Transition politique au Mali : Les Maliens se prononcent sur les capacités des autorités de transition à sortir le pays de la crise actuelle.

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Depuis le départ du professeur Dioncounda Traoré pour les soins de santé dans la capitale française, les Maliens sont partagés entre inquiétude et optimisme. La question qui taraude les esprits reste la gouvernance du pays. Entre une absence remarquée du président intérimaire et un Premier Ministre qui donne l’impression d’être un oiseau voyageur, il y a de quoi se demander sur celui qui détient le vrai pouvoir. Jamais la nation malienne n’a été confrontée à un problème de gouvernance. Jusqu’à ce que le coup d’Etat du 22 mars conduise le pays de Soundiata à la signature d’accord tous azimut sur le partage du pouvoir. Du jamais vu mais qu’y peut-on ? La CEDEAO et le CNRDRE ont signé un document conjoint le 6 avril dernier, pour la gestion du pouvoir.  Malheureusement, entre un Premier ministre aux pleins pouvoirs et un président intérimaire aux pouvoirs limités voire factices, la confusion règne.

 

Boureima Touré (Enseignant résidant à  Sénou)

‘‘Chacun s’agite de son côté pour faire valoir son autorité’’ 

‘‘Je m’inquiète beaucoup du sort du pays. Depuis la nomination du Dr Cheick Modibo Diarra, comme premier ministre et Dioncounda Traoré, je ne sais pas qui est le vrai dirigeant. Chacun s’agite de son côté pour faire valoir son autorité. Le pays va de mal en pis et personne ne lève le petit doigt… Le Mali risque d’aller à la dérive. Nous avons aussi le Nord qui a besoin d’être libéré’’, a martelé cet enseignant.

Oumar Koné (Homme politique résidant à Lafiabougou)

‘‘Le Mali est devenu la poire de la CEDEAO’’

‘‘Le Mali est devenu la poire de la CEDEAO, qui dicte sa loi. On nous a imposé un président de fait, qui est allé se réfugier à Paris pour des soins de santé. L’urgence est là et on n’a personne pour s’y attaquer. A ce rythme nous risquons complètement de perdre le nord et c’est fini pour le pays. Je ne comprends pas les agitations de la classe politique, qui reste divisée sur le coup d’Etat, entre pro et anti putsch. Le pays va droit au mur et nous y assistons de façon aveugle.  On a oublié la priorité qu’est la libération du Nord’’, a fustigé notre interlocuteur.

 

Assanatou Traoré (Membre de la société Civile)

‘‘On se trompe en croyant que les autres viendront faire la guerre à notre place’’ 

‘‘Le tandem Dioncounda-Modibo est un faux débat. Au lieu de se focaliser sur la question de poste, il faut envoyer les soldats sur le front. Les gens oublient le nord au profit des postes. On se trompe en croyant que les autres viendront faire la guerre à notre place. Si rien n’est fait dans les jours à venir, le Mali perdra son autonomie pour toujours’’.

Souleymane Guindo (Etudiant à l’Université de Bamako)

‘‘La situation que nous vivons est de la faute des hommes politiques’’

‘‘La situation que nous vivons est de la faute des hommes politiques. Ces derniers, soucieux de leurs intérêts, ont laissé la situation pourrir et aujourd’hui, ils font leur mea culpa mais en accusant ATT d’en être le seul responsable. C’est regrettable de les entendre tenir de tels propos. Ils ont tous pactisé avec l’homme et aujourd’hui leurs larmes de crocodile ne les dédouaneront pas. Le pays est foutu car la tête est absente. Des accords fait ‘‘à la va vite’’ ne nous permettront pas de sortir de cet état. Il faut une assise nationale pour voir la conduite à tenir. C’est la seule alternative pour sortir de la crise actuelle’’, clame-t-il.

Hawa Sangaré (Ménagère à Daoudabougou)

‘‘Pour moi, il n’y a pas de dirigeants actuellement au Mali’’

‘‘Pour moi, il n’y a pas de dirigeant actuellement. Car tandis que les partisans de Dioncounda affirment qu’il est leur Président de la République, ceux de Modibo tiennent des propos contraires. Aujourd’hui, tout est cher mais personne ne lève le petit doigt pour dire non à cet état de fait. Le Mali n’est pas au bout du souffle malgré les multiples accords de sortie de crise’’.

