Avec UNPOL, la MINUSMA renforce son appui aux Forces de Sécurité du Mali

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Au cours du mois de mars, la Police des Nations Unies (UNPOL) a formé plus de 200 agents des Forces de Sécurité du Mali  (FSM) dans des domaines divers et variés. Qu’il s’agisse d’asseoir des fondamentaux ou de former à des techniques plus récentes, ces formations ont concerné plusieurs corps et restent la garantie la plus sûre de la durabilité des effets de l’appui des Nations Unies en la matière.

Inscrites au Plan d’actions annuel d’UNPOL, les formations dispensées au bénéfice des agents de la Police, de la Garde et de la Gendarmerie Nationales du Mali, le sont conformément au mandat conféré par la résolution 2227 (2015) du Conseil de Sécurité, qui enjoint la MINUSMA et ses composantes d’accompagner le Mali sur le chemin de la stabilité.

 

Travaillant en étroite collaboration avec le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, à travers le cabinet du Ministre mais aussi les différentes Directions Nationales et Etat-major, c’est avec son partenaire malien, qu’UNPOL identifie les actions de soutien qu’elle mène. Qu’il soit question du renforcement des moyens matériels ou des capacités des hommes, c’est en fonction des besoins exprimés par le partenaire malien, que les programmes de formation et les Projets à impact rapide sont déterminés et mis en œuvre.

Ainsi, tout au long des dernières semaines à Bamako, à Mopti ou encore à Tombouctou, plusieurs dizaines d’agents des FSM ont bénéficié d’enseignements utiles à l’exercice de leur fonction, dans un contexte sécuritaire des plus préoccupants, marqué par la recrudescence de la délinquance, du grand banditisme mais aussi du terrorisme.

 

Combattre pacifiquement… mais efficacement

 

Si la lutte contre le terrorisme ne fait pas partie du mandat conféré à la MINUSMA, la Mission onusienne y contribue tout de même, notamment à travers son appui aux unités des FSM qui en ont la charge. Cet appui est essentiellement technique, comme en témoignent l’initiation et l’entrainement au TCCC suivis récemment par les 24 agents du Groupe d’Intervention de la Police Nationale (GIPN), un corps d’élite créé au lendemain de l’attentat contre le Radisson Blu de Bamako. Les TCCC (Tactical Combat Casualty Care) sont un ensemble de techniques utilisées pour sauver son co-équipier blessé par des assaillants armés pendant une intervention. Ils visent donc à porter secours sur un théâtre d’opération. Ce programme de formation tenu à l’Ecole Nationale de Police de Bamako (ENP), du 14 au 18 mars dernier, a été élaboré par des experts formateurs de la Police de la MINUSMA à l’intention de cette unité spéciale d’intervention. Il est dispensé pour la première fois au Mali.

A l’issue du stage c’est le satisfecit total, les 24 éléments du GIPN ont tous passé avec succès l’examen qui sanctionne cette session de formation.

 

 

 

L’appui d’UNPOL ne se fait pas sentir uniquement dans les domaines de pointe, bien au contraire. Depuis 2013 et le déploiement de la Police des Nations Unies dans le cadre de la MINUSMA, les connaissances et savoir-faire de 10.200 agents de la Police, de la Gendarmerie, de la Garde Nationales et de la Protection civile ont régulièrement été mis à jour. Ceci est le cas dans les domaines du Maintien de l’Ordre (MO) et des Renseignements Généraux (RG). Les deux dernières en date se sont tenues entre le 7 et le 18 mars derniers, elles ont concerné 156 éléments en MO et 20 en RG. Ces formations ont regroupé des Policiers et des Gardes, pour un partage d’expériences et une synergie dans l’exercice de leurs fonctions.

 

Les Renseignements Généraux, comme leur nom l’indique, permettent de collecter des informations importantes afin de les transmettre aux autorités compétentes et guider ainsi leurs décisions. Ils occupent une place capitale dans la gestion de la sécurité au quotidien. Quant au MO, il s’agit essentiellement de la prévention des troubles, du maintien et si cela est nécessaire du rétablissement de l’Ordre public, lorsqu’atteinte est portée à celui-ci.

