Suite à la mort suspecte de six jeunes officiers à l’Emia : Trois enquêtes déjà mal parties

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Suite à la mort dans des conditions suspectes de six élèves officiers de la 2e année de l’Ecole interarmes (EMIA) de Koulikoro, le gouvernement a décidé de faire toute la lumière sur ce drame afin de punir les éventuels responsables. Pour cela, 3 enquêtes sont ouvertes concomitamment  par l’inspection générale des armées, la gendarmerie nationale et l’état major général des armées. Des enquêtes mal car les corps ont été enterrés sans avoir subi des autopsies

 

Selon des sources bien introduites, le gouvernement est décidé à faire toute la lumière autour de la  mort des six élèves officiers à Tientienbougou le lundi 3 octobre 2011 à la suite d’un exercice militaire appelé bizutage. C’est ainsi que 3 enquêtes viennent d’être diligentées. La première est menée par l’inspection générale des armées,  la seconde par la gendarmerie nationale et la troisième par l’état major général des armées.

 

Les résultats de ces différentes enquêtes sont attendus dans les jours à venir. « Les trois versions seront confrontées pour tirer une conclusion qui sera adressée à qui de droit », nous a expliqué une source au niveau du département de la défense. Au finish, il s’agira de punir les vrais coupables d’une opération qui est loin d’être un simple bizutage.

 

Un élève-officier de la promotion du 11 août 2011 rencontré le samedi dernier à Dar-salam, a confirmé que « comme l’a si bien révélé le journal Sphinx, l’EMIA est devenue une jungle où règnent toutes sortes d’abus ». Notre interlocuteur confirme qu’effectivement le nommé Kaba Diakité était tombé amoureux de la sénégalaise à laquelle il faisait toutes les propositions. Il ajoutera que le bourreau du lundi 3 octobre se plaisait aussi à dire, et cela depuis longtemps, qu’il y aura mort d’hommes cette année. L’officier fraichement sorti de l’EMIA est aussi convaincu que le directeur général de l’établissement serait au courant des agissements de cette personne au centre de toutes les critiques. Pour lui, c’est toujours la direction qui est à l’origine de ces règlements de comptes et autres dérives à l’EMIA.

 

Des enquêtes déjà  mal parties

« Le vendredi qui a précédé le lundi noir, quand j’ai été à l’EMIA pour saluer le DG monsieur Gorogho, il m’a dit que j’ai eu la chance, sinon on allait me tuer ici. Alors que j’étais venu attirer son attention sur certains comportements regrettables au sein de l’établissement, voilà les propos avec lesquels il m’a accueilli. Je suis ressorti sans même accomplir l’objet de ma mission et c’est trois jours après que le drame est survenu » a ajouté notre interlocuteur.

 

Notre interlocuteur, qui se dit magistrat, indique que le directeur général de l’EMIA mérite d’être traduit devant la justice pour tous les crimes dont il s’y est rendu coupable. Mais comment reconstituer les faits quand une étape de l’enquête a été brûlée ? L’autopsie qui devrait aider les enquêteurs dans leur tâche n’a pas été faite et cela contre le gré des familles des victimes notamment celle de la sénégalaise. Est-ce même la raison pour laquelle le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, a expressément demandé à son gouvernement d’ouvrir une enquête autour de la mort suspecte de sa compatriote ? En tout cas les jours à venir s’annoncent chauds à l’EMIA.

 

Rappel des faits

Le lundi 3 octobre 2011, l’Ecole militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro a  été endeuillée dans la soirée. L’évènement s’est déroulé à Tientienbougou, situé à 15 km de la ville de Koulikoro où des élèves officiers de la 2e année avaient été amenés pour subir des manœuvres physiques avec les supérieurs de la 3e année.

Au cours de cette opération dénommée un bizutage, 5 élèves officiers : 4 Maliens et une dame sénégalaise ont trouvé la mort sur place et plusieurs autres ont été blessés. Le lendemain, un des blessés complètera le bilan à six décès. Selon nos premières informations, deux situations expliquent cette tragédie : la rigueur de l’exercice et le fait qu’on avait amené les intéressés alors qu’ils n’avaient pas mangé. La conjugaison de ces deux phénomènes a donc entrainé des pertes en vies humaines. Mais au fil du temps, on s’est rendu compte qu’il y avait des dessous autour de ce drame. Un drame qui serait la résultante d’un problème de sexe, d’alcool et de folie meurtrière.

Abdoulaye Diakité

 

 

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