Hamidou Diarra, (Notable à Missabougou-Commune VI)

‘‘Il faut une nouvelle race d’hommes politiques pour remettre le pays sur les rails’’

« Le Mali ne mérite pas çà. Des hommes politiques à la solde des puissances occidentales ont sacrifié le pays. Ils sont restés à négocier leur place auprès d’ATT jusqu’à la survenance du coup d’Etat. La création de front pro et anti putsch est de nature à déteindre sur nous. Personne ne se soucie de notre avenir. Pour moi,  il faut une nouvelle race d’hommes pour remettre le pays sur les rails », a conclu cet interlocuteur.’’

Propos recueillis par Hassane Kanambaye 

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11 COMMENTAIRES

  1. Depuis mars 2012, on n’arrête pas de dire aux Maliens que tant que les fantoches de la CEDEAO et la classe politique pourrie et corrompue qui régente le Mali depuis des décennies auront l’initiative politique, la souveraineté et l’unité du pays seront le dernier de leur souci. Rien que des manigances cette transition foireuse et son ordre constitutionnel vide ; et plutôt moyen d’accompagnement de la partition du pays.
    Au lieu de s’en prendre à Sanogo, à l’armée ou à la junte, les Maliens et la société civile feraient mieux d’exiger des politiques de prendre leurs responsabilités en traçant des perspectives patriotiques d’union nationale face aux menaces des ethno-sécessionnistes touaregs et des intégristes du wahhabisme exporté.
    C’est sur de telles bases que l’armée peut se repositionner sur ses missions de façon efficace. Ce front-avant qu’elle est ne sera solide que si l’arrière-civile tient sur une colonne vertébrale de sursaut national de masse. A méditer au lieu de passer le temps à la disqualifier en perdant de vue les véritables ennemis du Mali : les fantoches locaux et de la Françafrique-CEDEAO-UA.

  2. En attendant, nos sœurs sont violées, nos tombes profanées…Des animaux sûrement attendront patiemment que les barbus cessent leurs brimades lors d’une conférence nationale…

  3. Mali : SOUS LA SÉCURISATION DE LA CEDEAO/UA/ONU, PROPOSITION D’UNE CONFÉRENCE GLOBALE DE COMPROMIS OUVERTE A TOUS LES MALIENS POUR L’UNITÉ ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE AFIN D’ÉTABLIR UNE PAIX ET UNE SÉCURITÉ DURABLES

    Bonjour,
    Tous les Maliens doivent réfléchir, ouvrir leurs cœurs et s’impliquer dans le processus menant à l’unité et à la réconciliation entre toutes les communautés et tous les Maliens.

    J’ai écrit au Premier Ministre du Mali, à la CEDEAO et au médiateur (Burkina) pour cette crise Malienne, pour demander qu’une conférence globale de compromis, ouverte à tous les Maliens, avec des ramifications dans les régions, soit organisée au Mali, pour qu’ENSEMBLE les Maliens trouvent la SOLUTION ADAPTÉE à l’épineux problème Malien.

    La sécurité étendue à toutes les régions du Mali, de la population, de la transition et de ces conférences, doit être assurée par le contingent ONU/CEDEAO/UA renforçant les Forces de Défense et sécurité du Mali.

    Au même moment où les troupes rejoindront les régions à sécuriser, des convois de nourriture doivent être envoyés à la population de ces régions en garantissant qu’ils parviennent aux destinataires (la population).

    De l’engagement de tous les Maliens dépend l’unité et la réconciliation de la famille Malienne, qui doit compter sur ses membres pour la sauver durablement.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail : Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

    • Il n y aura pas de reconciliation nationale mais l’application de la loi dans toute sa rigueur. Nous ne pouvons négocier éternellement.

      • Bonjour,
        La guerre n’arrange rien. Elle ne fait que créer un cycle infernale de révoltes et un fossé entre des frères et sœurs. Il faut l’éviter et militer pour la cohésion familiale.

        LA RÉCONCILIATION NATIONALE, Zerbo, EST INDISPENSABLE POUR UNE UNITÉ NATIONALE DURABLE.

        CE QUI N’EMPÊCHE PAS LA JUSTICE DE FAIRE SON TRAVAIL.

        TOUTE ATROCITÉ OU ACTE PASSIBLE DE SANCTION, LA JUSTICE S’EN OCCUPERA.

