La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), n’est pas qu’une simple opération militaire. Elle comprend aussi son sein, plusieurs volets dont celui humanitaire. Ainsi, dans le cadre de ses interventions à effets rapides, la mission a financé à hauteur de 50.000 dollars américains, un projet d’aide aux agriculteurs du cercle de Tombouctou qui doit leur permettre de terminer la récolte 2013-2014.
Selon un communiqué de la MINUSMA, cette aide se traduit principalement par une fourniture en carburants nécessaires au fonctionnement des stations de pompage qui irriguent trois plaines de la région de Tombouctou. Il s’agit des plaines rizicoles d’Amadia, de Koroyommé et de Daye qui sont gérées par des coopératives normalement approvisionnées en carburant de juillet à septembre. A cause du conflit armé, les exploitants étaient dans l’incapacité de se prendre en charge jusqu’à la fin de cette récolte dont la fin était prévue pour le mois de décembre.
Dans la région de Tombouctou, la riziculture est la principale activité agricole. La vente en détail du riz fait vivre beaucoup de femmes et de ménages de la région. De plus, le riz est l’aliment de base de la population et une pénurie ajouterait des difficultés à une situation alimentaire déjà précaire. Les résidus issus du traitement du riz sont également utilisés dans l’alimentation des animaux. La principale mission des coopératives d’Amadia, de Koroyommé et de Daye est d’appuyer les agriculteurs de la région en fournissant des intrants agricoles pour améliorer la productivité et ainsi contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire. Un autre avantage de ce système coopératif, c’est de mettre en place l’entraide mutuelle entre les cultivateurs.
La surface agricole totale destinée à la culture du riz est de 1600 hectares (620 ha pour Amadia, 417 ha pour Daye et 563 ha pour Koroyommé). Les plaines rizicoles se trouvent à proximité du fleuve Niger. D’après le communiqué, « Les membres des coopératives sont les exploitants du cercle de Tombouctou, qui sont au nombre total de 1808 (945 pour Amadia, 840 pour Daye et 823 pour Koroyommé. Ces agriculteur s impliqués représentent toutes les communautés : Songhaï, Touareg, Arabe et Tamashek ».
Par ailleurs, il est important de souligner qu’à cause de l’occupation jihadiste, la production agricole 2012-2013 a été lourdement affectée limitant ainsi la capacité des paysans du cercle de Tombouctou à financer la campagne agricole en cours. Selon la MINUSMA, le succès de la campagne 2013-2014 permettra le redémarrage des activités agricoles et économiques. Les paysans seront ainsi en mesure de s’acquitter de la redevance eau de la campagne prochaine.
Le communiqué rappelle que « depuis plus de vingt ans, la ville de Tombouctou ne consomme que le riz produit localement et par reflexe, ses habitants d’aiment pas le riz importé. D’ailleurs en temps normal, Tombouctou ravitaille en riz les marchés de Gao, Mopti et même le Burkina Faso ».
Le texte souligne, aussi, que le financement améliorera sensiblement les conditions de vie des agriculteurs concernés et qu’il favorisera la réinsertion socioéconomique de la région de Tombouctou.
Ahmed M. Thiam