Tensions et incertitude au Mali

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Au mali, la situation est toujours incertaine. quatre jours après le putsch militaire, il n’y a aucune nouvelle encore du président évincé, Amadou Toumani Toure. la quinzaine de membres de son régime aux mains de la junte menace de se livrer a une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. beaucoup d’interrogations aussi alors que les putschistes sont toujours, semble-t-il, très isoles. deux collectifs viennent d’etre crées. l’un, le mp22 soutient la junte, l’autre, le front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république, la condamne.

Le Front pour la défense dela Républiqueet de la démocratie, c’est une alliance regroupant 38 partis politiques maliens : 147 députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale, une flopée d’associations, de la société civile également. Tous se sont réunis ce dimanche à la bourse du travail de Bamako. Il y avait beaucoup de monde et le ton était de dire : on rentre en résistance contre la junte. On a entendu le capitaine Amadou Sanogo, chef des militaires putschistes qui ont mené le coup d’Etat, « dégage ! » et l’heure est donc à la contestation.

Le plan immédiat du Front pour la défense dela Républiqueet de la démocratie devrait être de rencontrer très rapidement le chef de la junte, de lui transmettre un message qui exige son départ et un calendrier de sortie de crise politique au Mali.

Le MP22, mouvement de soutien à la junte

Et même si la bataille est militaire, elle se déplace désormais sur le terrain politique. Il faut retenir un autre nom : MP22, ce mouvement populaire du 22 mars. C’est le mouvement de soutien à la junte créé ce dimanche à Bamako par le docteur Oumar Mariko.

Oumar Mariko est un opposant au président Amadou Toumani Touré, leader du Sadi (Solidarité africaine pour le développement et l’indépendance), il a trois députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale. Il est le seul dirigeant politique à soutenir les putschistes. Quand RFI lui a demandé s’il accepterait, par exemple, demain, de diriger un gouvernement de transition de la junte ou être Premier ministre d’un gouvernement de transition de la junte, il a répondu : « Je l’accepterais sans état d’âme ».

Paris demande le « retour à l’ordre constitutionnel »

La Francea fait savoir ce dimanche qu’elle avait exhorté Amadou Sanogo, chef des putschistes « au retour à l’ordre constitutionnel ». Le ministre de la Coopération, Henri de Raincourt était l’invité de l’émission Internationale sur RFI. Il a affirmé que depuis le début des événements Paris a essayé « d’entrer en contact avec le président malien » sans succès jusqu’à présent.

 

Des stations d’essence, magasins, usines et domiciles…pillés par des militaires

Depuis la mutinerie des militaires de la garnison de Kati, qui a balayé, jeudi dernier, le régime du Président Amadou Toumani Touré, des militaires en furie se sont livrés au pillage systématique des biens publics et privés. Le bilan est lourd. Très lourd.

Au nombre des biens publics et privés saccagés, on peut citer le domicile de Soumaïla Cissé, le Groupe Achcar, des stations d’essence, des commerces, la direction générale des douanes…sans compter les citoyens dépossédés de leur véhicule.

L’essence vendue à prix d’or

Plusieurs stations d’essence ont été pillées. L’on annonce que des porteurs d’uniforme se sont servis dans plusieurs stations, sans payer le moindre centime. D’où la fermeture des stations d’essence, et la hausse du prix du carburant.

Pour répondre aux scènes de pillage dont ils ont été victimes, les stations d’essence ont suspendu toute activité. Et le prix de l’essence est monté d’un cran à travers la capitale. Car, se procurer du carburant relevait du parcours du combattant.

Chez les revendeurs, il fallait faire la queue pour pouvoir bénéficier du précieux liquide.

Le litre d’essence était vendu à 1500 FCFA dans certains quartiers. Ou à2000 Fdans d’autres quartiers. Car, les stations d’essence avaient suspendu leurs activités pour éviter d’être pillées.

Comme en témoigne ce gérant d’une station.

« Au lendemain de la mutinerie, qui a conduit au coup d’état, des porteurs d’uniforme, à bord d’un pick-up, sont venus se ravitailler gratuitement en essence dans ma station. Et, ils ont été suivis par des badauds. Depuis ce pillage, nous avions suspendu nos activités jusqu’au dimanche dernier, lorsque les nouvelles autorités ont décidé de prendre des mesures pour assurer la sécurité au niveau des stations ».

Et ce promoteur de station d’expliquer que nombreuses sont les stations qui ont été pillées. Et les pertes qu’elles ont enregistrées, dit-il, sont inestimables. Car, en plus de certains porteurs d’uniformes qui se servaient gratuitement, des badauds sont entrés dans la danse.

Raison pour laquelle, dit-il, les stations étaient fermées. Et les revendeurs ont multiplié le prix du litre par trois, voire par quatre.

« Dans notre quartier, l’essence était pratiquement introuvable et le litre était vendu à 2000 FCFA. Et les populations étaient obligés de l’acheter, car elles n’avaient pas le choix ».

La junte militaire à la rescousse

Suite aux  pillages, qui ont été signalés ça et là, à travers la capitale, la junte militaire a décidé de prendre les choses en main pour assurer la disponibilité du carburant.

En effet, les responsables de la junte ont déployé, samedi et dimanche derniers, leurs éléments au niveau des différentes stations pour permettre aux populations de d’approvisionner en carburant.

« La junte a déployé ses éléments dans toutes les stations pour permettre aux populations de se servir en carburant. Et cela est à saluer, car c’est la preuve que les militaires se soucient du bien-être de la population. En tout cas, pour un début ».

Et cet autre citoyen d’ajouter « n’eut été le déploiement des militaires dans les stations, nombreux sont les Maliens qui n’auront pas les moyens de se procurer du carburant et auront garé leurs véhicules ou motos, faute de carburant».

Au niveau dela Douane, c’est le Peloton d’Intervention dela Gendarmerie Nationale(PIGN) qui a été déployé, sous la direction du Commandant adjoint, Boubacar Diawara.

Selon lui, son unité a été appelée à la rescousse. Car, c’est cette unité de la gendarmerie qui a réussi à disperser  les badauds qui ont pilléla Douane.

Mais, la junte est en train de tout mettre en œuvre pour récupérer les objets volés. Et faire arrêter les auteurs afin qu’ils soient punis avec la dernière rigueur.

Dieudonné Diama

 

 

 

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