C’est dans une déclaration qu’il a lue devant la presse nationale et internationale, le jeudi 30 mars 2012 au QG de la junte à Kati, que le président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) le capitaine Amadou Haya Sanogo, a livré un message fort et des mots d’excuse aux chefs d’Etat de la Cédéao dont la mission de bons offices dans notre capitale n’avait pu avoir lieu, le jeudi 30 mars 2012. Cela pour des questions de sécurité liées à la présence d’une poignée de manifestants à l’aéroport de Bamako Senou, ce jour-là.
Le 30 mars une poignée de jeunes manifestants avaient provisoirement occupé le tarmac de l’aéroport de Bamako Senou dans le but d’empêcher l’atterrissage des avions des chefs d’Etat de la Cédéao qui avaient, lors de leur sommet extraordinaire du mardi 27 mars à Abidjan, demandé aux auteurs du coup d’Etat de plier bagages…dans les plus brefs délais.
Ayant vu que la présence des manifestants sur le tarmac n’était pas du tout une bonne chose, le président du CNRDRE avait alors enjoint aux porteurs de pancartes de libérer les lieux.Ce qui fut fait aussitôt. Qu’à cela ne tienne, les chefs d’Etat de la Cédéao ayant reçu cette information, de la part notamment de leurs ministres des affaires étrangères ou chefs d’état major présents à l’aéroport, ont décidé de faire demi-tour. Annulant ainsi leur venue à Bamako pour se transporter à Abidjan pour un sommet spécial. A l’issue duquel d’ailleurs, la junte militaire a été sommée de quitter le pouvoir sous peine de sanctions d’ordre diplomatique et financier applicables à compter d’aujourd’hui lundi.
C’est dans cette atmosphère de tensions et de fortes pressions sur les auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 qu’est intervenu, pour la première fois devant la presse nationale et internationale, le président du CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, pour “présenter toutes ses excuses à la Cédéao et à tous les partenaires qui sacrifient leur temps et leur énergie pour la situation que vit notre pays”.
Le capitaine Amadou Haya Sanogo a dit que “les résolutions du sommet extraordinaire de la CEDEAO ont été suivies avec beaucoup d’intérêt” au Mali. Ainsi, il a réitéré son “invitation à la Cédéao d’approfondir davantage son analyse de la situation du Mali…et d’analyser les raisons qui ont amené à cette situation”. Selon le capitaine Sanogo “le Mali allait mal dans sa démocratie, dans ses institutions, et surtout dans son corps physique avec la situation de guerre que nous connaissons dans les régions nord de notre pays depuis 2006”.
Revenant à la situation au nord du pays, il a souligné que “les rebelles continuent d’agresser notre pays et de terroriser les populations, des citoyens de la CEDEAO. La situation est à cette heure critique. Notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali”. Le président du CNRDRE a réitéré son appel à la Cédéao et à la communauté internationale à “soutenir les populations maliennes” afin que puissent être relevés, dans les meilleurs, “le défi sécuritaire, celui du redressement de notre démocratie avec un processus rapide de normalisation, à travers l’organisation d’élections libres et transparentes, avec une rapide restauration de l’Etat”.
Dans la foulée, il a tenu à faire une mise au point qui a valeur de mise en garde en revelant que “le CNRDRE rappelle qu’aucune formation politique ou à caractère associatif ne doit se prévaloir d’avoir été associée à l’action de l’armée malienne et de ses jeunes militaires qui ont pris leur responsabilité pour sauver le pays d’une impasse politique et sociale”. Voilà qui est bien dit.
Mamadou FOFANA