Un béret rouge craque et raconte les affres de la détention dans l’armée désacralisée et humiliante: Vive la justice aux ordres du CNRDRE

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Béret rouge de carrière, depuis plus de trente (30) ans autrement dit, du recrutement de 1980, donc ayant connu les nombreux soubresauts  politiques depuis l’UDPM jusqu’au jour où j’ai été capturé avec les autres compagnons, avant d’être innocenté et remis dans mes bons droits. Le récit de Lamine Keïta, journaliste-réalisateur communication justice, sur les 48 militaires détenus à Kati….

Dans la parution N°141 du 18 juin du journal «Le Prétoire», mérite une profonde réflexion quant au respect de l’uniforme militaire pour toutes les détentions précédentes ; qu’il s’agisse des porteurs de tenue d’avant nous, mais que des récits historiques nous rappelant hélas avec l’horreur, ou aussi des cas très tristes que nous avons-nous-mêmes vécus ou gérés depuis l’ère de la démocratie après 1991.

Heureusement qu’avec un ministre comme le Garde des Sceaux M. Coulibaly, les porteurs d’uniformes en détention provisoire ou inculpés ou prévenus, peuvent désormais garder espoir que l’idéal pour lequel nous avons opté de vivre ou de mourir pour la patrie ne sera plus vain.

En effet, les écrits, les livres et procès depuis les temps de Diby Syllas, qu’il s’agisse de Kidal, Intadenit, Tin-Essako, Taoudénit, Inakounder, les militaires n’ont été considérés que comme des prisonniers de seconde zone, n’ayant aucun respect, aucune personnalité, aucun droit ni faveur.

Le phénomène que nous n’avions, que perçu pendant nos pérégrinations, aux travers des régions du Nord ont tristement progressé depuis Tiékoro, ancien DG dela Police, plus tard de ce que nous avons véritablement constaté de visu dans le Camp Para.

Je ne suis pas de la génération de mon chef capitaine Soungalo Samaké ou du vieux adjudant chef Zoumana Diarra notre père, mais j’ai vécu et déploré quelques pratiques insupportables, au retour du maintien d’ordre contre les rebelles en 1991 après le coup d’Etat d’ATT.

On n’oublie trop souvent que c’est le régime de la démocratie d’Alpha et d’ATT qui a été le premier à trainer nos généraux et nos colonels dans la boue au Camp Para, au Camp de Kati, dans le Camp du SNJ et dans le Camp I de la gendarmerie.

C’était en faveur du coup d’Etat de 1991 dont les interminables enquêtes de 04 ans ont permis de comprendre vraiment, qui a jeté les pauvres enfants dans les rues, à la mort et pour quels besoins et objectifs ?

Les militaires ont été diabolisés dès lors, et l’armée décrédibilisée, humiliée par le président «béret rouge ATT», les ministres des armées, les directeurs de la SE en bourreaux qui ont accepté que nos chefs militaires (généraux et colonels) soient isolés des autres prévenus civils de l’UDPM et mis à la diète entre les différents camps de la République, affamés, assoiffés, manœuvrés sur ordre. C’est ainsi que les généraux Danfaga, Filifing, Sékou Ly, le chef d’Etat major général Ousmane Coulibaly, le colonel magistrat Sambou Soumaré ainsi que l’inspecteur des douanes Ramos ont été particulièrement choisis et mis au régime alimentaire cellulaire dela PGA (riz-haricot-eau salée).

Le général Danfaga connu très malade à l’époque, a été même privé de ses comprimés, affecté jusqu’à sa mort.

Quant au général Sékou Ly et Ramos, ils ont été même enfoncés un jour dans un ancien four de pain de l’armée française, enfermés comme pour la cuisson jusqu’à porter leur tension artérielle à supérieure à 20. Si ce n’était par la grâce de l’Etre suprême, la protestation et puis l’intervention in-extrémiste du médecin- colonel cardiologue Sall, ces deux prisonniers (en simple garde-à-vue) auraient passé l’arme à gauche.

Ce furent toujours des bérets rouges qui arrêtèrent et torturèrent Birus, Diabira et tout son groupe, Anatole Sangaré.

J’ai personnellement fait partie de l’escorte du colonel, Garde des Sceaux d’alors dans son vol idyllique à GAO, le jour de son transfèrement, seul passager à bord, vers Kidal, lorsque par la grâce de Dieu, l’avion s’est fracassé à l’atterrissage de Gao sous la pluie vers 19H ; demeurés en surveillance jusqu’au jour où nous avons tous les six rejoint par voie terrestre Bamako après quelques désagréables moments de séjour forcé à Gao.

Dans cette garnison, nous avons vécu son régime de diète et l’obligation pour lui (en notre présence) quotidiennement comme des prisonniers booho d’avaler des comprimés d’ASILIX et autres ADALAT, alors qu’il jurait n’avoir jamais connu d’hypertension de sa vie.

