La crise politico-institutionnelle et sécuritaire est en train de donner naissance à nombre d’associations et de regroupements d’organisations politiques et de la société civile. Le dernier né, la Coalition pour le Mali (CPM), a été officiellement lancé le jeudi 25 juillet dernier à l’hôtel Salam, sur le thème «Nord Mali, quelle mobilisation nationale et quelles solutions de sortie de crise?».
La cérémonie de lancement était dirigée par le Président de la CPM, Gabouné Kéita, et a enregistré la présence de son 1er Vice-président, Tièbilé Dramé et de son Secrétaire général, Moussa Doudou Haïdara. La Coalition pour le Mali est une association qui regroupe des hommes politiques, des organisations de la société civile et des organisations professionnelles et syndicales.
Cerise sur le gâteau, elle compte aussi bien des membres du FDR que de la COPAM. Toutes ces organisations ont en effet décidé de se réunir au sein d’une organisation unique, pour trouver une solution à la crise que connaît notre pays. C’est la raison de la création de cette association, qui entend accompagner le gouvernement malien et ses partenaires pour la restauration définitive de la paix dans notre pays.
Après les mots de bienvenue du Président de la CPM, le 1er Vice-président, Tièbilé Dramé, a fait un exposé qu’il a intitulé «Surveiller le Nord comme le lait sur le feu». Pour Tièbilé Dramé, faute de l’avoir fait, le Mali traverse la période la plus sombre de son histoire depuis l’indépendance. «Rébellion séparatiste, coup d’Etat, partition et occupation du pays par des groupes armés maliens et étrangers, effondrement de l’armée et de l’Etat, instabilité politique et leurs cortèges de souffrances indicibles et d’humiliations quotidiennes d’un peuple jusqu’ici considéré comme l’un des plus fiers d’Afrique», c’est ce que notre pays vit, selon l’orateur.
C’est pourquoi le Président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), a indiqué que la question du nord avait cessé d’être la crise du Septentrion seulement, pour devenir la question du Mali. Cela pour la simple raison qu’il y a eu atteinte à la dignité du peuple malien et à l’intégrité de son territoire. Il a également martelé qu’il n’était pas normal que l’occupation des 2/3 de notre pays ne soit pas ressentie dans chaque village malien. «Les deux tiers du Mali ne peuvent souffrir dans l’indifférence du troisième tiers. La triste réalité de l’occupation doit imprégner tous nos actes, toutes nos décisions».
Dans cette optique, il a interpellé les partis politiques, les élus, les leaders religieux et les pouvoirs publics, qui ont tous une responsabilité particulière en cette matière. Il a poursuivi en rappelant que «mobiliser le pays tout entier requiert une obligation de vérité et un devoir d’inventaire sur nos responsabilités individuelles et collectives, car ce qui nous arrive ne relève pas de la fatalité, mais bien de fautes de gouvernance, de responsabilités non assumées au moment où il fallait les assumer».
Face à la situation actuelle, la solution politique envisagée par la Coalition pour le Mali est celle de la négociation. Pour Tièbilé Dramé, elle doit continuer. Il estime que le gouvernement doit dialoguer avec MNLA, à condition que celui-ci renonce à toute idée d’indépendantisme. Concernant une éventuelle solution militaire, le Président du PARENA a expliqué qu’elle ne devait pas être entendue et comprise comme la substitution d’une force internationale aux forces armées nationales.
Dans ce sens, il souligné qu’une «force africaine doit aider à la reconstitution de l’outil de défense et de sécurité du Mali. En cas d’opérations, la force africaine ne doit pas être seule en première ligne. Elle aura un rôle d’accompagnement et de soutien logistique. La responsabilité de libérer le territoire malien devant incomber en premier lieu aux forces maliennes». Parlant du soutien à l’armée, Tiébilé Dramé a précisé que la restauration du moral de l’armée nationale, le rétablissement de la discipline et de la chaîne de commandement étaient les conditions indispensables de sa refondation et de la restructuration de l’outil de défense nationale, sans lesquelles la reconquête militaire des régions occupées est impossible. Il s’est déclaré confiant en notre armée, qui recèle des femmes et des hommes de valeur, au patriotisme avéré.
Youssouf Diallo