 

Les autorités maliennes, partenaires de la MINUSMA et qui ont elles-mêmes identifiées leurs besoins, accueillent ce soutien avec joie certes, mais aussi responsabilité : « la MINUSMA est décidée plus que jamais à aider le Mali dans sa crise et il faut que nous Maliens nous en profitions pour un meilleur avenir de notre pays », a déclaré le Colonel SANOGO représentant le Chef d’Etat-Major de la Garde Nationale Malienne, lors de la clôture de cette formation.

 

De leur côté, les Nations Unies poursuivent l’exécution de leur mandat : « nous sommes ici au Mali pour apporter notre expertise au peuple Malien afin de l’accompagner dans le processus d’une paix durable, » c’est ainsi exprimé le représentant du Chef de la Police de la MINUSMA, le Colonel Major YABIRI.

 

Autre formation et même principe

Depuis plusieurs mois déjà, des brigades motorisées de la Police Nationale du Mali ont été équipées de motos et patrouillent dans les centres urbains, notamment à Bamako. Du 14 au 25 mars dernier, deux semaines durant, 12 policiers stagiaires ont ainsi été formés à des techniques précises relatives aux interventions motorisées, avec pour objectif, non seulement d’améliorer leur niveau de conduite-moto, mais aussi et surtout de les amener à connaître leurs engins. Une partie du stage a donc été consacrée à la technique moto incluant la maintenance, le suivi et la maîtrise des bruits insolites dans les moteurs. A l’étude également, les diverses techniques en matière d’escortes motocyclistes.

Un accent particulier a été mis sur l’interception et l’interpellation des véhicules suspects en circulation avec l’apprentissage de la technique du PLI (Protection, Liaison et Interpellation), afin de parer aux attaques d’automobilistes hostiles ou mal intentionnés.

Pratique, cette formation l’a été puisqu’elle a occupé 70% du temps d’apprentissage des stagiaires, à travers la révision de nombreux fondamentaux comme : le freinage d’urgence ou le freinage sur l’huile ; les avantages du système antiblocage de roues ABS lors du freinage ; l’utilisation du frein moteur ; la conduite les mains levées ou en cas de panne d’embrayage ; les escortes sur les grands axes, dans les agglomérations, ou encore les prises de virages.

La Police Nationale, par la voix de son Directeur adjoint à la formation, a souhaité que dans de brefs délais, cette formation soit étendue aux autres motards de la Police. Un message qui semble avoir été entendu : « nous allons essayer de voir comment organiser d’autres stages de niveau supérieur afin que pour les jours ou années à venir que nos partenaires puissent eux-mêmes se prendre en charge », a déclaré Djibril Ndine, le Chef du Pilier Développement, représentant ce jour-là, le Chef d’UNPOL par intérim.

 

La formation : une action continue

 

Les 39 Projets à impact rapide réalisés au profit de la réhabilitation des Commissariats de Police ou des Légions de Gendarmerie, les colocations et milliers des patrouilles conjointes effectuées ou encore, la mise à disposition d’expertises techniques et scientifiques lors d’enquêtes, sont autant de formes d’appui apportées par UNPOL aux Forces de Sécurité du Mali. Des appuis réguliers mais dont les effets ne peuvent être durablement ressentis que par l’intensification et la pratique continue de la formation. Un point de vue partagé de part et d’autre, si l’on se réfère aux déclarations des responsables d’UNPOL et des autorités maliennes en charge de la sécurité qui, comme les stagiaires (bénéficiaires directs de ces efforts), sont résolument engagés à faire bon usage de ces acquis, une fois dans leurs unités respectives. Un engagement prouvé notamment lors de l’attaque du Radisson Blu de Bamako ou plus récemment dans l’enquête ayant conduit à l’interpellation de personnes suspectées d’être impliquées dans l’attaque de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire.

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