Une cinquantaine de militaires belges se sont envolés mercredi matin à destination du Mali pour assurer à partir de la mi-juillet la protection des instructeurs de la mission européenne de formation et de conseil à l’armée malienne (EUTM) à Koulikoro, non loin de Bamako, dans un pays en cours de stabilisation après l’occupation du nord par des islamistes, avec une élection présidentielle prévue à la fin du mois. Le ministre de la Défense, Pieter De Crem, est venu saluer ses hommes – et l’une ou l’autre femme – ainsi qu’un Luxembourgeois et un Néerlandais à leur départ de l’aéroport militaire de Melsbroek, en rappelant devant la presse les différents épisodes de l’engagement militaire belge au Mali depuis janvier.
L’armée belge a en effet d’abord participé à l’opération française Serval, lancée le 11 janvier contre les groupes islamistes armés occupant le nord du Mali. Le gouvernement a ensuite décidé le 20 juin de dépêcher un “peloton renforcé” pour assurer durant un an la protection des instructeurs de 22 pays européens engagés dans l’UETM pour une durée d’un an et de retirer les deux hélicoptères Agusta A109 qui assuraient des missions d’évacuation médicale, au profit de Serval d’abord, puis de l’EUTM.
C’est le gros du contingent de “Force Protection”, fort de 66 militaires, qui s’est envolé mercredi peu après 09h00 à bord d’un Airbus A330 de la Défense à destination de Bamako, a constaté l’agence BELGA.
La plupart d’entre eux proviennent du bataillon Libération/5ème de Ligne, une unité “médiane” stationnée à Bourg-Léopold (Limbourg). Ils vont rejoindre une avant-garde déjà sur place et retrouver leurs véhicules blindés acheminés par bateau de Zeebrugge à Dakar (Sénégal), puis par train jusque Bamako.
Cette mission, qui n’est pas totalement dénuée de risques, se déroule toutefois en partie dans l’environnement sécurisé de l’académie militaire de Koulikoro, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la capitale malienne et lieu principal de la formation dispensée aux soldats maliens par les instructeurs européens.
Les fantassins belges, intégrés dans une compagnie espagnole, escorteront également les instructeurs lors des séances d’entraînement sur le terrain, dans les environs de Koulikoro, et protégeront les convois routiers en direction ou en provenance Bamako, a précisé le “numéro deux” de la brigade médiane, le lieutenant-colonel Bernard Quarré.
La mission de ce détachement durera six mois – mais avec une relève à mi-parcours – avant un remplacement en décembre par des soldats francophones du bataillon 12ème de Ligne Prince Léopold/13ème de Ligne de Spa, qui séjourneront au Mali en principe jusqu’en mai 2014.
Quant aux deux hélicoptères Agusta engagés depuis fin janvier dans les opérations militaires au Mali, ils sont rentrés mardi après-midi en Belgique à bord d’un avion-cargo de type Iliouchine Il-76.
Selon le chef des opérations de l’armée, le lieutenant-général Marc Compernol, ces deux appareils ont effectué 53 heures de vol et réalisé six interventions “Medevac” (évacuation médicale) durant l’opération Serval (fin janvier-fin mars), puis 170 heures et trois transports de patients pour le compte de l’EUTM.
Les Agusta avaient initialement été déployés au Mali fin janvier – à Sevaré d’abord, puis à Gao, respectivement à 600 et 1.200 km au nord-est de Bamako – pour appuyer l’opération Serval. Ils étaient ensuite passés, le 22 mars, avec la même tâche, sous le commandement de l’EUTM, déménageant par la même occasion vers Bamako.
Le dernier vol des hélicoptères a eu lieu mardi dernier, date à laquelle ils ont cédé le relais à des Super Puma de la société Starlite, une entreprise sud-africaine enregistrée en Irlande – une première dans les opérations militaires de l’Union européenne, qui n’a jamais fait appel à des appareils civils pour assurer des missions d’évacuation médicale.
Les 35 personnes qui étaient chargées de leur mise en oeuvre devraient rentrer jeudi en Belgique, à bord du vol retour de l’Airbus A330.
dhnet.be/ Publié le mercredi 10 juillet 2013 à 10h05