Comme décidé par le sommet extraordinaire de mardi dernier à Abidjan, une délégation de haut niveau de la CEDEAO conduite par Alassane Dramane Ouattara, était attendue hier à Bamako « en vue de raisonner les tenants actuels du pouvoir ». Outre le président en exercice de la Cedeao, les chefs d’Etats du Bénin, du Burkina Faso, du Libéria, du Nigeria et du Niger étaient de la délégation. Mais, ils n’ont pas pu atterrir à l’Aéroport de Sénou où les partisans de la junte avaient envahi le tarmac.
La mission des six chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui devaient se rendre hier au Mali pour exhorter les militaires putschistes à renoncer au pouvoir, a été annulée pour cause de manifestations à Bamako.
Le président ivoirien Alassane Ouattara «était dans l’avion avec la délégation qui devait se rendre à Bamako et c’est pendant le vol qu’ils ont entendu parler des manifestations et qu’ils ont fait demi-tour», a déclaré son porte-parole Kady Traoré.
Les autres chefs d’État de la délégation ouest-africaine ont eux aussi détourné leur vol pour se rendre à Abidjan, où une réunion d’urgence a été convoquée. Parmi eux, le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, Blaise Compaoré (Burkina Faso) et le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Béninois Boni Yayi.
Mardi dernier à Abidjan, la Conférence extraordinaire de la Cedeao avait décidé de l’envoi de cinq chefs d’état-major pour rencontrer les responsables de la junte. Il s’agit des chefs d’état-major du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger du Nigeria du Sénégal et du Togo. Leur mission, entre autre, sera de sensibiliser la junte sur la nécessité du retour à l’ordre constitutionnel et d’apprécier la situation militaire sur le terrain. « En cas du nom respect par les mouvements de ces décisions, la conférence prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la rébellion, et veillera à préserver l’intégrité territoriale du Mali, y compris par l’utilisation de la force », indique le communiqué du Sommet. Sur la question de la rébellion au nord du Mali, la réunion a exigé un cessez-le -feu immédiat. Elle a appelé au recours au dialogue pour juguler la crise. Le sommet a désigné le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été désigné comme médiateur en vue d’engager les négociations avec les différentes parties.
Abdoulaye Diakité