        Bien cordialement
        Dr ANASSER AG RHISSA
        Expert TIC et Gouvernance
        E-amil: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

  4. Une assise réservée au Sud avec quelques ressortissants du Nord, cela peut-être intéressant. Mais il ne faut pas l’appeler assise nationale. Personnellement, l’horizon me semble assez clair. Si l’armée malienne (ou le CNRDRE ou le Gouvernement) n’a pas les moyens de faire la guerre, elle n’a qu’à demander publiquement l’aide de la CEDEAO qui est entrain de solliciter l’appui de la communauté internationale. Au moins on saura que ce n’est pas la volonté de se battre qui manque. Des pouvoirs autrement plus puissants ont eu à demander l’aide militaire d’autres nations. Si elle ne le fait pas et ne part pas libérer le Nord non plus, force est de reconnaître que c’est uniquement pour rester seul maître à bord à Bamako et terroriser la population…

  5. NÉCESSITÉ D’UN ENGAGEMENT VOLONTARISTE DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION
    ET PERMETTRE AUX MALIENS DE DÉCIDER DE LEUR SORT COMMUN A TRAVERS UNE CONFÉRENCE GLOBALE DE COMPROMIS ENTRE MALIENS SOUS L’ÉGIDE DE L’ONU/UA/CEDEAO POUR LA SÉCURITÉ DES POPULATIONS, DE LA TRANSITION ET DE CETTE CONFÉRENCE

    Bonjour,
    La solution du problème Malien ne pourra provenir efficacement que des Maliens eux-mêmes. L’extérieur ne pourra apporter que l’aide sécuritaire et des moyens (matériels, logistique et financiers) pour trouver cette solution.

    Il ne sert à rien de créer un nouveau problème en cassant le gouvernement de transition. Il faut plutôt donner plus de poids à ce gouvernement de transition pour qu’il puisse aider (nécessité d’un engagement volontariste aussi de la part du gouvernement de la transition) le Mali à sortir de ce problème en donnant aux Maliens le pouvoir de décider, tous ensemble, du devenir du Mali, à travers une conférence globale de compromis ouverte à tous les Maliens.

    C’est ainsi, QU’ENTRE EUX, avec l’engagement de tous, les Maliens trouveront la meilleure route à emprunter ENSEMBLE pour construire le MALI NOUVEAU, unifié et réconcilié.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC ET GOUVERNANCE
    E-mai: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

    • Vous pensez que nous avons le temps encore d’organiser quoique ce soit? La solution à ce problème est claire, récupérer le nord, avec notre armée appuyée. Seulement, cette dernière n’ira nulle part, s’est melée à la politique et a reussi à diviser les maliens du sud. Où est donc la solution?????

      • Mali : SOUS LA SÉCURISATION DE LA CEDEAO/UA/ONU, PROPOSITION D’UNE CONFÉRENCE GLOBALE DE COMPROMIS OUVERTE A TOUS LES MALIENS POUR L’UNITÉ ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE AFIN D’ÉTABLIR UNE PAIX ET UNE SÉCURITÉ DURABLES

        Bonjour,
        Le Mali a le temps POUR FAIRE RÉGNER LA QUIÉTUDE, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ en organisant soigneusement tout. Voici la solution, ci-dessous, Kouloumba ka.

        Tous les Maliens doivent réfléchir, ouvrir leurs cœurs et s’impliquer dans le processus menant à l’unité et à la réconciliation entre toutes les communautés et tous les Maliens.

        J’ai écrit au Premier Ministre du Mali, à la CEDEAO et au médiateur (Burkina) pour cette crise Malienne, pour demander qu’une conférence globale de compromis, ouverte à tous les Maliens, avec des ramifications dans les régions, soit organisée au Mali, pour qu’ENSEMBLE les Maliens trouvent la SOLUTION ADAPTÉE à l’épineux problème Malien.

        La sécurité étendue à toutes les régions du Mali, de la population, de la transition et de ces conférences, doit être assurée par le contingent ONU/CEDEAO/UA renforçant les Forces de Défense et sécurité du Mali.

        Au même moment où les troupes rejoindront les régions à sécuriser, des convois de nourriture doivent être envoyés à la population de ces régions en garantissant qu’ils parviennent aux destinataires (la population).

        De l’engagement de tous les Maliens dépend l’unité et la réconciliation de la famille Malienne, qui doit compter sur ses membres pour la sauver durablement.

        Bien cordialement
        Dr ANASSER AG RHISSA
        Expert TIC et Gouvernance
        E-mail : Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

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