Rharouss pour améliorer leur alimentation.
À la suite du général Mahamane Touré, le commandant du théâtre Maliba, le colonel Bréhima Haidara, a demandé à la troupe de rester en veille pour la sécurité des populations car l’ennemi ne dort pas. «Vous devez rester constamment en alerte. Des erreurs ont été commises, quelqu’un n’a pas fait son travail et ça a fait mal. Il faut que les consignes de sécurité enseignées pendant les formations soient appliquées à la lettre». Le commandant secteur opérationnel n°3, le colonel Oumar Diarra, quant à lui, a invité la population à collaborer avec les forces armées en donnant les renseignements afin qu’elles puissent assurer efficacement sa sécurité. Auparavant, la délégation du Cemga avait rencontré les autorités locales pour les remercier de leur engagement aux côtés des forces armées. Les autorités locales ont demandé le renforcement de la sécurité et l’installation d’une base militaire digne de son nom. Car pour elles, Gourma-Rharouss a trop souffert de la rébellion et des exactions des rebelles comme la tuerie de Gaberi, la semaine d’avant, faisant une douzaine de morts parmi la population. Le sous-préfet central, Alou Diarra, s’est dit très heureux de recevoir à Rharouss une autorité de taille en la personne du Cemga. Selon lui, la population s’est levée comme un seul homme lors de l’attaque du camp de garde pour enlever les corps et procéder à leur inhumation. «Nous sommes attristés et profondément touchés par cet événement et nous présentons toutes nos condoléances aux forces armées et aux parents des victimes», a-t-il déclaré.
Vu ce qui s’est passé à Rharouss et dans le village de Gaberi, derrière le fleuve dans le Haoussa, le maire de Rharouss, Abdoulaye Touré, a demandé à l’armée de placer la localité au cœur de son plan sécuritaire. Il a fustigé l’inaction de l’armée, de la Minusma et Barkhane lors de cette tuerie à Gaberi sous prétexte que c’est la zone de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). Une partition qui ne dit pas son nom et dans laquelle, la population de Rharouss ne se reconnaît pas. Le 1er vice-président du conseil de cercle, Sidi Oumar Adiabiakoye, a rappelé au commandement militaire que sans une armée forte, il y a pas de Gourma. «Notre vie et nos biens sont menacés. L’injustice doit cesser et il faut une sécurité pour l’égalité des citoyens», a-t-il indiqué. Il a rappelé que depuis le Rharouss a été créé en 1940, devenu cercle en 1961, il n’a jamais reçu la visite d’un ministre quand bien même des ministres des gouvernements successifs ont défilé à Tombouctou. Rharouss doit avoir une base militaire et des infrastructures de base pour que la population sache que qu’elle est du Mali.
Après avoir pris bonne note de toutes ces doléances, le chef d’état-major général des armées est reparti de Rharouss en rassurant les autorités locales que leurs préoccupations seront transmises à qui de droit. Il a par ailleurs remercié les autorités locales pour leur dévouement envers les forces armées. La délégation était composée du sous-chef d’état-major général des armées chargé des opérations, le colonel-major Mahamane Baby, le commandant de l’opération Maliba, le colonel Bréhima Haïdara, et le commandant du secteur 3, le colonel Oumar Diarra.
Source : DIRPA
Comments are closed.