Stabilisation du nord du Mali : Des soldats tchadiens désertent leur position

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Soldats tchadiens à Kidal le 7 février 2013. Cheick Diouara/Reuters
Soldats tchadiens à Kidal le 7 février 2013.
Cheick Diouara/Reuters

Des soldats tchadiens de la force de l’ONU, déployés à Tessalit, au nord du Mali, ne sont pas contents et le font savoir. Selon les informations, environ 160 hommes ont déserté le camp militaire d’Amachach près de Tessalit avec armes et bagages. Ils ont pris la direction de la ville de Gao où sont arrivés des hauts gradés de l’armée tchadienne.

 

 

Tout a commencé le 16 septembre dans l’après-midi. Un remue-ménage est observé dans le camp militaire de Tessalit situé au nord-est du Mali. Ce camp est occupé par des soldats tchadiens qui participent à une opération militaire internationale contre les djihadistes.

 

 

Certains militaires tchadiens se disent mécontents. La hiérarchie tente de les calmer. C’est difficile, et selon un témoin, le ton est un peu monté. À bord de quarante véhicules, les quelque 160 mécontents quittent alors le camp et prennent la direction de Gao, la principale ville du nord du Mali. Parmi eux, quelques officiers, dont un capitaine.

 

 

Un officier de la Minusma, la force de l’ONU au Mali, dont font partie ces soldats tchadiens confirme. « Plus de 150 soldats tchadiens ont quitté sans l’autorisation de leur hiérarchie la localité de Tessalit pour aller à Gao où est arrivée une importante délégation militaire tchadienne », a-t-il dit. Il s’agit notamment du numéro 2 de l’état major, le Général Soye.

 

 

Pourquoi ce départ ?

Deux raisons sont avancées par les soldats du groupe. D’une part le non paiement de primes et de salaires. Ces 160 soldats affirment qu’ils n’ont pas reçu les primes promises par la Misma, c’est à dire pour la période de janvier à juin. Ce financement a pourtant été versé par l’Union européenne à la Cédéao. Mais personne au sein de cette institution n’est capable de dire si les fonds ont depuis été transférés aux autorités tchadiennes.

 

 

D’autre part, ces soldats, qui font partie de l’élite de l’armée et sont aguerris aux zones désertiques, sont basés dans le grand nord du Mali depuis neuf mois, depuis les rudes combats contre Aqmi en janvier. Depuis des semaines, ils attendent, ils demandent une relève. A titre de comparaison, les soldats français sont rentrés de mission au bout de quatre mois.

 

 

Apparemment, à Ndjamena le processus pour relever les différents bataillons a été accéléré depuis l’éclatement de cette affaire, c’est en tout cas ce qu’affirme un militaire français basé à Bamako.

 

 

« Les conditions de vie difficiles n’arrangent rien », explique Abdelnasser Garboa coordonnateur du Collectif de soutien aux forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim). Les soldats se sentent oubliés, et ont presque plus besoin d’un soutien moral que financier.

 

 

Présent à l’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéïta à Bamako, le président tchadien, Idriss Déby Itno a confirmé et rejeté la responsabilité aux Nations « qui ne tiennent pas leurs engagements. Du moins pour le moment.

 

 

Salif Diallo

 

 

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