Troubles au camp des Bérets rouges : Dioncounda Traoré ne prend pas ses responsabilités

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Au contraire, il se cache derrière son Premier ministre qui n’a pas les cartes en main pour résoudre la problématique. En ce moment, il pourrait liquider ce qui reste de Kati et renforcer ainsi son pouvoir déjà absolu.

Dioncounda_TLorsque les troubles du vendredi 7 ont éclaté au camp des commandos para du Rcp, les regards inquiets des populations se sont tournés vers le président par intérim – président par putsch- Dioncouda Traoré. Depuis le largage de l’ex Pm, CMD, il est le détenteur du pouvoir unique, despotique et absolutiste au Mali. Les attaques de Konna et la suite n’ont fait que renforcer cette dictature inique qui ne dit pas son nom. Des questions avaient surgi aussi dans les têtes. Le Président par intérim était-il au courant ? Est-ce lui le donneur d’ordre ? Quelqu’un d’autre aurait- donné l’ordre d’aller investir le camp des Bérets rouges ? Si oui, qui ? Et puis –surtout pourquoi maintenant ?

La prestation télévisuelle du président par intérim, le soir du même vendredi ont édifié sur un point : Dioncounda ne revendique aucune responsabilité. Dans son discours, on ne reconnait aucun protagoniste. Qui a fait quoi dans cette affaire ? Il n’en donne aucune indication. L’on se demande s’il est au courant des choses. Il donne l’impression de quelqu’un qui a entendu vaguement des choses, comme tout le monde. Donc qui n’aurait pas été consulté par les acteurs ; acteurs dont il ignore l’identité » au demeurant. Le Président par intérim adopte alors la position de celui qui met tout le monde dos à dos en indexant le vieux problème bérets rouges-bérets verts qui met face à face l’ancien régime ATT-Adema et le camp des tenants du changement version 22 mars 2012. Une fois cela fait, et ayant bien pris soin d’occuper la posture de l’innocent et du donneur de leçon de morale : « je vous demande d’arrêter définitivement ». L’occasion est aussi bonne pour lui pour encore enfoncer l’armée malienne ; toute l’armée malienne en disant ce que sa bouche devrait ignorer : vous faites honte au Mali devant les étrangers. Comment est ce que le chef suprême d’une entité peut-il prendre ses distances avec cette entité dont il est le garant et le protecteur pour mieux la salir ? Il nous rappelle cette autre socialiste comme lui qui s’était rendue célèbre par cette phrase : « Je suis responsable mais pas coupable ». En tant que ministre de la Santé, Mme Georgina Du Foix, c’est elle, avait autorisé la mise sur le marché du sang empoisonné pour barrer la route aux poches de sang américain ; beaucoup de français en était morts.

Tirer les marrons du feu

Se défaussant de ses responsabilités, il avait aussi annoncé que son vieux pauvre Pm allait rencontrer le lundi 11 février 2013 « les bérets rouges et la hiérarchie militaire ». Lui décide d’attendre derrière les rideaux en laissant, sur scène, Django tirer le premier. Mais le Django n’est ni armé, ni crédible dans le rôle et moins encore convaincant. Mais, la situation permet au « charognard » de tirer les marrons du feu dans tous les cas de figure.

D’abord, cette nouvelle fièvre qui permet de parler de Bérets rouges et de bérets verts permet aussi de trainer le capitaine Sanogo sur la scène en espérant lui donner le coup de grâce pour de bon. Elle -la situation- permet aussi de mettre en difficulté tous les ministres et autres responsables qui ont eu leurs postes grâce à Kati : le Président par intérim, qui n’a aucune envie de partir, a hâte de placer ses hommes à tous les points. En cas d’échec ; et le Président par intérim fera tout pour l’échec, le vieux caméléon Django sera lui aussi en difficulté. Son patron pourrait alors le congédier, ce qui serait la fin des haricots pour lui ; soit le garder mais le tenant par une laisse encore plus courte et plus aplatissant. Il sera alors aux ordres comme un sbire.

Mais pourquoi cette recherche assoiffée de pouvoir ? L’être humain ne se rassasie jamais de deux choses, le pouvoir et l’argent. Et depuis quelques années, Dioncouda Traoré a attrapé le virus du pouvoir. Le 22 mars allait briser ses rêves lorsque, décidé à affaiblir le Mali pour favoriser le projet « Touaregland », la « communauté internationale » a imposé le «retour à l’ordre constitutionnel » c’est-à-dire au pouvoir déchu qui était un acteur objectif de ce projet sécessionniste. Comme par hasard, ATT avait tout fait, vraiment tout du licite à l’illicite, pour l’imposer comme député et ensuite président de l’AN. Donc le retour à l’ancien régime signifiait l’ouverture de la route de Koulouba pour le « charognard ». La constitution lui donnait 40 jours mais aveuglée par la haine sans borne pour le capitaine Sanogo, et surtout inquiet que ce dernier ne puisse contrarier le « projet Touaregland », la Cedeao va le nommer en catimini comme président de la transition pour une année. Un mois plus tard- Cheick Modibo Diarra fut, entre temps, découvert comme un farouche obstacle au funeste projet- la cour constitutionnelle du Mali, mise en place par l’ancien régime, allait  le nommer président par intérim jusqu’à ce que des élections désignent un président.

Donc en avril prochain, il devait partir. Mais les députés ; ou l’ancien régime qui n’était jamais parti, règne en maître absolu, ont repoussé les échéances jusqu’au 31 juillet 2013. Il est donc désormais tranquille d’ici là. C’est une garantie rassurante mais pas suffisante et il faut mettre d’autres fers aux feux pour parer à toute éventualité. Le dossier « bérets rouges-bérets verts peut servir.

Ce problème, il faut le rappeler, avait été réglé en septembre dernier par l’action conjuguée des jeunes, du chef de village et de l’imam de Djicoroni ; le quartier qui abrite le camp du Rpc ou Bérets rouges. La dernière main avait été mise à la pate le 19. Trois jours plus tard et à l’occasion du 22 Dioncounda avait dit dans son allocution à la nation : « Nous avons besoin de régler le problème  des bérets rouges et des bérets verts. Nous allons nous y employer dans les jours à venir». Nous avions, au ‘’Matin’’ désapprouvé cette immixtion du président Dioncounda  (voir notre  numéro 143 du 03 octobre 2012) le soupçonnant de torpiller le travail de réconciliation fait. Mais dans son allocution, il n’a rien fait dans la guerre des bérets. Il a au contraire laissé pourrir la situation et deux jours avant l’éclatement de cette énième crise, des hommes de son camp auraient été vus dans le camp du Rpc. Ceci explique-t-il cela ?

Ce dossier est, en tout état de cause, un bon levier pour entretenir des problèmes qui permettent de gagner du temps. Car ; le plus grand levier pour garder le pouvoir absolu hérité des derniers soubresauts de la République pour  garder le pouvoir, éloigner les adversaires et repousser les élections. En ce sens, cette dernière trouble est du pain béni pour le camp du Président par intérim. Une fois de plus, l’épine amdeus hayus sanogus est tirée du pied. Et les prédictions du derviche Alius Nouhus Diallus sont en voie d’être réalisées. Et que disait le docte ? Que l’espèce dioncoundus allait durer cinq ans de transition.

Amadou Tall

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