Nous sommes retournés par le car de GANA du Nord, très émus non sans lui souhaiter longue vie et bonne chance les yeux mouillés de larmes.

Une Armée désormais désacralisée à jamais qui a cependant besoin de reprendre ses marques régaliennes.

Nous avons connu et vécu ces affres du Régime dela Démocratie ATTet Alpha dont je préfère taire les crimes en dehors de l’intégration des rebelles à partir de 1991 contre le gré de toutes les Armées.

Félicitations Monsieur le Garde des Sceaux Coulibaly, pour votre courage dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra et du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE). Y’avait-il pas d’avocats ? De Droit de l’Homme ? De Communauté internationale ? A ces différentes dates ou épisodes ? Pour tous ces soldats qui n’étaient que des vaincus d’un jour ? Des innocents ? Des  victimes d’un coup d’Etat ?

Le général Danfaga, le premier des paras du Mali, avait-il tiré la moindre cartouche ?

Sékou Ly avait-il tenté le moindre coup d’Etat ? Ou bien Ousmane, Sambou, Filifing, formaient-il un groupe d’association de malfaiteurs ? Tout se passe comme dans un film de malédiction contre les bourreaux paras. C’est pourquoi, je me réjouis de la volonté déterminée du CNRDRE de continuer à approfondir leurs enquêtes par les voix judiciaires normales pour innocenter définitivement (comme nous l’avons été), tous ceux qui sont détenus, soit par erreur, soit par excès de zèle de ceux qui les ont conduits, ou par simple amalgame. Quand bien même ma compassion est totale pour tout porteur d’uniforme arrêté, et surtout tout «béret rouge», je ne suis point d’avis avec ceux qui croient qu’il faut crier misérabilisme, pitié et faire une procédure de justice à deux vitesses.

Ne pas confondre un prévenu qui a été pris les armes à la main, contre ses compagnons d’armes, avec celui qui ignorait tout et qui a été conduit en pyjama pendant qu’il était entrain de siffler simplement son thé à domicile. Celui-ci n’est ni auteur ni complice, ni co-auteur et il mérite liberté et non pitié.

Monsieur le Ministre, votre sens de l’équité et non celui du choix de libérer  un coupable fera de mes compagnons, des véritables auteurs de crimes ou des vrais innocents.

Merci M. le journaliste L. Keïta qui nous a permis de surfer un peu sur ce délicat dossier qui est un véritable cauchemar pour toutes les armées quelle que soit la couleur du béret, mais hélas depuis la mort du 1er président dela République Modibo Keïta, date symbolique à partir de laquelle le mauvais sort a commencé à s’acharner contre le camp des bérets rouges et ses occupants.

C’est l’histoire des braves et les créatures courageuses témoins des faits qui continueront de relever ces pans secrets et immortels pour les jeunes générations du Mali et pour l’Humanité.

Signé un béret rouge rescapé du lundi 30 Avril 2012

 

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14 COMMENTAIRES

  1. vous oubliez les affres que les bérets rouges ont fait subir aux populations nomades au nord du mali sous le régime d’ATT. Le hakè les a rattrapé de leur vivant comme pour dire ne faites jamais du mal à un innocent. La mission kokadié du temps d’ATT conduite par les bérets du sang n’ont exterminé que des civils en lieu et place de rebelles qu’ils ont toujours refusés d’affronter.
    les militaires de kati se voyaient en légitime défense lorsqu’ils ont été attaqués par les bérets du sang et si ces derniers avaient eu le dessus c’était le carnage total.

  2. Ce papier est un torchon et son but est de justifier la torture et de jetter des fleurs au CN-Machin et a son minisstre de l injustice et son Premier Machin. Ramos et autres membres de la famille moussa n ont jamais ete torture ils etaient dans des villas climatise a Selinge et Markala

  3. Quoi qu’il en soit, le peuple malien dans sa majorité était de coeur avec les bérets rouges dans les événements du 30 avril au 1er mai. Il ne faut pas faire comme si ces bérets rouges se sont attaqués à un ordre normal, non! il se sont attaqués à ceux qui ont mis le pays dans un pétrin qui durera encore quelques années.

  4. De graves violations des droits Humains ont été constatée depuis l’arrestation de ces militaires, depuis quand le Ministre avait officiellement instruit afin de transféré ces militaires au compte de la gendarmerie ? Combien de jours sont passés avant que sa décision ne soit respectée ? Qui bloquait la décision du Ministre de la Justice ? Tous ces manquements feront l’objet de procès au moment venus, faite tout ce que vous voulez, nous constatons et apprécions.

  5. “l’homme est un loup pour l’homme…il n’est pas beau de voir un homme à la merci d’un autre homme” dixit ibrahima LY dans son celèbre livre temoignage. que Dieu nous preserve.

  6. L’Humain est trop méchant. Le jour où nous apprendrons à être tolérant et bon, la paix reviendra dans tous les coeurs.

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