Pourquoi un simple dépôt de transfert d’ordures peut-il faire autant de vagues ? Posez plutôt la question aux responsables de la mairie de la commune V engagés depuis quelques jours dans un sérieux bras de fer avec une association fermement opposée à la réalisation d’un tel projet à Daoudabougou, un quartier peuplé d’environ 50.000 hts.
En effet ses membres, qui ne manquent pas visiblement de culot, ni d’ailleurs de soutien au plus haut niveau, brandissent l’argument selon lequel le site ainsi choisi par la Mairie de la commune V pour réaliser le dépôt est en réalité dévolu à un espace vert (sur le plan de lotissement du quartier). Une révélation qui n’est pas d’ailleurs contestée par les responsables en charge du dossier, sauf que devant l’inextricable problème de dépotoir d’ordures dans la commune, ils avaient réfléchi à une solution médiane comparable à celle du quartier Baco-Djicoroni toujours en commune V.
Là-bas, les responsables municipaux et les autorités compétentes concernées ont, après moult réflexions et études, scindé le même espace prévu à l’origine comme un espace vert en deux parties distinctes. La première a été effectivement aménagée en espace vert avec toutes les commodités y afférent, et la seconde en un dépôt de transfert moderne ou tous les ordures et immondices seront enlevés journalièrement à l’aide de camions-bennes stationnés en permanence sur le site.
Ce dépôt de transfert moderne est aujourd’hui fonctionnel à la satisfaction générale car, de la fin des travaux à sa mise en activité, aucune plainte n’a été enregistrée à la mairie pour nuisances, mauvaises odeurs et autres désagréments par qui que ce soit. D’où la principale motivation de la Mairie de la commune V à en croire le 3è adjoint au maire, Amadou Ouattara, à reproduire exactement le même schéma à Daoudabougou si ce n’est le zèle de cette association sur la centaine que compte la commune V.
Dire que c’est en s’inspirant du bel exemple de Baco-Djicoroni (où il existe également de nombreuses associations dotées d’un sens réel de discernement) que la mairie de la commune V s’est engagée à la recherche d’un partenaire fiable pour l’accompagner dans la réalisation de ce projet. Après appel d’offres, un entrepreneur a été désigné pour réaliser les travaux sous une bonne escorte policière jusqu’au jour où une sévère sommation du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, y a mis un coup d’arrêt (provisoire !). Cependant le contentieux qui oppose désormais la Mairie de la commune V à cette association aux motivations quelque peu déroutantes est loin de connaître son épilogue. Il se trouve désormais entre les mains de la justice. Notre tentative de joindre l’entrepreneur tout comme un responsable de ladite association est restée infructueuse pour le moment.
Par Bacary Camara
