Soumeylou Boubeye Maïga : Démission ou limogeage : L’opposition s’en contentera-t-elle ?

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Il est plus que probable que SBM a été jeté en pâtures aux requins politiques qui réclamaient à cor et à cri la démission du Premier ministre suite à la débâcle des Fama à Kidal. Ce geste contribuera-t-il à calmer les ardeurs voraces de l’opposition ?

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Le ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga

L’opposition se contentera-t-elle dans son ensemble de la démission ou du limogeage du ministre de la défense ? Difficile et prématuré de répondre à cette question. Difficile parce que c’est la tête de Moussa Mara qu’elle voulait alors que le président ne lui offre que celle de Soumeylou Boubèye Maïga. Il est peu probable que l’Urd se contente de cette démission quand on sait que ce parti, dont le président est officieusement le chef de file de l’opposition, a contesté la nomination de Moussa Mara quelques heures seulement après la désignation de celui-ci par IBK pour former le gouvernement. Soumaïla Cissé ne « comprenait » pas que le Premier ministre soit choisi en dehors du parti présidentiel. Dès lors, tout le monde a compris que l’Urd ne facilitera pas la tâche à Moussa Mara, surtout, et à son gouvernement. Surtout que ce parti ne sait pas encore ce que c’est que le travail d’une vraie opposition. Contrairement au Parena, véritable animateur de l’opposition, qui est rentré dans son rôle dès le début, sans perdre le temps dans des considérations puériles. Ainsi, ce parti dit du bélier blanc pourrait se contenter d’une division de la poire en deux, son chef, Tiébilé Dramé, étant préoccupé par la non mise en œuvre et, surtout, le sort de l’accord qu’il a concocté à Ouagadougou, en juin 2013, entre autorités maliennes et terroristes transsahariens, en présence de la communauté internationale.

Ces deux partis de l’opposition, après la visite mouvementée de Moussa Mara à Kidal, le 17 mai, et la débâcle de l’armée malienne face aux groupes armés terroristes, le 21 mai, ont beaucoup râle et rouspété en demandant rien moins que la démission du Premier ministre. Selon leurs responsables, Moussa Mara n’aurait jamais dû aller dans la capitale de la huitième région parce que la situation n’y est pas encore revenue à la normale. Se racontant par nègre de service interposé dans les colonnes de certains journaux, ils ont même qualifié l’initiative du chef du gouvernement de geste infantile et inutilement provocateur à vocation de mise à feu, un geste dont, selon eux, Moussa Mara pouvait se passer dans un esprit d’apaisement. Leur position est devenue radicale quand l’armée a tenté de reprendre le gouvernorat de Kidal et a été mise en déroute par ces mêmes groupes armés terroristes qui avaient signé l’accord préliminaire de Ouagadougou, le 18 juin 2013. Un accord selon lequel le Mali est un et indivisible, républicain et laïc, qui prévoit le redéploiement et la réinstallation de l’ensemble de l’administration et de l’armée.

Dans ces conditions pourquoi Mara n’irait-il pas à Kidal ? Pourquoi devrait-il démissionner pour avoir voulu réaffirmer la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire ? Pourquoi devrait-il être blâmé parce que l’armée serait intervenue sans sa caution ?
L’opposition est dans son rôle quand elle contrôle l’action gouvernementale et fait des propositions concrètes sur les grandes questions. Mais joue-t-elle son rôle quand elle fait feu de tout bois ? Dans ce cas présent, lorsqu’elle réclame la démission du Premier ministre, c’est la tête du héros du 17 mai qu’elle veut. Rien d’étonnant, de tout temps on a peur des héros et de ce qu’ils représentent pour le peuple, c’est-à-dire une alternance crédible. En allant à Kidal contre vents et marées, le président de Yelema s’est doté d’un solide capital politique, sachant que le peuple n’aime ni les lâches, ni les couards qui n’osent s’exprimer que dans leurs salons feutrés ou sous la protection vigilante de la communauté internationale. Le courage de Moussa Mara, celui qui a osé braver les terroristes jusque dans leur sanctuaire défendu par la France et la Minusma, ce courage est une épine dans le pied de tous les politiciens peureux et pusillanimes. Et serviles.

Cheick Tandina

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2 COMMENTAIRES

  1. L’opposition n’a jamais demander la démission de boubeye ou de quiconque d’autre du gouvernement à part Mara . Donc je ne vois pas pourquoi elle va se contenter de la démission de boubeye alors qu’elle a demandé celle de Moussa Mara .

  2. L’homme le plus courageux jamais vu sur terre qui convoque des civils au gouvernorat et les abandonne à leur propre sors pour aller se mettre à l’abris, un héros qui a fait perdre tous les acquis du Mali à Kidal et réduit à néant tous les efforts fait sur ce dossier depuis un an , va dire aux familles des préfets égorgés et civils assassinés que Mara est un héros , va dire aux familles des militaires morts que Mara est un héros et surtout va dire aux familles de militaires séquestrés dont les mamans ne ferment plus l’œil de la nuit que Mara est un héros .Par contre ceux pour qui Mara est un héros sont les prisonniers de guerre des différents groupes armés qui risquent d’être libérés et retourner renforcer les rangs de ces groupes déjà très puissants .Cette visite de Mara avait deux objectifs tenter d’étouffer toutes les frasques d’ibk depuis 8 mois et surtout surfer sur les vagues du populisme pour de calculs politiciens. Dites une seule chose positive que ce voyage a apporté au Mali ?

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